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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 15:34

Mardi 22 mai 2018

Le 26 mai, le collectif Adama Traoré dans le cortège de tête !

 

Nous publions ci-dessous l'intégralité de la déclaration du Collectif Adama Traoré, qui appelle à participer massivement à la manifestation du 26  mai, mais dans le cortège de tête.

Cet appel est extrêmement positif, et marque un pas en avant dans la politisation des quartiers populaires, après les grèves dans le nettoyage à la SNCF (ONET) ou hôtelier (Holiday Inn) et la victoire des Chibanis (voir l'article "Victoire pour les Chibanis de la SNCF : mais où était la CGT ?").

 

La méfiance qui apparaît vis à vis des organisations et partis traditionnels est tout à fait compréhensible, et nous la partageons. C'est pour cela qu'à Paris, nous appelons tous les syndicalistes ayant une vraie conscience de classe à partager au cortège des Quartiers Populaires, avec bien haut leurs drapeaux CGT, pour manifester cette unité de classe contre les bourgeois et le capitalisme, cette "alliance à égalité contre le système" appelée par le collectif Adama.


Les luttes des quartiers populaires en cortège de tête ! 

Le Comité Adama appelle tous les secteurs en lutte à le rejoindre dans le cortège de tête le 26 mai 2018. 

Il est temps d'en finir avec les appels creux à « la convergence des luttes ». 

Depuis Nuit Debout jusqu'aux manifestations du mouvement social actuel, les quartiers populaires sont évoqués à la marge. Les luttes des quartiers populaires sont considérées comme étant périphériques. 

Nous n'allons pas nous contenter de quelques phrases antiracistes, à l'heure où l'armée de terre est envoyée pour encadrer un événement festif et familial à Beaumont-sur-Oise. Des militaires ont été envoyés avec des armes de guerre face à des enfants, dans le quartier de la famille Traoré qui mène la lutte pour réclamer Justice pour Adama. On assiste à une véritable gestion coloniale des quartiers qui font face aux violences policières. 

Nous refusons les injonctions qui sont faites aux mouvements des quartiers populaires de n'aborder que « la question sociale », avec au passage un refus de considérer le racisme qui structure la société comme participant de cette « question sociale ». Pour nous, la « question sociale » comprend évidemment la gestion raciste de nos vies. 

Nous ne sommes pas dupes, la casse des services publics, la sur-concentration des habitants des quartiers populaires dans les secteurs du marché du travail les plus précaires, font que nous sommes les plus concernés par la « question sociale ». 

Dans certains quartiers, il n'existe quasiment pas de services publics. Ce sont des territoires complètement enclavés. 

L'exemple récent de la glorieuse grève des salarié.e.s du nettoyage de la société ONET a permis de mettre en évidence l’exploitation capitaliste, raciste et sexiste dont sont victimes les descendant.e.s de l’immigration post-coloniale dans ce pays. Ce sont nos mères qui sont massivement exploitées dans le nettoyage industriel. 

L'autre grande victoire des quartiers populaires concerne le combat mené par les cheminots marocains de la SNCF, dans l'indifférence générale de la gauche et des syndicats majoritaires. Ils ont fait condamner la SNCF pour discriminations! Là encore, il s’agit de nos aînés, ce sont nos pères. 

Partant de ce constat, n'attendons plus que les grands partis de gauche et les syndicats prennent en compte réellement nos luttes.

Rejoignez-nous dans le cortège de tête où seront présentes les luttes des quartiers populaires. 
Faisons une véritable alliance à égalité contre ce système!
#26MaiPimenté

Le Comité Adama.

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