Trois textes de Alexander Losovski, dirigeant de l'Internationale Syndicale Rouge dans les années 1920/1925 :
- Conquête ou destruction des syndicats ? >>Lire
- Stratégie réformiste et stratégie révolutionnaire >>Lire
- L'anarcho-syndicalisme au début du XXème siècle >>Lire
Deux textes de L'Internationale Communiste
Le mouvement syndical, les comités de fabrique et d'usines. Texte du IIème congrès de l'Internationale Communiste, de juillet 1920. ICI
Les thèses sur l'action communiste dans le mouvement syndical. Texte du IVème congrès de l'Internationale Communiste, de novembre 1922. ICI
Le Compte personnel de Prévention de la Pénibilité : support de formation syndicale. Une plaquette de 24 pages qui fait le tour de la question, réalisé par une petite équipe de militants, face à l'absence de position et au silence préoccupant de la Confédération. Et qui indique des pistes de travail dans les entreprises sur le sujet [22 novembre 2016] >>Lire
La classe ouvrière est internationale, la classe ouvrière est multinationale Un diaporama à utiliser dans des réunions de formation ouvrières [30 septembre 2009] >>Lire
Ouvrier(e) : Celui ou celle qui travaille dans le processus de production, et est obligé, pour subsister, de vendre sa force de travail. Il a une place subordonnée dans la division sociale du travail, il est le seul à produire de la plus-value. On dit souvent qu’il n’y a plus d’ouvriers, mais ils sont presque 7 millions en France et le nombre d’ouvriers est en constante augmentation au niveau mondial. En savoir plus
Travailleur : Le travailleur n’est libre que de vendre sa force de travail que ce soit à un patron privé ou à l’Etat, dans la production ou d’autres secteurs. Le travailleur salarié est un exécutant dans la division du travail, soumis à l’exploitation. Parfois, on utilise le terme de travailleur pour des non salariés, comme le paysan ou l’artisan. On ne peut alors pas parler d’exploitation.
Salarié(e) (de l’OS au patron salarié…) : Le salarié est celui qui en échange d’un travail perçoit un salaire d’un employeur (que cet employeur soit du secteur privé ou de l’Etat). Mais ne parler que de salariés élimine les conditions d’exploitation : un directeur de banque peut être salarié, les employés du guichet de la banque aussi. Ont-ils des intérêts communs ?
Profits : C’est ce qu’il reste au capitaliste une fois qu’il a payé les différentes marchandises nécessaires à la production : bâtiments, machines, matières premières, énergie (le capital constant)… et force de travail (le capital variable). Ce profit, il l’utilise de deux façons : avec une petite partie, il se paye sa villa, son yacht, sa Ferrari (normal non, sinon à quoi ça servirait d’être capitaliste ?...) ; et avec le reste, c’est-à-dire en fait la plus grosse part, il réinvestit pour intensifier l’exploitation et affronter les concurrents ; parce que sinon c’est lui qui crève. C’est ce qu’on appelle l’accumulation du capital. En savoir plus
Plus-value : C’est la part de la valeur créée par le travail que les capitalistes récupèrent une fois qu’ils ont payé à l’ouvrier juste de quoi reproduire sa force de travail : son salaire. La force de travail est, pour les capitalistes, une marchandise qui a la propriété magique de produire plus de valeur qu’elle n’en consomme. En achetant cette marchandise sous forme de salaire, ils empochent la différence : la plus-value. Marx l’appelait en fait la « survaleur ». En savoir plus
Exploitation : C’est l’appropriation du travail de quelqu’un par quelqu’un d’autre, et plus largement d’une classe sociale par une autre classe, sur la base d’une position dominante dans la société. Cette domination repose sur la propriété privée des moyens de production.
Dans le système actuel, les patrons achètent la force de travail des ouvriers en échange d’un salaire qui ne représente qu’une petite partie de la valeur créée par leur travail. Le reste est approprié par les capitalistes sous forme de plus-value.
Cette exploitation peut prendre deux formes :
- l’exploitation individuelle du capitalisme privé (capitalisme traditionnel)
- l’exploitation collective du capitalisme bureaucratique (capitalisme d’État)
En savoir plus
Capitalisme : Mode de production économique et social issu du féodalisme, né avec la révolution industrielle et étendu aujourd'hui à l'ensemble de la planète. Son moteur est la concurrence, entre les patrons pour accroître leur profit et accumuler du capital (guerre économique) et également entre travailleurs pour vendre leur force de travail (chômage). La bourgeoisie, classe dominante, dicte le cadre juridique avec la propriété privée des moyens de production et le salariat, mode d'exploitation du prolétariat. L'affrontement entre ces deux classes principales au travers du capital et du travail fonde les rapports sociaux de production. En savoir plus
Libéralisme : En théorie, c'est un point de vue sur l'économie qui écarte l'Etat de toute action sur les acteurs économique. C’est « la concurrence libre et sans entrave ». En pratique c'est une doctrine politico-économique qui interdit à l'Etat de limiter l'exploitation par des lois mais qui s'accommode parfaitement du soutien de cet Etat à l'accumulation capitaliste. Ce terme est également souvent utilisé par les réformistes pour éviter la mise en cause du capitalisme et n’en dénoncer que les excès qu’il prend aujourd'hui. Eux, au fond, sont partisans d’arriver à l’utopie d’un capitalisme régulé par l'Etat, c'est-à-dire à l’exploitation sans la concurrence du marché… En savoir plus
Capitalisme d’Etat : Ordre économique dans lequel l’Etat capitaliste possède ou influence toutes les entreprises. Ses représentants tentent de faire passer la nationalisation des moyens de production pour une collectivisation et donc comme une socialisation, alors que la direction de l’économie et de la société reste entre les mains d’une classe de bureaucrates privilégiés et que la grande masse du peuple demeure exploitée. Cette définition peut être valable aussi bien pour le projet du Programme commun de la gauche dans les années 70 avec les nationalisations, les projets de re-nationalisation aujourd’hui, que pour l’Union Soviétique de l’après-guerre ou la Chine aujourd’hui. Le capitalisme d’Etat en matière économique est toujours lié au nationalisme en matière politique. Le capitalisme d’Etat s’oppose au socialisme qui est la propriété collective, sociale et politique des moyens de production, en marche vers le communisme.
