Début février, le regroupement de quatre collectifs syndicaux (*) publiait un appel commun pour le regroupement de tous les militants attachés au syndicalisme de classe. Regroupement qui était déjà intervenu à la porte lors du 48ème Congrès.
Nous avons été informés assez tôt de la réalisation de ce projet et ainsi avons pu apporter quelques remarques et modifications, qui d'ailleurs ont pour l'essentiel été prises en compte.
Aussi, le blog "Où va la CGT ?" a décidé de signer cet appel et de s'investir, à l'échelle de ses moyens, dans cet initiative. C'est d'ailleurs en partie une raison de la réactivation du blog après 9 mois de mise en sommeil.
L'intérêt de cette démarche est multiple.
Tout d'abord, elle regroupe des syndicalistes de classe d'origines très diverses, avec des parcours différents, mais sans sectarisme et sans exclusive. Nous avons ainsi apprécié que nos remarques soient prises en compte, alors même que nous n'étions pas à l'initiative du projet, ni même intégrés à la démarche d'élaboration.
Ensuite, ce document présente nombre d'analyses que nous partageons à 100%.
- La critique de la collaboration de classe de la direction confédérale de la CGT, représentée, si l'on peut dire par Jean-Christophe Le Duigou et ses oeuvres. Critique matérialisée par une formule que nous utilisons depuis longtemps sur ce blog, celle de "CFDTisation" de la CGT.
- La critique de la Sécurité Sociale Professionnelle comme illustration de l'adaptation du syndicalisme aux règles du jeu capitaliste.
- Le rappel des positions réformistes de notre confédération depuis 1995.
- La critique du "syndicalisme rassemblé" qui n'est que se mettre à la remorque des courants les plus réformistes du mouvement syndical.
- En positif, la défense des positions de classe, tant au plan national qu'international. Quelques citations : "La solidarité doit se réaliser tout particulièrement avec les fractions les plus fragiles (privés d'emplois, précaires, intérimaires, salariés de la sous-traitance, sans-papiers...) dont la syndicalisation est un enjeu majeur" ou encore "L'avenir capitaliste ne peut être constitué que de luttes entre exploiteurs et exploités. Aussi les syndicalistes de lutte de classe n'ont pas d'autre avenir que de travailler à impulser et fédérer les luttes revendicatives sur la base d'une plateforme de combat désignant clairement le capitalisme et ses gouvernements comme cause et adversaire; tout en inscrivant ces luttes dans celle, plus générale, de la lutte contre l'impérialisme, responsable de la guerre et du pillage des opprimés du monde entier."
Quelques limites que nous avons relevées
- L'absence de références à l'activité de la CGT avant 1995. Certains camarades considèrent en effet que c'est là l'origine du réformisme de la CGT. Ce n'est pas notre cas : nous avons pu rappeler l'attitude de la CGT sous le gouvernement de gauche en 1981, lors des premières restructurations au début des années 70, sa trahison de la grève générale de 1968 etc... Mais si nous refusons de nous référer positivement à la "CGT de Frachon", nous acceptons que cela puisse être débattu ensemble. Nous acceptons, plus même, nous pensons que cela est indispensable !
- La défense des services publics et des nationalisations sans trop d'interrogations, sur un thème qui nous est cher : Quel service pour quel public ? Si l'on affirme que l'état capitaliste contrôle tous les secteurs de la société, cela n'est, selon nous, pas sans incidence sur le secteur public ou nationalisé, que pour notre part nous caractérisons comme capitalisme d'Etat.
- Les références au traité de Maastricht et à l'Europe comme cause de nos misères, argument que nous entendons souvent mais qui nous semblent d'une grande pauvreté et masquent la réalité de la crise du capitalisme mondialisé.
- Et enfin, les limites à la démarche, illustrées cette fois en négatif par la citation ci-dessus. Pour nous, l'enjeu n'est pas seulement de fédérer les luttes revendicatives sur une plateforme de combat. L'enjeu est de rompre avec la confusion, de clarifier les enjeux, de débattre sur le fond des questions essentielles du syndicalisme de classe. Sans ce débat de fond, sans cette clarification, nous ne reconstruirons rien du tout.
Enfin, ce regroupement souhaite intervenir sur tous les terrains du syndicalisme, par exemple le syndicalisme enseignant (dans la FSU, pour ce qui est écrit). Ce n'est pas notre cas, nous n'envisageons d'intervenir que pour la constitution d'un courant syndical de classe à l'intérieur de la CGT, avant tout dirigé vers les syndicalistes ouvriers de la grande industrie. Mais, bon, le bilan est malgré tout largement positif, ce qui nous a incité à signer cet appel et à nous inscrire dans la démarche commune.
Cette déclaration débouche sur l'appel à une première rencontre pour se retrouver, commencer à débattre sur les points suivants :
Les militants ont adopté un appel et décidé de l’organisation d’un forum autour des thèmes suivants :
- La parole à celles et ceux qui luttent (travailleurs en lutte, syndicats, collectifs de militants)
- Pour construire le syndicalisme de classe contre le syndicalisme d’accompagnement (dialogue social, sécurité sociale professionnelle, CES, CSI)
- Éléments de plate-forme revendicative pour le « Tous ensemble »
- Comment lutter efficacement pour la défense des acquis et la conquête de nouveaux droits ?
de 9h30 à 18h00
Au CICP - 21ter rue Voltaire - 75011 PARIS
Nous invitons tous nos lecteurs à participer à cette initiative, en se faisant connaître de notre blog ou de l'un des initiateurs de l'appel !
• Continuer la CGT (CL-CGT) : Tél.: 06 08 03 51 88 – EVEN 8 rue Carnot 95150 Taverny Courriel — Site
• Comité pour un Courant Intersyndical Lutte de Classe Anti-bureaucratique (CILCA) : Tél. : 06 66 25 16 65 Courriel — Site
• Collectif Unitaire pour un Front Syndical de Lutte de classe (CUFSC) : Tél. : 02 37 36 44 61 Courriel — Site
• Collectif Général des Travailleurs (CGT-E) Dalkia : Tél. : 01 74 61 19 51 Courriel — Site