Dans notre article précédent, nous disions que la CGT était silencieuse sur les manifestations du 5 avril.
Nous avions tort (!!!) et nous en donnons acte à la Confédération (mais si, mais si). Un communiqué est en effet tombé jeudi soir, mis en ligne vendredi pour les manifestations du samedi.
Ce communiqué du dernier moment (c'est le moins qu'on puisse dire...) a provoqué la réaction suivante de camarades CGT investis depuis longtemps dans le soutien aux sans-papiers... Nous en partageons tout à fait la teneur, car elle correspond assez précisément à la manière dont nous voyons les diverses directions confédérales fonctionner.
Enfin, la confédération CGT a fini par faire un appel pour la manif de demain... (communiqué d’hier soir)
Encore faut-il tout lire pour voir que la confédé appelle.. C’est un communiqué de dernière minute, visiblement pas fait pour mobiliser, même à minima.
Pour mémoire, pour la manif du 29 mars sur les retraites, on a commencé à en parler dans les structures au mois de janvier.. Et on en a fait des appels ..
Pour le premier mai, le bureau confédéral demande déjà des chiffres .. Des états etc ..
Bon, là, ce ne sont que les sans-papiers .. Faut quand même pas mélanger les torchons et les serviettes.....
Mais en même temps, ça vaut le coup de lire à fond ce texte émanant de la direction de la cgt : on ne parle plus de “sans-papiers” (nous rappelons pour mémoire que ce sont les sans-papiers de St bernard qui se sont donné cette appellation et qu’elle est complètement intégrée dans l’histoire du mouvement social d’aujourd’hui).
Visiblement, ça dérange la CGT (au niveau confédéral au moins). Donc, on parle de “migrants salariés”.
Cherchez bien : il y a une fois le mot de “papiers” et une fois le mot de “régularisation” : on nous explique même qu’à la grande armée, ils se sont battus pour leurs conditions de travail et que, du coup, ils ont gagné leur régularisation (mais on semble nous dire qu’ils ne se battaient pas pour ça : vous qui connaissez les sans-papiers, je vous laisse apprécier...)
Notons d’ailleurs qu’on ne parle plus des deux non régularisés de la Grande Armée : on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs...
Ce qui nous dérange, ce n’est pas que l’on dise que la CGT est à côté de ces sans-papiers qui travaillent. Bien sûr que nous sommes d’accord.
Mais les autres ? Les femmes qui s’occupent des enfants ? Les jeunes arrivés hors regroupement familial et qui deviennent majeurs ? Ceux qui n’ont pas de travail ? Ceux qui sont malades et ne peuvent travailler ? Les demandeurs d’asile à qui l’on interdit de travailler (bien que ce soit prévu par la convention de Genève que la France a signée), les personnes âgées ? Nous en connaissons tous, dans nos amis sans papiers...
Quand on ajoute qu’on appelle les sans papiers à se syndiquer mais que dans certaine UL, pourtant bien branchée, on ne les syndiquerait, selon plusieurs sans-papiers fort dépités qui nous l’ont raconté, que s’ils
présentent 6 feuilles de paye et un contrat de travail, on se demande si on va vers la volonté de voir régulariser tous les sans-papiers comme le prévoit le 48ème congrès de la CGT, ou bien si on s’achemine vers une certaine forme d’immigration choisie... à la CGT ??
Réseau Alerte Solidarité des Cégétistes Aux SansPapiers - le 4 avril