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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 17:01

Samedi 19 novembre 2011

Annulation du PSE et des licenciements à Fralib !

 

OrdonnanceFralib.jpgfralib_1711_1.jpgLe jugement de la Cour d'Appel d'Aix en Provence est tombé : si la justification économique avancée par Unilever pour la fermeture de l'usine de Fralib n'est pas remise en cause, le PSE et les licenciements sont purement et simplement annulés, compte des propositions notoirement insuffisantes de la multinationale (mutations en Pologne... etc.). Voir ci-contre le texte complet de l'ordonnance.

Victoire partielle donc pour les salariés de Fralib, qui remet du baume au coeur après l'échec en première instance, victoire "fêté dans une ambiance fraternelle et joyeuse" par les travailleurs vendredi midi, à l'occasion d'un rassemblement appelé par l'UD.

 

Bien sur, il ne s'agit que d'un répit et la lutte ne s'arrête pas là, car, comme le dit le délégué CGT, il ne s'agit absolument pas de négocier des licenciements, mais de garantir l'emploi sur place :

 

 

On appréciera l'arrogance de la représentante de la direction face à cette décision de justice...

 

fralib_1811.jpgMais contrairement aux affirmations ahurissantes du Front de Gauche, pour qui le "conflit a trouvé une issue positive" (voir le communiqué dans l'Humanité) comme si tout était fini, nous insistons, ce n'est qu'un répit. L'occasion de relativiser le soutien de tous ces politiques en cette période électorale (comme à PSA ou Goodyear, d'ailleurs), avec les visites de Hollande, Mélenchon, Chassaigne ou  d'autres. Si leur présence permet une popularisation et une médiatisation du combat de classe, et on ne saurait bien sur cracher dessus, on aurait tout aussi tort de rêver. Hollande n'a rien promis, et le Front de Gauche raconte juste n'importe quoi - on imagine le sens de leur soutien.

 

Car que dit l'ordonnance ? Il faut revenir sur le texte (ci-dessus), et ne pas rêver éveillé.

La cour d'Appel d'Aix en Provence, la "Justice" donc, valide en fait tous les arguments économiques de la direction pour justifier la fermeture de l'usine. Dans son raisonnement, la "Justice" ne se place absolument pas du point de vue des travailleurs, mais du point de vue du droit, qui n'est au fond que la formalisation juridique des règles du jeu capitaliste. Unilever démontre que Gémenos est la moins compétitive des trois usines de Unilever, la cour d'Appel l'enregistre.

Lisez le texte - c'est écrit.

 

Tract emploi 15 11 2011Au lieu d'affirmer que la compétitivité on s'en fout, que cette guerre économique n'est pas la nôtre, que nous refusons d'en être la chair à canon et DONC que nous nous battons pour notre emploi parce que c'est notre vie de travailleurs qui est en jeu (ce que les camarades de Voie Prolétarienne popularisent largement dans le tract diffusé en ce  moment ci-contre), la cour d'Appel répond à la situation du point de vue du capital - et ce ne peut pas être une surprise.

La Justice n'est jamais neutre, la solution véritable aux problèmes des travailleurs ne peut jamais venir de la justice. Tout au plus peut-on gagner quelques répits ou contreparties quand les décisions sont trop choquantes et excessives. Ainsi, les prud'hommes n'ont aucun vrai pouvoir sur les décisions patronales, tout au plus peuvent-ils dédommager un peu des travailleurs trop lourdement et symboliquement sanctionnés...

C'est une Justice DE CLASSE. Un système mis en place par nos exploiteurs des entreprises et du gouvernement pour gérer la société capitaliste et la faire fonctionner dans ses conflits et contradictions. Le texte de la Cour d'Appel d'Aix en Provence en est une nouvelle fois l'illustration, et la réaction arrogante et méprisante de la direction la preuve.

Soit dit en passant, c'est exactement ce qu'avaient conclu les camarades de Fralib il y a trois semaines, quand le TGI de Marseille avait autorisé les milices armées d'Unilever à occuper le site de Gémenos.

 

fralib_1711_2.jpgMais alors, pourquoi parler de victoire ? Bien sur parce que le PSE et les licenciements sont annulés, c'est clair. Et c'est tout aussi clair que c'est le fruit du combat des Fralib, de leur détermination, de leur intervention partout, du boycott des Thé Lipton, du soutien qu'ils ont gagné un peu partout depuis un an.


Voir tous les articles de ce blog sur le combat des Fralib ICI)

 

La Cour d'Appel annule le PSE et les licenciements, car Unilever s'est juste moqué du monde, en plus dans une période pré-électorale et face à des travailleurs particulièrement déterminés, ayant d'ailleurs déjà fait l'expérience de la mutation forcée depuis l'usine du Havre.

Proposer des mutations en Pologne, ça n'est pas sérieux pour une multinationale comme Unilever, et c'est ce qu'affirme la Cour d'Appel !

 

Ce qu'ont gagné les Fralib, car c'est bien une victoire, même partielle, c'est un répit - la demi-finale. Un répit pour continuer à construire le rapport de forces, pour imposer le maintien de l'emploi. Pour gagner la finale.

Aujourd'hui, ils exigent de nouveau la tenue d'une table ronde pour organiser l'avenir des travailleurs de l'usine et ils ont raison. Il faut continuer, apprécier les victoires quand elles tombent mais en restant vigilants, compter sur ses propres forces et s'organiser sur la durée.

C'est le seul avenir solide pour les prolétaires dans la société capitaliste, pour prépare sa mise à bas !

 

Dans l'immédiat, la prochaine échéance, c'est [attention modification d'heure !]

le rassemblement national

Jeudi 24 novembre, à 11h00, Métro Varenne Paris 7ème,

à l'occasion de la tenue du Comité de Groupe Unilever France et à l'appel de la Fédération de l'agroalimentaire. Nous appelons tous les camarades qui peuvent à y participer, et à rejoindre les Fralib pour l'occasion !

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