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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 18:17

Samedi 9 août 2014

La CGT et Gaza (suites)

 

Un article précédent (« Mais où sont les drapeaux CGT dans les manifestations pour Gaza ? ») a fait réagir certains de nos lecteurs. Largement lu et recommandé, il a fait grincer des dents. Alors un mois après le début de l’offensive sioniste et 1800 morts plus tard, il est temps de revenir sur le débat.

 

Ce premier article a été rédigé une semaine après le début des bombardements, alors qu’il était clair qu’Israël était reparti pour une offensive de grande ampleur, du même ordre qu’en janvier 2009 ou en 2012.
Et comme en 2009 ou en 2012, la mobilisation est partie des quartiers populaires, mobilisés immédiatement et en masse contre la nouvelle agression sioniste.
Dans les manifestations des dix premiers jours, on n’a pas vu la CGT et ses drapeaux – il n’y a pas le moindre doute. Ni les secteurs les plus officiels de la confédération, ni les plus oppositionnels. Et pour répondre à un de nos interlocuteurs, oui, nous avons fait le travail, dès le début, dans les syndicats où nous sommes présents. Nous avons participé à toutes les manifestations – et nous avons lancé la polémique et le débat.
Car s’il n’est pas trop étonnant de constater le silence de la Confédération, il est plus surprenant de constater le silence des structures réputées « dans l’opposition » interne, qui s’étaient rapidement mobilisées en 2009 par exemple. Le bilan doit être médité par tous les camarades.

 

Dans les semaines qui ont suivi on a vu peu à peu la CGT s’investir dans les mobilisations, sous des formes carrément variées. On a vu des appels pourris à la défense du « gouvernement d’entente nationale » (la CGT soutient donc le Fatah d’un côté et le Hamas de l’autre…) dans la foulée du Collectif pour une paix juste et durable, décliné en autant de versions locales que de manifestations. On a vu des rassemblements ridicules, histoire de faire semblant que l’on mobilise. Et il a fallu attendre le grand succès de la manifestation pourtant interdite de Barbès (le 19 juillet) pour voir la confédération tenter de prendre le train en marche aux côtés de tous les réformistes.
D’où la participation aux manifestations, cette fois autorisées (… le gouvernement sait où sont ses amis et où sont ses ennemis !) du mercredi 23 juillet. Un mot en passant à propos de la manifestation parisienne de ce jour : l’autorisation avait été validée soi-disant par la garantie de la présence du SO de la CGT. Juste, hormis le carré de tête où on avait effectivement fait monter des SO de province (Marseille par exemple), le SO était inexistant. Même le petit cortège de l’UD de Paris (mais où étaient les autres UD de la région ???) n’était pas encadré, invisible quoi… Comme quoi, l’argument était complètement « pipeau », à tel point que la conf avait jugé utile de se fendre quelques heures avant d’un communiqué expliquant qu’il était « clair » que son SO ne protégeait que ses propres rangs. Bon.

 

Le conflit continuant, et le sinistre décompte des victimes ne cessant de tourner, on a commencé à voir des structures de notre syndicat se positionner sur des positions un peu originales et un peu plus radicales que celles de la Confédération.

 

La pétition de l'UD 75 pour Alain Pojolat

Le tract de l'UD 13

Cette dernière semaine, nous avons relevé :

  • La prise de position (le 7 août) de l’UD de Paris contre la mise en examen du dirigeant du NPA qui avait déclaré la manifestation interdite du 19 juillet. L’UD a lancé une pétition de soutien, et nous invitons nos lecteurs à la signer massivement. Outre le site de l’UD en lien, nous la reproduisons ci-contre.
  • L’appel à manifester (du 6 août pour le 9) de l’UD des Bouches du Rhône sur une base nettement plus radicale que la Confédération (voir également ci-contre). On notera l’exigence de l’arrêt des ventes d’armes à Israël, et la dénonciation des démocraties occidentales, même si le rôle d’Israël comme relais des diverses puissances impérialistes dans la région n’est pas mis en avant, même si l’appel est bourré d’illusions sur les institutions internationales et l’ONU.
  • Le communiqué de l’UL CGT de Roissy du 8 aout : bien qu’il reste silencieux sur la complicité du gouvernement Hollande – car « Israël assassin, Hollande complice » est quand même le mot d’ordre général et fédérateur de toutes les manifestations de ces dernières semaines…
  • La prise de position de la CGT Thalès du 30 juillet (voir ICI) qui est certes plus qu’ambigüe (appel à l’éthique, respect des « règles de la guerre », défense du collectif pour une paix juste et durable…) mais qui, pour une fois, affiche la prise de position même si elle est timide d’un syndicat d’une entreprise qui fabrique et vend des armes à Israël (missiles, roquettes) contre cette politique et demande le droit de retrait pour les salariés appelés à se déplacer professionnellement pour le compte du sionisme assassin. On est certes loin de la dénonciation des contrats commerciaux et de la complicité des entreprises et du gouvernement français, de la dénonciation de la fabrication et de l’exportation d’armes de l’impérialisme français, et certains pourront ironiser sur la timidité de la dénonciation. Sans aucun doute. Mais c’est le signe que la barbarie sioniste crée des contradictions, y compris dans des secteurs pourtant traditionnellemment peu sensibles à la dénonciation de l’impérialisme français…

Nous le répétons. Il faut que les syndicalistes de classe prennent toute leur place dans la dénonciation de l’impérialisme et de son allié sioniste, dans l’appel au boycott de tous les liens commerciaux, dont l’armement, dans la rupture de tous les liens culturels, sportifs, diplomatiques avec l’état d’Israël, dans la levée du blocus sur Gaza et la libération de tous les prisonniers politiques.


Les camarades de Roissy soulignent aussi, à juste titre, l’importance du soutien matériel et financier.

Nous rappelons que le blog « Où va la CGT ? » s’est associé à l’appel pour le financement de l’hôpital Al Awda à Gaza (« Dénoncer l’agression sioniste et soutenir l’hopital Al Awda de Gaza »). Nous savons que certains camarades et certains syndicats ont déjà répondu à l’appel. Nous invitons à poursuivre les efforts et à renforcer la collecte de fonds !

 

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commentaires

E
Bonjour,<br /> <br /> Lorsque je clique sur &quot;nous contacter&quot;, il est impossible de vous joindre pour écrire un message.<br /> Je voulais vous signaler que sur le site &quot;coordination Anti Nucléaire 84&quot; il y a un article de la CGT qui dit que des syndicats se prononcent <br /> pour l'arrêt du nucléaire.<br /> C'est une expression nouvelle qu'il faudrait mettre sur le site &quot;ou va la cgt&quot;<br /> Gérard ETELLIN, adhérent récent
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