Voilà maintenant un mois que le blog "Où va la CGT ?" a été créé . Et maintenant, bonne lecture sur "Où va la CGT ?" !!
En un mois, plus de 1100 visites, une quinzaine d'articles publiés, dont cinq transmis par les visiteurs. C'est un très bon début, qu'il faut amplifier pour la préparation du 48ème Congrès de la CGT.
Par contre, une quinzaine de commentaires seulement, c'est maigrichon ! D'autant que l'objectif de ce blog est bien de susciter le débat et d'avancer ensemble.
Cet "anniversaire" est justement l'occasion de revenir sur le débat dans la CGT. Dans les premiers jours, de très nombreuses structures (syndicats, UL...) et militants ont été informés par mail du lancement de ce blog, avec un résultat inégal comme on pouvait s'y attendre.
Après des centaines d'envois, nous avons été (agréablement) surpris du très faible nombre de réactions négatives, ce qui prouve à l'évidence que la situation est mûre pour ce débat. Ces réactions tournent autour de deux thèmes :
- Les militants politiques ne doivent pas intervenir dans le domaine syndical
- C'est à l'intérieur de la CGT et pas à l'extérieur que le débat doit se mener.
1) Sur le rapport entre politique et syndical
On peut estimer que la politique a perdu tout crédit avec les partis traditionnels, la gauche au gouvernement et l'effondrement du bloc de l'Est, et que seuls les syndicalistes radicaux ont le droit de revendiquer l'aspiration au changement social.
D'une certaine manière, c'est ce qu'avance de manière voilée (et pas vraiment radicale !!!) JC Le Duigou dans son livre.
Nous ne partageons pas ce point de vue. Ce qui est discrédité définitivement, c'est la politique politicienne, réformiste, d'accompagnement du capitalisme ou de construction d'un capitalisme d'Etat comme à l'Est.
La Politique, avec un P majuscule, c'est l'espoir d'un avenir meilleur pour la classe ouvrière et tous les travailleurs, c'est un projet construit sur la critique radicale de la barbarie capitaliste vécue au quotidien. C'est l'ambition d'une révolution de toute la société et de tous les aspects de la vie.
Les militants politiques sont porteurs d'un projet qu'ils défendent, y compris (mais pas seulement) dans les syndicats. Ils portent un avis sur les revendications et mots d'ordre, sur la démocratie et la conduite de la lutte, sur l'orientation et la construction du syndicat, avis qui reflète bien entendu leur projet.
Ils ne manipulent pas, ils proposent, ils expliquent. Et cela est valable pour les militants révolutionnaires comme pour les plus droitiers des réformistes, avec toute la palette des positions intermédiaires.
Bien sûr, il y a les mauvais exemples du passé. Les manipulations, les "faites nous confiance", la bureaucratie syndicale sous contrôle de tel ou tel parti. On en a tous soupé, et il en reste pas mal d'exemples...
Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Et puis, méfiance ! Les plus farouches "indépendants" ou "démocrates" d'aujourd'hui ne cherchent-ils pas à conserver, de manière occulte cette fois, une direction largement désavouée par l'Histoire ?
Il n'y a pas de "nom" sur ce blog, car c'est un blog collectif, de militants politiques communistes révolutionnaires, qui n'ont qu'un projet, faire avancer le débat et la reconstruction d'un syndicalisme de classe dans la CGT.
Ne vous inquiétez pas, Mrs Le Duigou et consorts, nous n'ambitionnons pas (pour l'instant et c'est bien dommage) de vous disputer la direction de la Confédération !
2) Sur le débat dans la CGT
Nous pouvons comprendre celles et ceux qui préféreraient que le débat se mène démocratiquement en interne. Nous sommes de ceux là.
Le problème, c'est qu'au delà des discours de façade, la démocratie interne est de pure forme. Il y a quelques années, nous n'avions pas le droit à la parole, aujourd'hui c'est "cause toujours".
C'est délibéremment que, chaque fois que possible, nous donnons sur ce blog le lien avec les positions officielles des structures de la CGT, face à leurs critiques. La comparaison est tristement édifiante.
D'un côté le discours officiel, aseptisé, lisse de toute contradiction, tout baigne...
De l'autre les interventions des syndicalistes de classe, trop nombreuses et trop diverses pour avoir été inventées, avis le plus souvent effacés et censurés des compte-rendus.
Il faut avoir le cuir tanné pour s'obstiner !
N'y aurait-il pas de contradiction dans la CGT ? Ne s'est-il rien passé le 29 mai avec la Constitution Européenne ?
Chers camarades, lisez bien ces deux interventions de Bernard Thibault.
- L'une, officielle, sur le site du 48ème Congrès.
- L'autre, plus confidentielle dans une revue théorique.
Vous ne connaitrez pas la deuxième, et ses questions insolentes sur la Sécurité Sociale Professionnelle, les réponses réformistes de Bernard, qui confortent les critiques publiées sur ce blog.
Le débat est largement verrouillé à l'intérieur. Et bien, les techniques modernes sont là pour faire tomber les murs et établir les liens. Aujourd'hui, la plupart des militants syndicaux ont un accès ou un autre à Internet. Sachons l'utiliser.
De toutes les façons, les choses sont bien claires : ce sont les syndicats et eux seuls qui sont maîtres du débat et des choix, et pas de manière virtuelle, mais par leur vote.
Aucun blog, aucun parti ne peut et ne pourra s'y substituer. Mais aucune direction autoproclamée non plus.
C'est donc aux militants qui s'interrogent, à celles et ceux qui veulent comprendre, de mener le débat dans leur syndicat pour faire changer les choses en s'appuyant sur les lectures, les débats qu'ils peuvent trouver par ailleurs !
- Longue vie au blog "Où va la CGT ?" !
- Participez à sa vie par vos commentaires, vos informations, vos expériences, vos articles !
- Faîtes le connaître largement autour de vous !
- Et au fait, ça se passe comment, chez vous, la préparation du Congrès ?