Joyeux Noël... la période des fêtes, des cadeaux, et les CE en première ligne dans les entreprises. Cadeaux pour les enfants, spectacles de Noël, aides pour tous les salariés concernés.
La gestion des CE est confiée aux syndicats depuis leur création, et dans le public au premier chef à la CGT. Et les syndicalistes gestionnaires (c'est également le cas à FO, ou à la CFDT, ne soyons pas chiens... - mais nous, c'est la CGT notre affaire) se comportent en petits patrons sous-traitants de leur employeur. Ils brassent des milliers, des centaines de milliers, des millions d'euros.
Ils peuvent "jouer au patron", en gérant leur budget, sous l'oeil amusé et très intéressé du patron donneur d'ordre qui voit là l'occasion en or pour intégrer des prétendus syndicalistes à la gestion capitaliste.
Souvent, ça ne mange pas de pain, il ne s'agit que de répartir le moins injustement possible une subvention pré fixée. La marge de manoeuvre est alors quasi nulle, les syndicalistes jouent alors plutôt le rôle d'assistants sociaux, pour mettre un peu de baume sur les plaies de l'exploitation.
Mais parfois cela se corse. Quand on gère la cantine, des activités sociales, bref, quand il commence à y avoir du personnel. Là, les syndicalistes gestionnaires deviennent des petits patrons, toujours sous-traitants du grand patron... et donc soumis à toutes les décisions, par exemple aux restructurations.
Et quand en plus certains employés commencent à s'interroger, à poser des questions, à se rebeller, alors là... C'est la guerre.
Nous en avons parlé pour ce qui est du CE SNCF Paris Est, du CE SNCF de Lyon, très récemment de la CCAS EdF. On pourrait aussi parler du CE de Disney où 700 000 euros pourraient avoir été détournés sur trois ans par une gestion CGT-CGC...
L'accumulation des exemples éparpillés devait fatalement attirer l'attention. Et voilà donc un enquête de "Capital" (numéro de janvier 2010) que nous mettons en ligne ci-dessous, et qui va faire du bruit. Elle nous a été transmise par ces camarades directement concernés (ce qui explique des passages surlignés), et c'est à leur demande que nous publions.
Mais ce n'est pas pour rentrer dans le petit jeu du "scandale", c'est que selon nous, les syndicalistes de classe doivent abandonner toute tâche de gestion économique dans cette société capitaliste.
Cette enquête de "Capital" est lourde pour nous syndicalistes attachés à une autre vision du monde. Mais nous savons que c'est la réalité, et comme le disait un de nos glorieux prédécesseurs : "Seule la vérité est révolutionnaire !", quoiqu'il en coûte !
Pour combattre pour un avenir meilleur, il faut savoir ce que l'on combat !