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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 09:22

Lundi 21 janvier 2013

PSA Aulnay : les ouvriers à l'initiative

 

Depuis la reprise début janvier, l'ambiance à changé à Aulnay. Le Comité de Lutte s'est reformé et fonctionne par AGs quotidiennes, et l'heure est à l'action offensive. Ca bouge, et les patrons sont nerveux.

C'est la conséquence évidente et directe de l'absence totale de résultat des "négociations". Rien, des miettes.

Alors, Mercredi dernier, première grève avec occupation, Jeudi la presse qui pénètre dans l'usine avec les grévistes (voir  ICI), vendredi la grève et l'occupation se poursuit. Aujourd'hui lundi, la direction a lock-outé l'usine au prétexte des problèmes climatiques (... mort de rire !), mais gageons que ça reprendra demain, car les camarades sont regonflés à bloc.

C'est la couvergence de trois courants ouvriers de l'usine :

  • Les radicaux, décidés depuis un moment à en découdre, qu'ils soient syndiqués (une partie à la CGT, d'autres à SUD) ou pas syndiqués (comme au ferrage).
  • Le courant un peu centriste représenté par la majorité de la CGT qui constate que la négociation n'a rien donné, mais navigue à vue, à l'image de JP Mercier radical un jour ("Un CDI pour tous !"), opportuniste un autre ("Nous avons un plan B pour le site d'Aulnay"), au gré des échéances, du public auquel il s'adresse et de la mobilisation.
  • Et la base de la SIA qui en a marre des tergiversations. Pour information, le secteur le plus réactionnaire du SIA a rejoint FO (le syndicat qu'il vous faut, Ah, ah...).

Alors c'est une ambiance de lutte, avec encore beaucoup d'ambiguités : certains se battent pour le maintien de l'emploi, d'autres pour des contreparties au départ plus satisfaisantes. Mais dans tous les cas, c'est la révolte contre la fermeture, face au mépris de la direction.

 

Après plusieurs semaines d'attentisme, le défi est relevé et les ouvriers sont à l'offensive. On trouvera  ICI sur le site de la  CGT de PSA Aulnay plusieurs vidéos qui méritent d'être visionnées, celle de l'entrée dans l'usine avec la presse, celle du rassemblement départemental du 17 janvier, celle de l'action surprise à PSA Saint-Ouen etc. !

Le quotidien, c'est la grève, le blocage et l'occupation, le comité de lutte, les collectes pour soutenir le mouvement un peu partout, l'argent est le nerf de la guerre, et d'ailleurs, un centre de collectage est constitué (y compris avec possibilité de paiement en ligne, voir sur le site ci-dessous) :

 

soutienPSA.jpg

 

C'est la tâche du  moment, pour tous les camarades, pour tous les syndicalistes de classe, partout en France. La grève de PSA est un symbole, bien sur d'une  lutte pour l'emploi comme de nombreuses autres, mais aussi un des premiers symboles qui dévoile la nature réelle du nouveau gouvernement Hollande/Montebourg/Sapin.

Tract-VP-Manif-130117.jpg

 

Le rassemblement intersyndical départemental de Seine Saint-Denis, jeudi dernier (voir l'article du Parisien  ICI), sans être un vrai succès, n'était pas ridicule malgré le grand froid et c'était le sentiment le mieux partagé parmi les participants : le nouveau gouvernement n'est pas plus aux côtés des ouvriers que le précédent ! Certains croient encore que c'est une "trahison", qu'il faut mettre la pression pour obtenir plus, mais dans les têtes, c'est bien l'idée que "la gauche c'est comme la droite" qui fait son chemin. C'est dans ce sens que les militants de Voie Prolétarienne du département avaient appelé à ce rassemblement (voir le tract ci-contre).

 

Sans vraiment le mesurer, les ouvriers de PSA Aulnay sont au coeur de la nouvelle situation politique.

Aussi, leur soutien est à la fois un enjeu de lutte et un enjeu politique (même si dans l'usine beaucoup ne veulent plus entendre ce mot, illustré par la relation entre LO et la CGT d'une part, compris comme facteur de magouilles et de division d'autre part).

Alors, il faut maintenant organiser largement le soutien, partout. Organiser des collectes, dans les entreprises, sur les marchés, dans les manifestations, car la lutte va être très dure, avec en face une direction de guerriers et un gouvernement qui ne fera rien.

Les ouvriers ont repris l'initiative, il faut les aider à la conserver, car quelque part, on est dans un moment clé : les négociations n'ont rien donné et sont dans l'impasse, et le collectif ouvrier est encore nombreux et soudé (300 personnes sont déjà parties...).

 

Le combat rentre dans une phase critique, rien n'est gagné.

Tous les efforts doivent être mis dans le soutien au combat des camarades !

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