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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 16:38
Mercredi 7 novembre 2007
La Conférence sur les Unions Locales est reportée !

La rencontre sur les Unions Locales de la CGT qui devait se tenir les 13 et 14 novembre a été reportée sur décision du bureau confédéral du 6 novembre. C’est ce qu’on a appris ce mercredi 7 dans les UL, confirmé par une phrase dans une page cachée du site Internet. [Mise à jour 23 novembre : désormais toute référence à cette conférence a complètement disparue...]
Officiellement, pour cause des journées d’action sur les transports… On aimerait le croire ! Le fait est que jusqu’au dernier moment, ni lieu, ni ordre du jour n’avaient été transmis aux participants, laissant supposer, au minimum, une préparation aléatoire. D’ailleurs, le report est annoncé sans aucun détail, ni explication sérieuse, ni délai, ni date future…

En fait, nous savions que cette conférence n’était pas préparée sérieusement dans la Confédération. Hormis le document de lancement datant de février 2007 et d’un article dans le Peuple, les documents fournis à la discussion, les axes de débat étaient complètement obscurs.
Dans de nombreuses structures (UL, UD, FD) le débat n’avait même pas eu lieu, ou entre deux portes pour désigner à la va-vite et sans aucun mandat les représentants à la Conférence. En Seine Saint-Denis par exemple, qui comporte quand même 26 Unions Locales historiquement très implantées, à peine deux discussions de 30 minutes chacune en bureau UL/US (une trentaine de personnes à tout casser). Alors que ce ne sont pas les problèmes qui manquent, dans le 93 comme ailleurs (et entre autres le lien aux municipalités, la désaffection militante, le repli des syndicats sur l’entreprise, l’absence des US dans la vie locale…).
Si l’on compare sur le site Internet (qui est une vitrine du syndicat) la place relative donnée au Grenelle de l’environnement ou aux conférences débat avec le gouvernement d’un côté, et à la Conférence sur les Unions Locales de l’autre, on saisit mieux où sont les priorités.


Nous avons déjà abordé les grandes tendances qui existent dans la CGT à propos des Unions Locales :
- ceux qui veulent en faire les interlocuteurs locaux des institutions patronales et municipales dans le cadre de la loi de décentralisation ; ce qui revient d’une certaine manière à décentraliser la bureaucratie syndicale en  parallèle à la décentralisation de l’appareil d’état…
- ceux qui veulent accentuer le rôle d’assistant social des militants CGT dans les Bourses du Travail face à la pression de la misère, en abandonnant de fait la réalité d’un travail syndical même très basique. Une telle position ne débouche que sur la demande de moyens et l’institutionnalisation des permanents syndicaux.
- ceux qui veulent faire des Unions Locales le cœur du travail syndical de classe au niveau local, au plus près des syndiqués et des travailleurs, fixes et précaires, chômeurs, avec ou sans-papiers, privé et public, en s’appuyant sur les syndicats locaux. C’est notre position, avec d’autres bien sûr…


Les débats ont permis de détecter d’autres tentations :
- ceux qui considèrent les unions locales comme de simples courroies de transmissions locales des UD et des fédérations, des militants bons à tracter, à organiser les élections prud’homales mais surtout pas à discuter ;
- et ceux qui se désintéressent des unions locales considérant que ce n’est pas un lieu de syndicalisme prioritaire (par rapport à l’entreprise, au groupe, au métier). On retrouve par exemple dans ce cas de nombreuses US (postaux, métaux, éducation) peu investis et pas du tout intéressées au développement des UL, préférant travailler avec les UD ou directement avec les fédérations…

 

On le voit, il y a beaucoup à dire, à critiquer, à discuter.
Des discussions ont pourtant eu lieu ici ou là. Il faut continuer, pousser en ce sens, exiger des assemblées départementales ou fédérales ouvertes, mettre ouvertement sur le tapis les difficultés contre la politique de l’autruche que nous voyons largement autour de nous.
D’une certaine manière, profitons de ce report pour avancer, relancer la discussion, poser les vrais problèmes. Nous avons tout à gagner, et c’est un débat essentiel dans la CGT : cela de la reconstruction d’un syndicalisme de classe en rupture avec le corporatisme et les intérêts particuliers !

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commentaires

P
La Conférence sur les UL aura finalement lieu les 2 et 3 avril 2008. Annonce ultra-confidentielle comme si on voulait se débarasser d'une affaire inutile et n'en faire aucune publicité...
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