Jeudi 3 avril 2014
Sous-traitance nucléaire : la CGT fait retraite en rase campagne !
En novembre dernier, nous nous faisions écho d'un projet d'accord sur la sous-traitance dans le nucléaire, à partir d'une commission interfédérale interne à la CGT ("Sous-traitance nucléaire : que veut la CGT ?"). Nous étions très critiques à l'égard de ce projet qui institutionnalisait en quelque sorte la sous-traitance et escamotait la réinternalisation, mais nous soulignions que le sujet était enfin abordé...
Il apparaît que ce projet, c'était encore trop...
Une déclaration de la Branche Energie Atomique CGT (voir ci-dessous) nous apprend que non seulement ce projet est abandonné, plusieurs fédérations se retirant du projet, mais qu'en plus il ne faudrait même pas le faire connaître !!! (rassurons nos lecteurs, ils peuvent le trouver en intégral ICI).
Nous ignorons les raisons de cet abandon, et nous sommes vraiment curieux de les connaître, car il est sûr que ce n'est pas pour de bonnes raisons (lui opposer la ré-internalisation), mais beaucoup plus probablement parce que ce projet aurait pu donner des idées et servir de point d'appui dans d'autres secteurs, comme la Métallurgie ou la Construction... Et revendiquer la mise au pas de la sous-traitance, voire sa disparition (comme la FNIC voir "Congrès de la FNIC-CGT du 31 mars au 4 avril"), ce n'est pas vraiment faire preuve de réalisme économique, c'est pas cool avec les patrons, en particulier des PME, ces esclavagistes des temps modernes... mais que les réformistes carressent dans le sens du poil. Hasard ? Dans les résolutions de congrès de la FTM, pas un mot sur la sous-traitance...
Aujourd'hui, la sous-traitance, c'est 5000 entreprises, 390 000 salariés essentiellement ouvriers, 10% des emplois industriels et les "coûts" sont inférieurs de 15% aux entreprises donneuses d'ordre... L'enjeu est clair : celui de la recomposition de l'unité de la classe...
Ou alors, pour les réformistes qui nous dirigent, la crédibilité économique, à l'heure de la campagne sur le coût du capital ("La CGT et le coût du capital"), ça fait désordre...
Nous le disons, la CGT est en pleine confusion, tiraillée par des tendances centrifuges...
La lutte contre la sous-traitance est aujourd'hui une pierre de démarcation d'avec les réformistes, alors dénonçons largement la capitulation des fédérations, faisons connaître largement ce communiqué de la CGT de l'Energie Atomique et élargissons le combat pour la ré-internalisation de tous les sous-traitants, et bien sûr pour l'égalité de tous les droits !