Suite à la révolte des ouvriers de Goodyear Amiens, la Confédération et la Fédération des Industries Chimiques (FNIC) viennent de produire un communiqué, qui mérite d'être reproduit et commenté :
Goodyear-Dunlop
Négocier un projet d’avenir et garantir les droits des salariés
Déclaration conjointe de la CGT et de sa fédération des Industries Chimiques
Depuis des mois, les salariés de la Société Goodyear-Dunlop-Tires France (GDTF) sont au cœur d’une bataille qui engage leurs conditions de vie, de travail, leur avenir.
Depuis deux ans, la direction de GDTF a annoncé son intention de créer à Amiens un complexe industriel réunissant les deux usines de GOODYEAR et DUNLOP, avec un investissement de 52 millions d’euros. _ Mais, la direction assortit ce projet de l’obligation de réorganiser le travail avec 4 équipes seulement, travaillant 7 jours sur 7, selon le rythme de 2 jours matin, 2 jours après-midi, 2 jours nuit, 2 jours repos . _ Cette organisation du travail est illégale, non conforme à la convention collective nationale du caoutchouc.
La CGT a dès le début dénoncé cette organisation du travail qui déstructurerait la vie familiale et la santé des personnels.
Les salariés directement concernés se sont exprimés à plusieurs reprises majoritairement contre cette organisation du travail.
Avec esprit de responsabilité, la CGT a agi pour que s’ouvrent des négociations sérieuses, respectueuses des conventions et règles collectives. Le droit à la négociation est un droit fondamental des salariés.
Il est urgent de répondre à notre demande, d’autant que la décision de la direction d’instaurer dans l’illégalité un lock-out dès dimanche soir à tous les salariés est de nature à aggraver le climat déjà tendu.
Que cherche la direction de GDTF ?
La CGT est quant à elle toujours disponible pour négocier et avance des propositions visant à développer l’activité industrielle, l’emploi. Mais, en aucun cas, elle n’acceptera le chantage comme argument dans les discussions.
Aujourd’hui, la Confédération Générale du Travail et la Fédération CGT des industries chimiques demandent solennellement à la direction de GDTF d’ouvrir des négociations dans le respect de la législation sur les conditions de travail et la négociation collective.
La CGT interpelle les pouvoirs publics, les collectivités locales sur cette situation et sollicite rapidement la tenue d’une table ronde impliquant toutes les parties prenantes pour donner un avenir industriel et social aux sites d’Amiens et cela dans le cadre social légal.
Montreuil, le 8 juillet 2008
Voici le commentaire d'un militant lyonnais à propos de cette déclaration :
Sur la bataille des travailleurs de la Société Goodyear-Dunlop-Tires France (GDTF) les déclarations de la CGT sont pétries de voeux pieux, de "naïveté" qui sont les reflets du syndicalisme d'accompagnement et qui en aucun cas ne peuvent être un appel mobilisateur à la révolte contre l'arrogance de cette boîte. Elle n'en appelle pas à la lutte, à la grève seules armes pour endiguer les prétentions de cette multinationale pour briser les conditions de vie et de travail de ces salariés. Par contre la Direction de Dunlop est prête à aller au lock-out. Elle n'a recours qu'à des formules si respectueuses que le PDG de GDTF doit en trembler.
Je cite:
"Avec esprit de responsabilité, la CGT a agi pour que s’ouvrent des négociations sérieuses, respectueuses des conventions et règles collectives. Le droit à la négociation est un droit fondamental des salariés.
Il est urgent de répondre à notre demande, d’autant que la décision de la direction d’instaurer dans l’illégalité [comme si les capitalistes se souciaient de légalité] un lock-out dès dimanche soir à tous les salariés est de nature à aggraver le climat déjà tendu."
Elle a l'air de le déplorer Si le climat est tendu c'est que les travailleurs sont prêts en découdre pour peu qu'on les aide dans cette volonté
Que cherche la direction de GDTF ? Briser toutes vélléités de lutte et souhaiter que la CGT soit un garde-flanc.
"La CGT est quant à elle toujours disponible pour négocier et avance des propositions visant à développer l’activité industrielle, l’emploi. Mais, en aucun cas, elle n’acceptera le chantage comme argument dans les discussions." Que propose-telle ?
"Aujourd’hui, la Confédération Générale du Travail et la Fédération CGT des industries chimiques demandent solennement [rien que çà] à la direction de GDTF d’ouvrir des négociations dans le respect de la législation sur les conditions de travail et la négociation collective".
C'est être naïf ou complice ?
"La CGT interpelle les pouvoirs publics, les collectivités locales sur cette situation et sollicite rapidement la tenue d’une table ronde.
Le salut de GOODYEAR ne viendra pas de ce côté tous ou presque étant à la botte du patronat impliquant toutes les parties prenantes pour donner un avenir industriel et social aux sites d’Amiens et cela dans le cadre social légal."
Et pourquoi n'en appelle-t-elle à la lutte ???