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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 14:30

Dimanche 30 novembre 2008

Intervention du blog "Où va la CGT ?" au meeting du 29 novembre


Il s'agit là de l'intervention qui avait été préparée, donc un peu différente sur la forme de celle exprimée oralement, toujours adaptée pour être plus vivante et moins lourde qu'une stricte lecture sur papier.



Nous nous retrouvons ici avec une forte aspiration à l’unité, tous ensemble, pour la lutte des classes frontale contre les attaques du capital. Nous en avons ras le bol de l’impuissance, des défaites à répétition, des combats  perdus sans être menés, des négociations de couloir, entre experts ministériels et syndicaux.
Au contraire, nous nous revendiquons du combat de classe des sans-papiers depuis avril, poursuivi dans le silence complet (par exemple, pas un mot lors la dernière intervention de Bernard Thibault à Nantes), la lutte des Goodyear, la manifestation au Mondial de l’automobile,  les manifestations de Strasbourg, Le Havre, bientôt Bordeaux nous espérons.
Donc tous ensembles, en même temps contre le capital. Evidemment.

La question, c’est contre quoi, contre qui, pour quoi, avec qui ? Et là c’est beaucoup  moins simple, il nous reste du chemin à faire pour y voir clair.


Contre quoi, contre qui ? Le patronat, le Medef, les attaques du capital, bien sûr.

Mais également contre leurs alliés dans nos rangs, les ennemis qui se cachent, les tenants de la cogestion du capital, de la collaboration de classe qui se retrouvent à tous  les niveaux de nos organisations syndicales.


Camarades, ce ne sont pas des  amis qui se trompent, qu’il suffirait de bousculer un peu  pour qu’ils restent dans les rails. Ils trahissent, car ils sont dans le camp de nos ennemis.

Je ne citerai qu’un dernier exemple, particulièrement  parlant : la campagne de l’URIF (ile de France) CGT pour les salaires, dont la seule justification est : « augmenter les salaires, c’est bon  pour l’économie ». Pas pour manger quand on a faim, pas pour se loger correctement,  pas  pour pouvoir élever ses enfants, non, « c’est bon pour l’économie ». Cela, c’est une trahison de fond, car de quelle économie s’agit-il sinon celle du capital et des profits. Augmenter les salaires, c’est bon  pour les profits ? Non merci camarade ! Nous devons éjecter ces collabos de nos rangs, le dire, et le faire.

Bien sur que la CGT ne s’est fait « piéger » dans la négociation sur la représentativité comme l'a reconnu JP Delannoy. La direction confédérale a signé en  parfaite connaissance de cause, car le fond de cet accord est d’établir un partenariat privilégié avec le gouvernement, c’est cela la collaboration de classe, même collaboration conflictuelle !


Pour quoi et sur quoi nous retrouver ? Je le disais, il y a encore du chemin à faire, des débats à avoir, au-delà des luttes immédiates menées en commun. Car nous ne sommes pas d’accord sur tout, et il ne sert à rien de se voiler  la face.

Certains parmi nous pensent qu’un service public bancaire unifié permettrait de résoudre la crise financière, d’autres pas. Certains sont pour la gestion de la Sécu, des mutuelles, du chômage, par les travailleurs, d’autres pas. Certains sont pour la nationalisation des entreprises qui licencient, d’autres pas. Certains mettent tous les salariés à égalité, d’autres mettent la priorité à la classe ouvrière car un cadre et un ouvrier, ça ne sera jamais la même chose.


Ces débats, ces contradictions sont normales et inévitables, il ne faut pas en avoir peur, mais il ne faut pas les escamoter, sinon, on ne construira rien de solide. Nous avions la même discussion dans les réunions du Forum national pour un syndicalisme de classe et de masse qui s’est poursuivi entre 2006 et 2007, malheureusement aujourd’hui enterré, car ce meeting n'est pas une première contrairement à ce qui a été dit. Nous avons toujours ces discussions dans les forums régionaux où nous participons, comme le sud-ouest, ou à Lyon, nous avons ces discussions dans nos syndicats et structures.

Pour que l’on puisse avancer, pour une suite à ce meeting, il faut créer l’espace  pour ces débats, ces confrontations,  les plus larges possibles, y compris avec certains absents aujourd’hui comme les diffuseurs de la Lettre Ouverte de masse aux directions syndicales, dont d’ailleurs nous ne partageons également pas toute la démarche.  Mais il faut construire, tous ensemble, sur une base solide, et donc se donner les moyens de ce débat.
Sinon, on ne construira pas une opposition syndicale de classe dans la CGT. Sinon, on ne construira qu’une opposition superficielle lors du 49ème Congrès. Et les réformistes, les collabos, pourront tranquillement continuer à dormir sur leurs deux oreilles, en nous laissant râler dans les couloirs…

Je ne voudrais pas terminer en plombant l'ambiance. Le manque de temps m'empêche de souligner tous les aspects positifs de cette rencontre, dont l'avenir dira comment elle aura pu contribuer à la construction d'une opposition syndicale de classe dans la CGT.

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