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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 08:42

Lundi 17 juin 2013

La Confédération refuse d'appeler à la manifestation antifasciste du 23 juin !

 

Ce sont les militants CGT communistes libertaires qui ont levé le lièvre (voir sur leur site, ICI) : la CGT a dans un courrier interne expressément déclaré qu'elle n'appelait pas à la manifestation nationale antifasciste Dimanche 15h, Place de l'Opéra à Paris, à la suite du meurtre de Clément Méric. Et nous qui pensions que la CGT était partie prenante, évidemment ("Mort de Clément Méric : la CGT partie prenante")...

 

Fatale erreur de notre part.

Le mail du secrétariat confédéral (ci-contre)CGT-refus-manifester-130623.jpg refuse sa signature en une petite phrase : "La CGT a décidé de ne pas signer l’appel, dans lequel nous ne retrouvons pas l’expression des valeurs auxquelles nous sommes attachés."

Sidérant. Certains camarades ne s'en sont pas encore remis...

 

Le reste du courrier, c'est la langue de bois interne de la Conf, tout entière tournée vers la nouvelle Conférence Sociale qui commence cette semaine avec le gouvernement.

Mais quelles sont donc ces "valeurs auxquelles la CGT est attachée" dont elle ne retrouve pas l'expression ? Silence, pas un mot.

 

Ne s'agirait-il pas plutôt de "valeurs" que la CGT refuse de partager ?

 

Car il faut lire le communiqué commun pour comprendre ce refus de la Confédération (voir ci-dessous) : il critique implicitement mais assez directement la politique du gouvernement, en particulier sur l'immigration (la régularisation des sans-papiers) et sur la chasse aux Rroms.

Le reste du communiqué est assez consensuel et a même permis la signature d'une collection de partis par très radicaux. Il pousse même la prudence jusqu'à bien préciser qu'il y a des "différences" entre les signataires, ce qui est évident.

 

Alors ?

Alors tous celles et ceux qui rêvaient à un renouveau de lutte avec l'arrivée de Thierry Lepaon doivent regarder les choses en face. La CGT est rentrée depuis des années dans une politique de cogestion conflictuelle avec les divers gouvernements et le patronat (et pour mémoire, cela a été cas jusqu'en 2010 face à Sarkozy). Elle a abandonné toute perspective de bouleversements anti-capitalistes, et ne considère l'action syndicale que dans la négociation/confrontation pour aménager le Code du Travail, les lois et les réformes gouvernementales. Une CFDT un peu plus radicale, quoi.

Quand en plus on a en face un gouvernement qui se prétend "de gauche", qui sait caresser les syndicalistes dans le sens du poil, et bien on n'est plus dans la mobilisation mais dans les fauteuils des ministères, dans les négociations et diverses conférences sociales qui ne font qu'endormir le mouvement ouvrier et syndical...

 

La CGT refuse l'appel à la manifestation antifasciste, parce qu'elle ne veut pas que le gouvernement soit fragilisé au moment d'une négociation jugée "sensible". C'est lamentable, mais au moins les choses sont claires...

 

Tous les syndicalistes de classe doivent au contraire se mobiliser pour cette manifestation, venir avec banderoles et drapeaux, et bien sur faire le lien que propose le communiqué !

 

Tous Place de l'Opéra, Dimanche 23 juin, 15h

ainsi que dans toutes les villes où des manifestations seront également organisées


 

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

 

Affiche-antifa-130623.jpgLe 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

 

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h

Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

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