Besoins : Ce qui est nécessaire à la vie. C’est une notion très subjective si on la considère d’un point de vue abstrait ou individuel. Il faut donc l’aborder d’un point de vue collectif, et à un moment donné de l’Histoire. Le communisme doit se fixer comme premier objectif la satisfaction des besoins fondamentaux, individuels et collectifs, de l’ensemble de l’humanité. Ensuite, on pourra discuter des envies de chacun, en tenant compte d’un équilibre avec les ressources en travail, en énergie et en matières premières nécessaires pour les satisfaire. D’un point de vue politique, les revendications syndicales et politiques à un moment donné doivent répondre aux besoins de la grande masse des travailleurs, et avant tout des plus exploités.
Service public : On a souvent tendance à confondre « service public » et « service du public ». Le service public est un ensemble d’institutions d’État, ayant pour objectif de répondre aux exigences générales du capital dans son ensemble : voies de communication, transports, communication, éducation, santé, énergie etc. Exigences auxquelles les capitalistes privés ne peuvent pas répondre individuellement. C’est une notion qui évolue avec le temps, selon les nécessités des bourgeois à des moments donnés, différents. Les nécessités du capital lors de la libération en 1945 ne sont par exemple pas les mêmes que celles de la guerre économique mondialisée en 2006. On le confond souvent, par erreur ou par intérêt, avec le service « du » public, bien incompatible avec un système, public ou privé, reposant sur le profit. En savoir plus
Intérêt général : Expression par laquelle la bourgeoisie fait passer ses intérêts particuliers pour les intérêts de tous. Le même sens s'exprime quand ses porte-parole ou ses chiens de garde médiatiques parlent des « intérêts de la France » ou bien de la défense des « nécessités économiques ». Le terme est repris par les réformistes syndicaux et politiques, et pour tous, cela aboutit à camoufler que la société est divisée en classes aux intérêts divergents. L’intérêt d’un RMIste n’est pas celui d’un capitaine d’industrie, même quand on parle « service public ».
Nationalisations et contrôle ouvrier: extrait du IIIème Congrès de l'Internationale Communiste (1921)
"Non seulement le capitalisme, pendant la période de sa dislocation, n'est pas capable d'assurer aux ouvriers des conditions d'existence quelque peu humaines, mais encore les social-démocrates, les réformistes de tous les pays prouvent chaque jour qu'ils n'ont pas la moindre intention de mener le moindre combat pour la plus modeste des revendications contenues dans leur propre programme.
Revendiquer la socialisation ou la nationalisation des plus importantes branches d'industrie, comme le font les partis centristes, c'est encore tromper les masses populaires. Les centristes n'ont pas seulement induit les masses en erreur en cherchant à les persuader que la socialisation peut arracher des mains du capital les principales branches d'industrie sans que la bourgeoisie soit vaincue, ils cherchent encore à détourner les ouvriers de la lutte vitale réelle pour leurs besoins les plus immédiats, en leur faisant espérer une mainmise progressive sur les diverses indistries les unes après les autres, après quoi commencera la construction "systématique" de l'édifice économique. Ils reviennent ainsi au programme minimum de la social-démocratie, c'est-à-dire à la réforme du capitalisme, qui est aujourd'hui une véritable duperie contre-révolutionnaire.
Si dans ce programme de nationalisation, par exemple de l'industrie du charbon, joue encore un rôle l'idée lassalienne de fixer toutes les énergies du prolétariat sur une revendication unique pour en faire un levier d'action révolutionnaire conduisant par son développement à la lutte pour le pouvoir, dans ce cas nous avons affaire à une rêverie de songe-creux : la classe ouvrière souffre aujourd'hui dans tous les Etats capitalistes de fléaux si nombreux et si effroyables qu'il est impossible de combattre toutes ses charges écrasantes et ses coups en poursuivant un objet trop subtil tout à fait imaginaire. Il faut au contraire prendre chaque chaque besoin des masses comme point de départ de luttes révolutionnaires qui dans leur ensemble pourront constituer le courant puissant de la révolution sociale."
Démocratie : Gouvernement par le peuple… qu’ils disent. Ingrédient que l’on met à toutes les sauces politiques mais qui n’a pas le même goût dans tous les plats. Par exemple : la soi-disant démocratie bourgeoise, c’est en fait la dictature du capital camouflée derrière une mascarade électorale tous les cinq ans. La Commune de Paris avait mis en place une autre forme de démocratie, dans laquelle les représentants étaient révocables à tout moment. La Révolution d’Octobre, elle, a inventé les Soviets. En savoir plus
Dictature : Domination d’une classe sur une autre. La bourgeoisie a masqué ce sens en faisant de la dictature une forme personnelle et exclusivement violente de pouvoir. Elle cache ainsi la nature de sa propre dictature, et elle tente de discréditer la notion de dictature du prolétariat énoncée par Marx. Heureusement, si on peut dire, Sarkozy et consorts sont en train de nous rappeler que c’est la domination de la bourgeoisie qui est foncièrement violente, du fait qu’elle est la domination d’une majorité par une minorité.