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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 17:28
Samedi 12 avril 2008
Victoire pour les ouvriers de Dacia (Roumanie) !

Les travailleurs de Dacia (Renault) en Roumanie, où est fabriquée la fameuse Logan viennent de reprendre le travail après une grève historique débutée le 24 mars, qui a mis en branle plus de la moitié des 13 000 ouvriers de l’usine.

Sur la base de salaires mensuels brut de l’ordre de 1900 lei (530 €), ils ont obtenu une augmentation (en deux fois) de  360 lei (97 euros, +18%) et une prime annuelle minimum de 900 lei (251 €). Une victoire éclatante donc, dont le résultat n’est pas si éloigné de leur revendication initiale de 550 lei (148 €) pour tous.
Le plus significatif de ce conflit a été le soutien rapide et massif depuis le début du conflit des syndicats français. Dès le quatrième jour de grève, les militants de CGT (dont certains de Renault Cléon) participaient à un gigantesque meeting à Pitesti. Immédiatement, les interventions syndicales se multipliaient au niveau de la direction générale de Renault, l’information circulait, la solidarité financière se construisait.

Face à la mondialisation, voilà la réponse, encore embryonnaire, que le mouvement ouvrier doit développer : la solidarité internationale des prolétaires.
Aujourd’hui, le capital est mondialisé, la bourgeoisie raisonne à l’échelle de la planète, et nous voudrions en rester au niveau de l’atelier, de l’usine, de la région ? C’est au niveau du groupe, au niveau international que les liens de solidarité doivent s’établir, sans rentrer dans la logique économique du capital, des perspectives de gestion et de guerre économique, de compétitivité, sans rentrer dans le débat truqué sur la "juste" répartition des richesses ou le "partage du gâteau" (c'est l'exploitation et le profit qui sont injustes, bref le capitalisme même !). Sans rentrer dans la concurrence recherchée entre les diverses usines d'un même monopole mondial.
Les capitalistes ne cessent de chercher à renforcer l’exploitation, à faire baisser le coût de la force de travail, à restructurer toujours et toujours, à délocaliser d’un continent à l’autre selon les variations du taux de profit et les conditions de la concurrence capitaliste.
La solidarité internationale de classe est la bonne réponse à développer. Celle qui commence à exister au niveau des cheminots, des dockers. Celle qui s’est manifestée pour Renault Vilvoorde, pour
Ford Russie, aujourd’hui pour Dacia. Celle qui aurait du se développer pour Unilever-Miko, Arcelor Mittal. Celle qu’il faut construire à Sanofi Aventis contre la tentative de mise en concurrence avec l’usine de Frankfort.

Nous publions ci-dessous le tract réalisé par les camarades de Renault Cléon, qui, à côté de ceux de Renault Lardy et bien d’autres ont construit cette solidarité internationale de classe !



Grève générale reconductible chez DACIA !
Ils sont fous ces roumains ???

Voila ce qu'on doit se dire, du côté des “ bien-pensants ” de la direction RENAULT, ici en France comme chez Dacia, à Pitesti, en Roumanie.
Eh bien non ! Les salariés roumains ne sont pas fous !
Ils réclament simplement leur dû

Comme ici en France, la nécessité de rattrapage du pouvoir d'achat s'accélère en Roumanie.
Là-bas aussi, l'inflation, l'augmentation des produits de base, la hausse constante du coût de la vie exigent une remise à niveau des salaires.
Le salaire brut moyen étant de 285 euros, les salariés de Dacia revendiquent une hausse des salaires de 150 euros net mensuels, soit plus de 60% !
L'usine de Pitesti se porte très bien. Le succès de la LOGAN, nouvelle “ vache à lait " de RENAULT, génère d'énormes profits.
Délocaliser ou localiser les productions dans des pays à faibles coûts, afin de s'engraisser sur le dos des plus pauvres, a ses limites.
Il est toujours agréable de voir des dirigeants, condescendants à souhait à l'égard des “ petits peuples ”, surpris et ulcérés de voir des travailleurs se révolter, afin d'exiger leur dû, dans un pays où la croissance annuelle avoisine les 8 % !

La CGT Renault soutient la lutte des salariés de DACIA
Pour la CGT Renault, fabriquer des voitures “ low cost ” ne doit pas rimer avec salaires au rabais et vie misérable.
Les salariés d'un même Groupe doivent bénéficier d'un même statut, des mêmes conditions de vie et de travail.

Pour la CGT, le niveau social le plus élevé doit être la référence minimale à laquelle chaque salarié de Renault doit prétendre.
La question du pouvoir d'achat, les difficultés à boucler les fins de mois, à faire vivre décemment sa famille: toutes ces difficultés n'ont pas de frontières !
L'exploitation capitaliste ne s'occupe pas des frontières. La “ mondialisation ”, c'est cela !!!

Face à cela, la solidarité des salariés exploités,
au delà des frontières, s'impose

Ici, en France, dans l'industrie, le commerce, la distribution, les services, la question du pouvoir d'achat et des salaires est loin d'être réglée et va rebondir dans les mois qui viennent.
Pour gagner sur les salaires, les salariés de DACIA ont décidé d'une grève générale reconductible, pour imposer un rapport de force à la hauteur de leurs exigences
80% des 15 000 salariés de l'usine Pitesti sont en grève
Leurs revendications sont présentés comme “ démesurées ”.
Pourtant, au regard des profits et des dividendes versés aux actionnaires, la satisfaction de leurs revendications est totalement légitime et son “coût ” totalement dérisoire.
Ceux qui créent les richesses, par leur travail, doivent pouvoir bénéficier d'une juste répartition des profits dégagés.
En France comme en Roumanie, les revendications salariales sont largement en mesure d'être satisfaites, sans pour cela pénaliser l'entreprise.
Cette volonté du patronat, de ne rien céder sur les salaires, repose, pour partie, sur la crainte d'un effet “ boule de neige ”, susceptible de donner quelques idées contagieuses à l'ensemble des secteurs du monde du travail, en souffrance et en manque criant de pouvoir d'achat.

Pour la CGT soutenir la lutte des “ Dacia ” ne peut qu'aider au déblocage de ce verrou
EN FRANCE, COMME EN ROUMANIE !
MÊME PATRON, MÊME COMBAT !
SOUTIEN ET SOLIDARITE AVEC LES SALARIÉS EN LUTTE DE DACIA !!!

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commentaires

T
On ne peut être que solidaires avec les camarades roumains. <br /> <br /> Et si d'autres travailleurs en faisaient autant pour saluer le 1er Mai...<br /> <br /> Et si l'arrivée au pouvoir de l'Union Européenne pour six longs mois du menteur Nicolas Sarkozy était "accueillie" fraîchement par les travailleurs européens à l'offensive comme viennent de le démontrer nos amis roumains. <br /> <br /> Ce que viennent de faire nos camarades roumains peut ne pas être une exception. La lutte de classes n'est-elle pas l'affaire de tous les travailleurs? <br /> Jacques Tourtaux
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