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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 05:49
Vendredi 18 avril 2008
Ca y est, la Conférence sur les UL a bien eu lieu !

Ah bon, vous ne le saviez pas ? Bon, c'est vrai, après le report de l'automne dernier, après une préparation calamiteuse, on se demandait si elle n'allait pas purement et simplement passer aux oubliettes. Mais non, elle a finalement eu lieu, sans véritable rappel, les 2 et 3 avril dernier.
Rappelons qu'elle avait été préparée par un document assez hermétique, mais pas sans intérêt, intérêt qui finalement a transparu dans la réunion elle-même (contrairement à toutes les attentes) !
Un petit compte rendu transmis par un participant...


Malgré le report et le peu de pub faite à l'initiative, il y a eu une bonne participation (300-350 personnes). Certains attendaient de pied ferme ! Même si la conférence n'a pas été préparée sérieusement par la Confédération comme nous l'avions déjà noté, le résultat mérite un certain intérêt (on attend avec impatience et une certaine curiosité le compte-rendu officiel !).

Cette conférence, c'est toujours l'occasion d'échanger des expériences, de mieux savoir ce qu'il se passe ailleurs, de sortir la tête du localisme. On ne peut que l'encourager et il faut participer à ces initiatives, malgré les réticences, malgré la méfiance. C'est l'occasion de rencontres, de confrontations, d'enquête, de sortir la tête de son trou et de sa petite vision locale.
N'en déplaise à la Confédération, les unions locales (près de 900 recensées) ne sont pas moribondes ! Les UL c'est avant un tout, un boulot énorme fait par des petites équipes extrêmement déterminées, tourné vers l'interpro et un syndicalisme de proximité. En plus des mobilisations nationales (retraites, pouvoir d'achat...) c'est la lutte contre la pénibilité et la souffrance au travail, le revendicatif sur les transports, le logement... Leur force est bien réelle ! Et ce malgré les difficultés : le manque de moyens et de bras, beaucoup de syndicats repliés sur leurs tôles...

On ne le répétera jamais assez, l'union locale, c'est le cœur d'un travail syndical de classe au niveau local. Un lieu où développer une solidarité de classe et une culture syndicale combattive et non corporatiste. Et c'est bien cette vision qui semble se renforcer, au détriment d'autres conceptions beaucoup plus réformistes :
- marre de l'union locale, assistante sociale pour ne pas dire ambulance de l’urgence sociale, conception carrément absente de la Conférence, avec une critique assez radicale des permanences juridiques comme but en soi, et en insistant à l'inverse sur la nécessité de l'accueil syndical.
- pas non plus envie du « dialogue social territorial », dont personne ne veut entendre parler (comme du Nouveau Statut du Travail Salarié dont tout le monde se fout d'ailleurs !) au grand dam de la Confédération qui n'arrive pas à faire prendre la sauce. Cette conception bureaucratique des unions locales était en fait ultra-minoritaire dans l'assemblée, malgré les tentatives à répétition de la direction confédérale...

Cependant, la conférence va aussi servir à la Confédération pour changer son approche (après
la tentative trop frontale d'avant le 48ème congrès, et devant le tollé qui avait suivi !). On peut s'interroger sur la remise en cause des Commissions Exécutives qui ne seraient visiblement pas la panacée en termes d’efficacité ! Entonnant le crincrin du cas par cas, du manque de participation des syndicats et de la diversité des territoires… ce qu’on nous propose réduit en fait les UL à des assemblées générales de syndicats (par ailleurs nécessaires) et des directions souples.
Ne plus avoir de CE, n’est pas qu’un problème de statuts, c’est la remise en question du travail « territorial » et des UL comme une base essentielle d’un syndicalisme de masse.

Quelles seront les suites de cette conférence ? Pour l'instant, on ne voit pas bien en quoi ça va nous aider. Ce qui manque ce n'est pas des pseudo-solutions pratiques, c'est les perspectives ! Faute de quoi, on peut rester encore longtemps à se coltiner le boulot. Et en rester à des assemblées où la parole est libre, en forme de soupape, alors que les décisions sont prises par ailleurs, en petit comité, et validées bureaucratiquement à la hussarde...
La perte des repères politiques et syndicaux est aussi bien là : peu de débats sur les revendications, peu de critiques de l'orientation. Rien sur la stratégie syndicale, ni comment riposter aux attaques de la bourgeoisie.. Nous ne pouvons pas attendre (sinon longtemps) ces réponses là « d’en haut ».

C’est à nous de prendre en main ces questions, et le forum pour un syndicalisme de classe et de masse est un des moyens pour s’en emparer et construire des perspectives.

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