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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 09:00
Mardi 10 Avril 2007

Conférence nationale sur les Unions locales
La rencontre aura lieu les 13 et 14 novembre prochains

ConfUL.jpgC'est le journal "Le Peuple" N°1644 du 7 mars dernier qui nous l'apprend, document préparatoire à l'appui : la conférence nationale sur les unions locales annoncée au 48ème congrès (décision 25) aura lieu au mois de novembre.
Conférence soigneusement préparée, avec 350 délégués apparemment triés sur le volet (les méthodes déjà bien rodées du 48ème Congrès), après une dizaine de conférences interrégionales de préparation.

Le document préparatoire est de la plus belle langue de bois sculptée... La première lecture est douloureuse, on se demande ce qu'on fait là, si c'est vraiment bien utile d'aller jusqu'au bout, surtout quand il fait beau dehors et qu'on aurait beaucoup mieux à faire.
Et puis, comme on est disciplinés, comme on attache beaucoup d'importance à l'interprofessionnel et aux UL, comme on sait qu'il y a des enjeux importants dans la CGT à ce propos, on s'acharne, on s'obstine.

On s'aperçoit alors qu'on peut faire une deuxième lecture de ce document, en lisant entre les lignes.
Et on retrouve alors beaucoup de choses et de difficultés que nous connaissons bien :
  • Le repli de nombreux syndicats dans l'entreprise sur une activité syndicale étroite et corporatiste - ce qui pourrait illustrer l'interrogation du document : "comment et avec qui l'union locale peut-elle devenir ou redevenir une véritabel union des syndicats à l'échelon local ?"
  • L'absence le plus souvent des syndicats professionnels (US, postaux, métaux, éducation) de la vie des UL - "un lien permanent dans les territoires avec les structures professionnelles est nécessaire pour mettre en commun la connaissance des forces CGT en présence et l'analyse de l'évolution du salariat sur les champs d'activité";
  • Les UL qui tournent sur deux ou trois personnes, bénévoles ou permanentes, qui font tout le travail sans vie collective d'organisation syndicale;
  • Des UL dont l'avenir est incertain avec la fragilité de leur survie et le départ à la retraite ou l'abandon de nombreux militants qui en faisaient la charpente;
  • Des UL qui passent l'essentiel de leur activité dans le suivi individuel des visites à la Bourse ou au travail, plus proche d'un travail d'assistanat que d'un travail syndical - "le plus souvent il s'agit de démarches individuelles recherchant une assistance juridique ... Les UL font face à cette situation grâce le plus souvent à un nombre restreint de militants. Pour certaines, il s'agit même de leur principale, voire, de leur seule activité";
  • Des UL qui sont parfois trop étroitement liées aux municipalités qui leur apportent locaux et subventions - "ce déploiement suppose également que les moyens nécessaires, qu'ils soient humains ou financiers, soient dégagés pour que cette rencontre entre la CGT et les salariés se concrétise dans la durée". Belle litote, mais quelle soumission politique derrière ?
  • Des UL dont on s'interroge parfois si elles sont réellement là pour organiser une activité syndicale locale ou si elles ne sont que prétexte à la survie de quelques notables syndicaux locaux;
etc. etc. chacune et chacun pourra sans doute retrouver nombre de ses interrogations dans ce document.
C'est d'ailleurs sa principale caractéristique : c'est un document qui pose une multitude de questions, parfois sensées, mais sans dire où il veut entraîner le lecteur.
On sait que la tentation actuelle de la direction confédérale et du syndicalisme réformiste en général est de pousser à la restructuration des structures à l'échelle de la région, de transformer des structures de luttes en cabinets d'experts et mouvements de pression à l'échelle du patronat, d'adapter le syndicalisme à l'échelle européenne (l'Europe des régions, la CES...) en abandonnant ce qui reste du syndicalisme de lutte de classe. C'est tout le discours sur "l'évolution du salariat et les enjeux territoriaux" que l'on voit apparaître dans le document. On se rappelle (ou sinon on se rafraîchit la mémoire) qu'avant le Congrès Confédéral un CCN de mai 2005 avait étudié un texte resté confidentiel sur l'évolution des structures de la CGT, où les UL avaient purement et simplement disparues dans le champ territorial !
Soyons honnête, rien n'est affirmé de tel dans le document actuel, aucune proposition n'est faite. Au contraire même, le sentiment qui pourrait ressortir (une fois épluchée la langue de bois !) est celui du renforcement d'un syndicalisme collectif et de terrain dans les Unions locales. Cela dit, on a plus que le droit d'être méfiants et vigilants !

