Lundi 31 Mai 2010
Boycott des entreprises israéliennes : la Confédération a choisi son camp
Lors de la campagne contre l'implantation de l'entreprise Agrexco à Sète, nous posions la question : "la CGT doit choisir son camp".
A l'heure où les sionistes imposent un blocus de fer au peuple palestinien, jusqu'à massacrer un convoi humanitaire en pleines eaux internationales, la CGT a beau dénoncer (plus que mollement), sur le fond elle choisit son camp, celui du refus du boycott et donc de la conciliation avec la barbarie.
Une déclaration de la CE confédérale (sauvegardée ICI) vient d'être publiée, intitulée "Pour la paix et la justice. La CGT solidaire des travailleurs palestiniens" vient de mettre les points sur les i.
Nous en extrayons la partie la plus significative :
"Les campagnes actuelles de boycott ne s’inscrivent pas dans cette logique politique, ni dans leurs objectifs affirmés, ni dans leurs implications car
- En pratiquant une « punition collective », elle assigne les citoyens israéliens au « camp » de leur gouvernement et contribue à délégitimer celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans sa politique.
- En plaçant de fait sur un même plan les produits israéliens (frontières de 1967) et ceux fabriqués illégalement (dans les territoires occupés), on en vient à gommer la distinction entre les deux territoires.
- En ignorant le camp de la paix israélien sous prétexte qu’il est faible, ces campagnes l’affaiblissent et l’isolent davantage. Au final, le boycott s’avère contre productif et c’est pourquoi la Cgt n’entend pas participer à ces campagnes.
La Cgt a toujours refusé de stigmatiser quelque peuple que ce soit, s’est toujours interdit de boycotter une nation."
Tous ces arguments (ou les mêmes) ont déjà été archi-rebattus lors des campagnes anti-apartheid en Afrique du Sud.
Ils masquent au fond le refus de remettre en cause des contrats économiques, d'aller jusqu'au bout du soutien demandé par les travailleurs d'Afrique du Sud de l'époque, ou Palestiniens et Israéliens anti-sionistes d'aujourd'hui. Défense de l'entreprise et de l'impérialisme, ou internationalisme, il faut choisir !
Quand un boycott s'appuie sur la demande des travailleurs et des peuples, c'est un devoir internationaliste d'y répondre.
Enfin, la pauvreté des arguments mérite tout juste qu'on y réponde :
- un boycott n'assimile jamais les peuples et les gouvernements, dans la mesure où une partie du peuple fait la demande de ce boycott pour affaiblir l'ennemi commun - le sionisme soutenu par l'impérialisme français en l'occurence. Et ce n'est justement pas une punition collective, dans la mesure où ce sont les seuls capitalistes, concernés par les contrats, qui sont touchés.
- il n'affaiblit nullement le camp de la paix israélien, du moins sa fraction la plus lucide, clairement engagé aux côtés des palestiniens.
Quant à l'argument sur les deux territoires, il revient à entériner la partition de la Palestine en deux états, dont l'un fantoche et dominé par l'autre, il abandonne le projet laïc et démocratique d'un seul état pour tous.
Enfin, la dernière phrase a un côté hallucinant : ainsi donc, la CGT était contre le boycott du régime de l'apartheid ???
Les camarades de la campagne Agrexco, les camarades de Alstom apprécieront.
Quant aux syndicalistes de classe, ils doivent poursuivre avec détermination pour la solidarité internationale des travailleurs et des peuples, contre l'impérialisme, le sionisme et la réaction.