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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 12:54
Mardi 29 décembre 2009
Meilleurs voeux pour 2010 : maintenant, il faut organiser les ruptures !

A l’issue du congrès confédéral, nous entamons une nouvelle année, et selon la tradition nous irons de nos vœux. Mais nous surprendrons peut-être nos lecteurs.
Car nos vœux ne sont pas des vœux de lutte et de résistance, comme on en voit un peu partout - la lutte et la résistance n'ont pas besoin de blog pour exister. Nos vœux ne seront pas non plus limités au terrain syndical, même de classe, car toute l’année 2009 a pointé l’échec du capitalisme, les enjeux politiques, de société, derrière la multiplication des conflits.
Aussi, une fois n’est pas coutume, nos vœux seront donc ouvertement et explicitement politiques, à l’image de ce que sont les militants qui animent ce blog. Et à lire l’éditorial de leur journal « Partisan », nous avons vu qu’il avait parfaitement sa place sur ce blog, pour donner du sens, montrer la perspective que nous fixons à l’activité syndicale qui nous est imposée par notre situation d’exploités…
2009 a vu nombre de ruptures se produire. 2010 doit être l’année de la capitalisation, de l’organisation, tant au plan politique que syndical de classe !


Une année s’achève, une autre commence au solstice d’hiver. C’est un choix arbitraire. Il fut un temps où la nouvelle année commençait au 1er avril ! Par contre, faire le bilan de l’action qui s’achève, se fixer des objectifs et un plan de travail pour l’année à venir, est une saine  manière de faire de la politique. A Voie Prolétarienne, nous apprécions l’année 2009 comme ayant été stimulante et riche. Ce bilan surprendra celles et ceux qui en jugent en considérant l’emploi, ou plutôt le chômage, le pouvoir d’achat, les conditions de travail, les impôts locaux, etc. et en y ajoutant le problème des directions syndicales. Nous faisons bien évidemment le même constat. Les attaques de la bourgeoisie sont très dures et les résistances ne sont pas à la hauteur des défis. Mais regardons l’année écoulée du point de vue des ruptures, des sauts, dans la conscience et l’organisation politique de notre classe, celle des prolétaires et des exploités.

La bourgeoisie est à l’offensive, mais elle marche sur des œufs. Elle domine et gère avec une certaine habileté, mais elle « cherche consensus désespérément ». Sans remonter aux Grenelles de ceci et cela, au G20 qui fait semblant de contrôler les banques, regardez le plan anti-grippe A, ou le débat sur « l’identité nationale », elle cherche à rassembler autour d’elle, sans vraiment convaincre.

L’année 2009 a démarré avec la mobilisation des quartiers populaires en solidarité avec nos frères palestiniens de Gaza. Elle se termine avec le congrès de la CGT à Nantes et une nouveauté historique : l’opposition au réformisme de la direction confédérale est déclarée, ouverte et motivée. Les grandes manifs de janvier et mars ont débouché sur… une remise en cause des directions syndicales. Remise en cause confirmée par les travailleurs des boîtes en lutte contre les licenciements qui ont essayé de se coordonner. Rappelons-nous la manif du 17 septembre à Paris, Thibault sifflé le 22 octobre. N’oublions pas les cinq mois de grève dans les facs avant l’été. Ni la manif des femmes le 17 octobre. Ajoutons-y la grève des travailleurs sans-papiers sur la région parisienne. Les encouragements nous viennent aussi de l’Inde et du Népal, où la lutte révolutionnaire progresse sous la direction de partis maoïstes. Ce ne sont là que quelques exemples, parmi ceux qui ont eu des échos sur ce blog et dans Partisan.

Bien sûr, ces luttes ont rarement débouché sur des victoires ou des reculs du gouvernement. De ce point de vue, le bilan est sombre. Mais ce qui est encourageant c’est que dans ces combats contre les licenciements, pour la régularisation des sans-papiers, des travailleurs progressent en conscience et aussi en organisation. Nous le vivons et le voyons, à l’échelle de notre organisation.

La conscience du capitalisme comme système, dont la clé du changement est le pouvoir économique et militaire, permet de poser la lutte pour le communisme comme alternative. Mais il y a aussi la conscience de l’impasse du réformisme : rejet des directions syndicales embourgeoisées, rejet du réformisme politique. Faites-vous confiance, vous, à tous ceux qui mettent toute leur énergie à préparer les prochaines élections régionales ? Il y a même parfois, la conscience du semi-réformisme, révolutionnaire en paroles et réformiste en fait : avez-vous vu comment certains (pour ne pas rester aux allusions : Lutte Ouvrière, le PCOF…) ont collé à la confédération CGT et à sa revendication d’une circulaire pour les sans-papiers, et comment les mêmes et bien d’autres ont refusé de soutenir la candidature de Jean-Pierre Delannoy contre Bernard Thibault ?

L’année 2010 nous réserve de nouveaux combats ! Non pas les élections régionales, mais la nouvelle « réforme » des retraites, la solidarité avec le peuple palestinien, la lutte contre l’intervention française en Afghanistan ! Approfondir, c’est la conscience, consolider l’organisation voilà les tâches de l’année qui vient ! Pour Voie Prolétarienne cela implique entre autres : notre école de base, notre enquête auprès des prolétaires. Mais c’est valable dans tous nos engagements : jeunes, sans-papiers, opposition CGT, solidarité internationale. Et à ce propos, c’est dans ce sens que nous avons mobilisé pour le Conseil International des Travailleurs de l’Automobile de Hanovre, en octobre.

L’opposition à la guerre en Afghanistan, la solidarité avec les Palestiniens, le soutien aux travailleurs népalais, le mouvement anti-impérialiste en général et les initiatives internationales sont faibles en France et dans le mouvement ouvrier en particulier. Perspectives pour 2010 et au delà : n’ayons pas peur d’être internationalistes concrètement, comme d’aborder concrètement la question du système capitaliste, du pouvoir, et de la politique !

Meilleurs vœux de conscience et d’organisation ! Ayons des principes, des convictions solides, en un mot : une ligne politique. Construisons des solidarités, des initiatives communes, en un mot : une organisation communiste révolutionnaire. Ne "souhaitons" rien pour cette nouvelle année : étudions et agissons. C’est ainsi que nous  progresserons… de la résistance à la révolution ! De la dureté de la vie sous le capitalisme à la perspective stimulante du communisme.

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