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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 07:22
Mercredi 29 octobre 2008
Nouvelle rencontre de la CGT avec le Ministère Hortefeux

La lutte sur les sans-papiers est officieusement terminée pour la Confédération, prud'hommes oblige ! Plus une information nouvelle, plus une mobilisation... nous l'avions noté début septembre. Il n'y a par exemple plus un seul  mot sur le sujet dans le mensuel "Ensemble" du mois d'octobre adressé aux adhérents. Pourtant, les grèves se développent, les sans-papiers eux-mêmes poursuivent la lutte avec  la détermination farouche du dos au mur (voir par exemple le dernier numéro du Quotidien des sans-papiers).

Alors, tout en maintenant le black-out, tout en empêchant les sans-papiers de diriger  eux-mêmes leur lutte (tout repose dans les mains de quelques spécialistes syndicaux), la CGT poursuit ses tractations confidentielles avec le sinistre Hortefeux (qui s'est fait épingler il y a quelques mois
par Jeanne Moreau, pourtant  pas une révolutionnaire !), dans des négociations privilégiées qui tendent à devenir sa raison d'être...
Ainsi, une nouvelle délégation confédérale a été reçue par le Ministère le 16 octobre pour affiner l'application "apaisée, banalisée et harmonisée" de la circulaire, et un compte rendu en a été fait (
disponible intégralement ICI)

On y voit que la CGT accepte noir sur blanc le principe de la régularisation sur les "métiers en tension", et donc les nécessités de l'économie capitaliste, accepte l'exigence de la promesse d'embauche et de l'engagement à payer la taxe ANAEM, c'est à dire un "gentil" patron qui accepte de régulariser les salariés qu'il a employé irrégulièrement jusque là, accepte la suspension sélective des OQTF et APRF pour les "bons" dossiers traités par la CGT - tant pis pour les autres, accepte la justification d'une durée minimum de présence en France de 5 ans, bref on est en plein dans une négociation souterraine qui ne discute que les virgules de ce que le ministère veut bien discuter, et rien d'autre...

Et si Hortefeux nous  promet une nouvelle circulaire pour fin octobre, reprenant ces éléments, cette fois verrouillée et garantie par la Confédération CGT, que vont devenir les milliers de camarades sans-papiers qui ne rentrent pas dans les critères "apaisés et harmonisés" ? Les sans-papiers qui ne sont pas dans les métiers "en tension" ? Ceux (comme Griallet à Montreuil) dont le patron ne veut pas entendre parler de régularisation ? Ceux qui sont là depuis moins de cinq ans ? Ceux qui ont eu un travail précaire, évidemment cohérent avec l'absence de papiers ?
Ceux-là sauront désormais qu'il y a un document officiel, ministériel, validée par la CGT, pour les exclure de la régularisation...

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