Lundi 24 octobre 2011
PSA Madrid : la CGT refuse le plan social
Nous publions ci-dessous un tract de la CGT de l'usine PSA Madrid Villaverde, daté du 27 septembre. Nous avons un peu de retard, pour cause de traduction (nous nous excusons des quelques éventuelles approximations, et laissons le texte original disponible sur l'image droite), mais la publication est toujours d'actualité, et nous savons que les camarades de PSA en France sont très demandeurs de ces informations qui n'arrivent pas du tout par les canaux officiels - nationalisme économique sans doute ?
Pourtant, en France aussi, les travailleurs sont touchées par le chômage : la direction de PSA a ainsi annoncé que la majorité
des usines du groupe situées en France seraient touchés par le chômage partiel au mois d'octobre. Le site d'Aulnay chômera six jours, Poissy cinq jours, Rennes cinq jours, Mulhouse deux jours, et
Sochaux une journée (information blog
NPA Automobile).
Juste une chose : nous rappelons (après un autre article début septembre) que la CGT espagnole n'a rien à voir avec la CGT française, dont l'équivalent en Espagne sont les Commissions Ouvrières, qui elles, ont validé tous les Plans Sociaux ERE à l'usine de Madrid...Dommage...
Tous les articles sur la lutte pour l'emploi à PSA, ICI
Nouveau Plan social ERE, plus de perte d’emplois fixes
La CGT souhaite manifester son opposition totale à ce Plan Social ERE que l’entreprise nous a présenté, de nouveau la seule chose
qu’elle cherche est de dégonfler l’effectif avec une perte d’emploi fixe (plus de 600 postes de travail fixes perdus en deux ans), d’éliminer tous les contrats précaires à partir du 31 janvier
2012, d’utiliser le mécanisme des ERE comme moyen de financier sa flexibilité avec notre chômage. Evidemment ce Plan social ERE deviendra pour l’entreprise une attaque contre tous les travailleurs(ses) pour
pouvoir détériorer nos conditions sociales et au travail par une dégradation constante de nos conditions de travail.
A la dernière réunion du Comité Central du 22 septembre, l’entreprise nous a présenté un avenir industriel avec un nouveau modèle
à fabriquer à partir de 2014, avec une production de 136 000 véhicules. La CGT s’en félicite et attend de voir cette annonce mise par écrit et signée tant par la Direction de Villaverde que par
la direction du groupe PSA, en espérant que cela se réalise et que cela ne soit pas oublié comme lors d’occasions passées.
En même temps, ils nous présentent des prévisions de production désastreuses pour 2012 et 2013.
Pour 2012, ils nous présentent une production de 58000 véhicules. Cela suppose de réduire l’effectif à une seule équipe jusqu’à la
fin 2012, en endurant par-dessus tout une destruction d’emplois exagérée et une consommation de chômage énorme.
Et pour 2013, une production de 47 000 véhicules. Dans la période suivante, nous aurions 10 000 voitures de moins qu’en 2012 et
nous reviendrons à travailler sur une seule équipe. Et bien sur à solliciter un nouveau plan social ERE.
Si le Plan Social ERE de 2009 a été sollicité pour 2710 travailleurs(ses), ce nouveau Plan Social ERE l’est pour 1937
travailleurs(ses) et en voyant comment l’emploi de l’usine diminue en permanence, notre question est : avec quel effectif fixe allons-nous arriver en janvier 2014 ?
Pourtant, la CGT est venue à la négociation pour y défendre les intérêts de tous les travailleurs(ses), spécialement la garantie
de l’emploi, le salaire et un avenir industriel, et elle a présenté une série de propositions par écrit, tant à l’entreprise qu’aux autres syndicats, pour la négociation de ce nouveau Plan Social
ERE.
Ces propositions ont été diffusées à tous les travailleurs(ses) dans un tract du 14 septembre, dans lequel nous demandions
:
Que la situation établie pour la négociation NE soit PAS élargie au-delà du 31 décembre 2011, et qu’à partir de
cette date on voie l’évolution du marché de l’automobile. L’entreprise s’est opposée à notre proposition et a présenté un Plan Social ERE jusqu’à la fin 2012.
