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12 septembre 2019 4 12 /09 /septembre /2019 11:17

Jeudi 12 septembre 2019

18 septembre : le D-Day des sous-traitants du nucléaire

 

Voir tous les articles du blog sur la sous-traitance nucléaire dans la section consacrée à ce sujet

Nous avons déjà parlé à de multiples reprises de la sous-traitance dans le nucléaire, et des conflits qu’elle entraîne, y compris en interne à la CGT.

 

 

L’Association Ma Zone Contrôlée, et divers syndicats de sous-traitants ont lancé depuis plusieurs mois un appel à une journée de grève le 18 septembre pour fédérer les collectifs éparpillés, revendiquer « une convention collective de la sous-traitance » et un « nucléaire sûr et transparent », avec une liste de revendications détaillées (voir ICI). Plusieurs centrales vont être à l’arrêt, et on peut espérer que ce mouvement soit le plus large possible. Nous en rendrons compte.

A propos du nucléaire…

Nous sommes très dubitatifs sur la revendication d'un « nucléaire sûr et transparent », dans la mesure où ce secteur comporte en lui-même toutes les tares du capitalisme (pillage des ressources, gigantisme et centralisme démesuré, gaspillages énergétique, risques écologiques, les déchets pour des millénaires etc.). Nous comprenons que ce ne soit pas facile à prendre en compte dans le secteur où on travaille. Comme pour l’armement…

Mais il n’y a de combat anticapitaliste qu’antinucléaire, voilà notre avis.

Cela dit, le combat des sous-traitants est absolument juste et notre soutien est inconditionnel. Nous ne sommes pas de ces écolos tellement ultras qu’ils en deviennent anti-ouvriers et préfèrent voir des travailleurs au chômage ! Personne ne choisit son boulot dans la société capitaliste, comme on ne choisit pas la société dans laquelle on vit – et il faut bien y survivre.

Et bien sûr, on combat cette société capitaliste, d'exploitation et de destruction de l'homme comme de la planète...

Pour les camarades sous-traitants, la journée du D-Day s’inscrit dans le combat contre la sous-traitance, la maltraitance, le dumping social et la division : aujourd’hui 80% de l’activité des centrales est réalisée par des sous-traitants, oui 80% !! Et ce combat est JUSTE quelles que soient les difficultés à l’admettre de certains de nos syndicats et structures CGT arcboutées sur la défense du statut jusqu’à rejeter l’unité du collectif de travail avec les sous-traitants (on a vu des syndicats EdF rejeter des listes syndicales communes avec les sous-traitants).

Le 18 septembre, les sous-traitants de Orano DS, Atalian, Samsic, SCTN, Nuvia, Onet, Cegelec, Endel, Derichebourg, Daher et bien d’autres seront en grève à l’appel d’une intersyndicale CGT, CFDT, FO et Solidaires. C’est cela qui est important, c’est cela qu’il faut soutenir.

 

Ce combat est d’autant plus juste, qu’il s’agit d’une tendance de fond qui se développe depuis les années 90, dans le cadre de la libéralisation accélérée de l’impérialisme mondial. Dans tous les secteurs économiques, qu’il s’agisse de l’hôtellerie, de la SNCF, de l’automobile, de la Poste ou du BTP, la sous-traitance s’élargit et se renforce.

Voir nos deux articles précédents où nous avons développé la question :

« Sous-traitance hôtelière : 50 jours de grève à Ibis Batignoles »

« Sous-traitance à la SNCF : le mal est  partout »

Les sous-traitants revendiquent une « convention collective de la sous-traitance », et c’est une revendication juste dans la mesure où cela permet de faire l’unité et de mettre à égalité tous les travailleurs en évitant la concurrence et le dumping social. Et pas n’importe quelle convention collective comme celle de la Propreté que les employeurs cherchent à généraliser.

Mais alors pourquoi ne pas élargir à une « convention collective du nucléaire », qui regrouperait sous un statut unique les agents EdF et les sous-traitants, sur la base du statut EdF ? Ce qui ouvrirait la porte au mot d’ordre de « Ré-internalisation de la sous-traitance ».

On peut effectivement être dubitatif dans la mesure où une tentative dans ce sens avait tourné court à la CGT fin 2013 (lire « Sous-traitance nucléaire : la CGT fait retraite en rase campagne »). Néanmoins, même si la perspective de la ré-internalisation est pour l’instant lointaine et peut paraître quelque peu « utopique », il ne faut pas rater une occasion de la mettre en avant pour marquer les esprits.

 

C’est ainsi que les camarades de la CGT-HPE dans l’hôtellerie ont gagné des batailles sur ce terrain en obtenant la réintégration des sous-traitants du nettoyage dans l’hôtel donneur d’ordre.

Certes, un hôtel n’est pas une centrale nucléaire, on en conviendra. Mais la bataille est la même sur le fond, et c’est cela qu’il faut avancer.

La grève du 18 décembre est un premier pas après des années de division et de soumission, une première tentative depuis la grève de 2003. Il semble que l’initiative se présente bien, mais on en saura plus le soir même. Partout, soutenons les sous-traitants du nucléaire !

 

Dans le nucléaire comme ailleurs, ré-internalisation de la sous-traitance !

 

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