Mercredi 18 janvier 2017
Alerte aux pesticides sur le port de Brest !
Un appel intersyndical (dont l’UL CGT et la section CGT marins du Grand Ouest) vient alerter sur un nouveau scandale aux pesticides : une cargaison de 25 000 tonnes de maïs empoisonné aux pesticides interdits en attente de déchargement sur le port, pour le compte de la coopérative agricole Triskalia (et oui, vous savez, la fameuse « économie sociale et solidaire » chère à nos dirigeants…). On lira également les informations dans un article de Libération, ICI.
Pourquoi nouveau ? Parce que Triskalia et les pesticides, c’est une vieille affaire. Il a fallu cinq ans pour que la coopérative soit condamnée en septembre dernier pour avoir empoisonné sciemment deux de ses salariés.
Et voilà qu’elle nous remet le couvert avec ces 25 000 tonnes de maïs traité à la phosphine…
Nous saluons cette déclaration intersyndicale, CGT et Solidaires, accompagnée des associations de défense et écologiques. Il est essentiel que le syndicalisme intègre l’écologie, la lutte contre les toxiques chimiques tant pour l’homme que pour la nature, comme un des fondements de la lutte anti-capitaliste.
Qu’il s’agisse de l’énergie (nucléaire, EPR, Fessenheim, Bure), des grands projets inutiles (Notre Dame des Landes), des déchets dévastateurs (Boues rouges de Gardanne, incinérateurs), des toxiques chimiques (AZF dont le procès va se réouvrir la semaine prochaine, ou ici Triskalia), les syndicats – la CGT en tête – doivent être en pointe dans la défense anti-capitaliste d’une relation saine, économe et renouvelable entre la nature et l’activité humaine. Et on va dire qu’il y a du chemin à faire face à la dominante productiviste à tout crin qui sévit dans nos rangs…
L’appel contre Triskalia invite à faire connaître largement ce nouveau scandale, nous le relayons avec détermination et plaisir !
Le capitalisme, c’est la catastrophe, humaine et environnementale !
Arrivée de 25 500 tonnes de maïs traités à la phosphine sur le port de Brest
L’Union Régionale Solidaires de Bretagne, le Comité de soutien aux salariés de Triskalia victimes des pesticides, le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest, l’Union Locale CGT de Brest, l’Union locale Solidaires de Brest, le syndicat CGT des marins de Grand Ouest, Europe Écologie les Verts et leurs représentants élus de Brest, Ensemble et l’association Morglaz se sont rencontrés ce lundi 16 janvier 2017 à Brest.
Ils ont examiné le problème posé par le maïs traité à la phosphine, biocide mortel pour tous les mammifères et interdit en France acheté par la société Cobrena-Triskalia.
Depuis plus d’un mois la cargaison empoisonnée est toujours bloquée sur le port de Brest, dans des conditions dont nul ne peut affirmer qu’elles mettent à l’abri de tout danger les personnels du port, les riverains, sans oublier la faune et la flore.
Une fois plus les organisations présentes constatent que ce sont des salariés de la coopérative Nutréa-Triskalia et des dockers du port de Brest qui ont dû déclencher l’alerte, sur un nouveau scandale social, sanitaire et environnemental.
Une fois de plus, après une période de déni, la coopérative Triskalia, suivie par les pouvoirs publics, a minimisé la gravité des faits.
Devant tant d’incertitudes, les organisations signataires demandent la destruction immédiate et sous contrôle des 25 500 tonnes de maïs traités à la phosphine sans oublier les 59 tonnes déjà livrées à l’entreprise Nutréa-Triskalia de Plouisy dans les Côtes d’Armor.
Elles exigent également l’ouverture d’une enquête transparente sur les points suivants :
- Le respect de la réglementation concernant l’utilisation de certains fumigants en France et particulièrement de l’utilisation de la phosphine (Arrêté du 4 août 1986.)
- Le respect de la législation sociale concernant la sécurité des personnels affectés à la manutention, au traitement, et au transport de la cargaison.
- La traçabilité des céréales transportées : compte tenu des particularités des zones de production à risques (Roumanie, Ukraine) : présence possible d’OGM et de glyphosate.
- La transparence des contrôles réalisés par les services de l’État, puis la communication des résultats des analyses effectuées.
Les organisations signataires s’étonnent du silence de la Région qui assume la responsabilité de la gestion des ports et n’a pas été en capacité d’imposer un cahier des charges qui permette de protéger les travailleurs et les populations, contre la dangerosité de produits comme la phosphine.
Les organisations signataires appellent les forces associatives, syndicales et politiques à relayer et amplifier la démarche qu’elles ont engagée.
A Brest le 16 janvier 2017