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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 08:59
Lundi 30 Avril 2007

Débat : que proposer aux militants en retrait dans les conditions actuelles ?

Deux commentaires récents sur ce blog méritent d'être relancés sous la forme d'un article en tant que tel, afin que chacun(e) puisse éventuellement intervenir sur la question.

Premier commentaire de Hollowman, le 1er avril 2007 :

"Même si je trouve votre demarche intéressante, il faut que vous sachiez que bon nombre de bons militants se sont mis aujourd'hui sur la touche de leurs responsabilités. Ils refusent d'appliquer la réforme des cotisations, ils refusent de transformer leurs syndicats en une chose de l'appareil confédéral qui demande la transformation des structures face au capitalisme. Certains secrétaires de syndicats ou trésoriers font halte et refusent le diktat de l'appareil. C'est une réalité. J'ai des contacts avec certains.

Alors j'ai 2 questions à poser à "Où va la CGT?".
1. Pourquoi mettez vous un point d'interrogation à votre titre alors que vous donnez vous mêmes la réponse, à savoir la base réformiste de la CFDT?
2. Que proposez vous aux militants en retrait dans les conditions actuelles?
Merci et vive la lutte des classes."


Réponse de Olive, le 28 Avril 2007 :

Salut,
Pour répondre à ta première question, je comprend le titre de ce blog comme une question qui nous est posée à nous, militant CGT. La CFDTisation de la CGT est palpable, ne serais-ce que dans chacune des déclarations confédérales.
La véritable question qui est posé par ce titre c'est "où voulons nous que la CGT aille ?"
La lutte de classe a disparu des statuts de la CGT depuis quelques années maintenant, et la question à poser c'est est-ce que nous voulons d'un reformisme calculé et maitrisé par une bureaucratie confédérale ?

Personnellement, je m'y refuse.

Pour ta deuxième question, selon moi, c'est a chacun d'entre nous d'y répondre. Il ne s'agira en aucun cas d'appliquer un dogme ou une doctrine (si séduisante soient-ils), mais bien de permettre, au quotidien, à chacun d'avoir en main tous les éléments leurs permettant d'analyser la situation et d'y trouver une réponse de manière collective.
Ce ne sont que des éléments de réponse partiels que j'apporte ici... il manque des choses mais cela peut permettre d'entammer une réflexion sur le sujet.

Salutations Révolutionaires.


Le débat ouvert par Hollowman montre bien les soucis que nous avons tous dans la tête depuis le Congrès Confédéral. A l'aide de Olive, tentons un début de réponse un peu plus développée.

Tu poses d'abord le débat : des militants se mettent sur la touche, écoeurés, dégoûtés par la tendance à la collaboration de classe qui se développe dans la CGT.
C'est bien le cas, et il faudrait rajouter celles et ceux qui se font éjecter en ce moment de leurs responsabilités pour cause de "positions non conformes".
Et aussi celles et ceux qui tentent de faire vivre un syndicalisme de classe et qui se heurtent à des responsables (quel que soit le niveau, dès le syndicat de base !) qui cherchent à conserver leur rôle d'interlocuteurs privilégiés avec le patron, leurs privilèges de détachements, heures de délégations, voire de corruption via le CE ou les avantages discrets octroyés par les patrons.
Ceux là se moquent du syndicalisme de classe, comme ils se moquent du recentrage de la confédération. Ils veulent simplement défendre leurs petites planques, leurs petites féodalités, et ils s'y accrochent, parfois même soutenus par des responsables qui sont prêts à tout pour empêcher le renouveau du syndicalisme de classe.

Pour revenir à ta première question, Olive a donné un éclairage : derrière l'interrogation, c'est la question de la CGT que nous voulons, de la confusion dans laquelle nous sommes, du refus du découragement et de l'abandon, sans pour autant savoir précisément définir une orientation syndicale de classe.
Ce blog propose, au fil des articles, des éléments de réponse, mis au débat (c'est pour cela que nous avons fait un blog, et pas un simple site Internet). Comme militants politiques dans le syndicats, nous avons un avis sur nombre de questions, et nous le défendons, mais nous voulons avant tout qu'il y ait débat !

Cela renvoie à ta deuxième question : que proposons-nous aux militants en retrait dans les conditions actuelles ? Bonne question.
Nous proposons une double démarche :
- Mener le débat pour lever les confusions, permettre aux militants de classe de mener le combat; c'est une des raisons de vivre de ce blog.
- Regrouper les énergies éparpillées, pour éviter qu'elles ne sombrent dans le découragement. C'est la raison pour laquelle nous avons signé l'appel au Forum du 26 mai, forum qui ne devrait être que la toute première étape dans la reconstitution d'une opposition syndicale de classe dans la CGT (c'est notre objectif).
Ce forum est un premier pas, il devra se poursuivre ensuite. Il devra s'accompagner d'intervention concrète, soutien aux combats de classe (comme PSA Citroën Aulnay), information et soutien contre la répression etc.
Contrairement à Olive (ceci dit en toute sympathie), nous ne pensons pas que cette démarche puisse être individuelle : seul on ne peut rien faire, on ne peut qu'être laminés ou découragés.
Car en face l'ennemi (la direction confédérale et ses relais) est puissant et ne nous laissera aucune chance !

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