Un témoignage d'un lecteur

Salut les camarades,
Je me joins à vous pour la même lutte, marre de cette CGT réformiste et totalitariste. Je suis sûr que des camarades de mon UL suivront.
Imaginez un congrès, que l'UD de son propre chef évince toutes les UL du département, que les membres du bureau s'auto-proclament réélus, imaginez que le bilan de l'UD n'est pas transmis un mois avant le congrès, mais lu le jour même de celui-ci, imaginez un salaire de 98 000 euros pour 4 permanents, dont 2 à mi-temps!!!! Imaginez un budget de 19 000 euros pour 2 ans pour l'entretien de 3 machines (photocopieuses...), j'ai dit stop!
J'ai donc pris une position qui m'a écarté de mon UD, j'ai fait un rentrage de gueule aux responsables de mon UD, heureusement que mon UL m'appuie ! J'ai pris défense de mon UL sur le fait qu'elle est été écarté du congrès, d'autres UL sont en sission actuellement...

LA CE DE CETTE UD S'EST REUNIE ET M'A JUGEE, AINSI QUE LE DEFENSEUR DE MON UL, COMME DANS UN TRIBUNAL POUR AVOIR DEMANDE DE LA TRANSPARENCE, LES SALAIRES DES PERMANENTS, LEUR ANTI-DEMOCRATIE ENVERS LES UL DE NOTRE DEPARTEMENT, DONC JE NE SUIS RATTACHE QU'A MON UL ET TANT MIEUX!!!!
FRATERNELLEMENT
Les UL sont partout le lieu de regroupement de nombreux militants de classe attachés au syndicalisme de terrain, au lien avec les masses dans un endroit donné. Elles sont souvent le lieu de repli de militants dégoûtés par le syndicalisme de collaboration, dans l'entreprise ou dans les UD. C'est dans ces structures qu'ils ont fait un travail formidable lors du conflit du CPE pour porter le soutien de l'organisation syndicale, alors qu'au niveau central rien n'était fait pour élargir le rapport de force (cf Maryse Dumas au journal Sud-Ouest, l'heure n'est pas à généralisation de la grève..., ça on n'est pas près d'oublier !). C'est dans ces structures que se fait le lien public/privé, actifs/retraités/privés d'emplois; c'est là que devrait se mener le soutien aux travailleurs sans-papiers et aux jeunes précaires ballotés d'un emploi à l'autre.
Il y a, dans tout le pays, nombre d'exemples d'UL de terrain, vivantes et actives, avec des équipes ancrées dans les communes et les entreprises, au contact avec les réalités

L'enjeu des Unions Locales est double :

D'abord et avant tout de faire vivre un syndicalisme de classe interprofessionnel et non corporatiste. C'est la question clé. Faire vivre des syndicats, des équipes syndicales sur une orientation de classe, et dans ce sens, le regroupement des militants de classe est très important. D'où l'enjeu du Forum du Syndicalisme de classe et de masse, qui aura lieu le 26 mai à Paris Ensuite, faire vivre les UL en tant que telles, en tant que structures de terrain les plus proches des masses, syndiqués ou non syndiqués, comme lieu de confrontation démocratique entre militant(e)s d'une localité donnée. Il faudra donc participer à la préparation de cette conférence sur les UL de novembre prochain. Sans beaucoup d'illusion sur la possibilité de participer à la phase finale, mais pour mettre au clair notre conception du syndicalisme de classe interprofessionnel, y compris dans nos interrogations, par exemple autour des syndicats de site.
Nous reviendrons sur tous ces points, mais c'est dès à présent qu'il faut s'intéresser à la question. Ne nous laissons pas surprendre !

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