Dossiers

26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 07:59
Mardi 26 février 2008
Mardi 4 mars : journée nationale de mobilisation sur la pénibilité
undefined


Au bout de la 16ème séance de négociation, ça bouge un peu du côté de la CGT. Il faut dire que ces salauds de patrons n'aident pas nos pauvres dirigeants à maintenir la paix sociale dans ces discussions nationales.
Depuis trois ans qu'ils se voient, le Medef n'a rien lâché. A peine la reconnaissance de quelques critères de péniblité, comme le travail posté, le bruit, la chaleur, les toxiques, le stress, mais rien, absolument rien en termes de réparation.
Pire même il fait dans la provocation : ses dernières propositions, pour avoir droit éventuellement à un départ anticipé en retraite c'est :
  • 40 ans minimum d'activité ET
  • exposition trente ans durant la carrière à un facteur de pénibilité ET
  • exposition dix ans durant à au moins trois facteurs de pénibilité (exemple : postes + bruit + chaleur) ET
  • examen individuel par une commission pour examiner au cas par cas ET
  • prise en charge par la Sécu et pas par le patronat...
Comme le font remarquer des négociateurs pourtant de bonne volonté pour signer tout et n'importe quoi, il faudrait être un mouton à cinq pattes (de plus survivant) pour y avoir droit !
Mais pour le Medef, comme pour la classe ouvrière, la pénibilité, c'est une affaire de classe. C'est le fond de l'exploitation qui est touché là, le coeur des rapports de production. C'est la classe ouvrière qui  meurt plus tôt, qui sort usée ou cassée par le travail, qui souffre dans sa chair de l'inhumanité du capitalisme. Pour le Medef, c'est le profit, la concurrence, la productivité du travail, la compétitivité dans la guerre économique mondiale qui se joue là. Reconnaître la pénibilité, transformer la production pour ne plus détruire l'homme, c'est perdre en profit, perdre du terrain face à la concurrence. Financer des retraites anticipées, c'est un coût hors de question pour le capital, et finalement, n'est-ce pas mieux de déclarer une invalidité et se débarasser ainsi du problème ?

La position patronale est tellement scandaleuse que nos dirigeants ne peuvent laisser passer cela. Où serait alors leur crédibilité, alors que la pénibilité est un point extrêmement sensible dans la classe ouvrière, on l'a vu lors du meeting de Dunkerque. Pour signer, il faut un minimum de crédibilité, au moins gagner quelques miettes qu'on peut faire miroiter ensuite aux militants et ouvriers combatifs.
D'où la mobilisation en cours. Pour le 4 mars, manifestement on met le paquet dans la CGT, pour être présents devant les sièges du Medef. Toutes les fédérations ouvrières sont sur le pont, la mobilisation est pressante dans les UD, bref, c'est le grand jeu.
Le tract central est plutôt correct, fait l'unité public-privé et revient même à parler de la prévention, ce qui avait disparu du discours de la confédération ces derniers mois. Il est donc diffusable par tous les militants de classe sans réticence particulière.

Cet objet nécessite un plugin pour être lu ou le fichier n'est pas accessible.
Vous pouvez tenter d'ouvrir directement le fichier par ce lien

La seule réserve se trouve sur le mot d'ordre de la fin "pour un travail de qualité", qui ne pourra que faire sourire tous les camarades ouvriers qui se battent contre la pénibilité du travail. Un capitalisme de qualité, c'est cela notre objectif ? Pas vraiment, nous c'est l'exploitation capitaliste, à la racine de cette péniblité que nous voulons mettre à bas, contre laquelle nous nous battons, nous nous organisons.
Quoi qu'il en soit, tous les syndicalistes de classe doivent prendre en charge cette journée, pour en faire un succès le plus éclatant possible, dans les rassemblements, manifestations, dans les syndicats et structures syndicales, comme cela a été le cas à Dunkerque.
Dans ces rassemblements, il faut avancer des mots d'ordre qui démarquent :
  • Retraite à 55 ans, à 50 ans pour les travaux pénibles, sans aucune condition de trimestres !
  • Interdiction du travail de nuit sauf nécessité sociale impérieuse (les métiers de la santé, par exemple)
  • Interdiction du travail à la chaîne inhumain et du travail posté destructeur !
  • Réduction du temps de travail sans aucune contrepartie, la journée de 7 heures sans coupures !
  • Droit de retrait immédiat, inconditionnel, préventif et protégé des sanctions dès qu'un danger est constaté par les travailleurs eux-mêmes !
  • Prévention sur le lieu de travail par la suppression de l'origine des nuisances et pas par la multiplication des protections accumulées !
Et toutes autres revendications construites à partir de la dure réalité de l'exploitation.

Au delà, c'est le capitalisme que nous devons détruire. En nous organisant, dans des syndicats de classe, dans un parti ouvrier qui tracera la voie de la libération. Il y a encore du chemin à faire, nous sommes encore bien désarmés, mais nous avons pour nous la détermination et la riche expérience du mouvement ouvrier.
En avant camarades, faisons de cette journée un succès sur des positions de classe contre la conciliation des dirigeants collabos !

Partager cet article