Que la Direction de l’entreprise présente un plan industriel avalisé par la direction du groupe PSA, qui garantisse la
viabilité de l’usine de Villaverde (Madrid) avec des modèles à fabriquer plus loin en 2012 et qui garantisse au minimum un effectif fixe au niveau de Septembre 2011, ainsi que les conditions de
travail de ceux-ci. Elle nous présente un avenir industriel pour la fin 2013 sans qu’elle nous garantisse à ce moment l’effectif constant que nous avons aujourd’hui.
Que deux équipes de travail soient maintenues. Aujourd’hui, elle ne le garantit pas.
Nous avons aussi demandé que tous les contrats précaires qui seraient pénalisés pour n’avoir pas généré de chômage soient
exclus du Plan Social ERE. Ces collègues se voient pénalisés à consommer leurs droits au chômage ou à rester sans salaire à la maison, du fait du refus de l’entreprise de les exclure du
Plan Social ERE.
Exclure du Plan Social ERE les anciens de plus de 53 ans. L’entreprise ne les exclut pas.
Complément salarial de la part de l’entreprise à 100% dans tous les cas. Elle nous complète à 90%.
Avance de la prestation chômage par l’entreprise. Seulement pour ceux qui ne la touchent pas dans leurs lieux
respectifs.
Pendant la durée du Plan Social ERE, il n’y aura pas d’heures supplémentaires ni d’heures de récupération.
L’entreprise n’en dit rien.
Ouverture d’un plan de retraites anticipées avec contrat de remplacement. Non seulement elle ne s’y engage pas,
mais veut au final éliminer 383 postes de travail fixes, plus tous les précaires.
Nous avons également demandé à la direction toute l’information sur les autres usines du groupe PSA pour pouvoir faire une
étude comparative de la situation de Villaverde avec les autres usines du groupe. L’entreprise ne nie pas l’information, selon la CGT nous continuons à penser qu’elle pénalise
excessivement notre usine dans les baisses de production, les autres usines du groupe bénéficiant d’une répartition de production moins inégale.
La CGT, malgré ce qu’ils disent, n’est pas installée dans le non de principe. La CGT a mis sur la table de négociations une série
de propositions sérieuses à débattre en défense des droits de tous les travailleurs. Ce que nous ne comprenons pas et qui nous paraît déplorable est l’attitude et le manque de respect de
l’entreprise pour des demandes sociales si basiques, cette entreprise ne veut à aucun moment négocier avec personne, mais imposer ses propositions en passant en force.
Face à cette situation et voyant que pratiquement aucune des propositions avancées par la CGT n’avait été reconnue, l’assemblée
des syndiqués CGT qui a eu lieu le samedi 24 septembre a décidé à l’unanimité de NE PAS signer ce Plan Social ERE.
La CGT demande à tous les travailleurs(ses) de réfléchir pour que nous commencions à prendre conscience de la situation
grave dans laquelle nous nous trouvons actuellement. L’entreprise sait clairement que les travailleurs(ses) sont en ce moment totalement désarmés et désorganisés. Nous devons dépasser les luttes
individuelles et commencer à avoir plus la conscience collective pour défendre nos postes de travail, parce qu’au mieux d’ici quelque temps, nous n’aurons plus rien à
défendre.
La CGT sait que le personnel de Villaverde a déjà payé un tribut excessivement lourd en termes de perte de postes de travail, de
progrès et de droits du travail, d’augmentation des rythmes de travail et des nombreux sacrifices durant toutes ces années.
Pour cela, nous considérons que la Direction de l’entreprise doit réfléchir et avoir en compte qu’on ne peut demander plus de
sacrifices aux travailleurs(ses) de Villaverde, entre autres questions parce qu’ils ne sont pas en conditions d’endurer beaucoup plus.
Pour la défense de tes intérêts
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