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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 09:25

Jeudi 11 août 2022

Maryline Poulain bientôt sous-préfète de Darmanin ?

 

Après ce titre quelque peu provocateur, quelques précisions en guise d’avant-propos :

  • Cet article prend la suite d’un article précédent de ce blog daté du 7 juillet, réalisé sur la base d’un autre article du Monde rédigé par la même plumitive. Voir « Pour la régularisation des sans-papiers, la CGT s’appuie sur… Valls et les petits patrons ».
  • Ce titre n’est pas de notre initiative, mais est en fait la conclusion d’un nouvel article du Monde, un portrait qui est une véritable apologie de la dirigeante de la CGT et de sa pratique envers les sans-papiers. Cet article (réservé aux abonnés) est disponible ci-contre en intégral en cliquant sur l’image.
  • Il n’y a de notre part aucun règlement de compte personnel envers Maryline Poulain, qui s’est effectivement dépensée sans compter pour le soutien aux sans-papiers depuis des années, en affrontant toutes les misères patriarcales internes à la CGT, du sexisme au paternalisme, comme elle le dit elle-même. Et on ne sait pas tout. Nous comprenons et respectons son sentiment d’usure et son souhait de passer à autre chose.

Mais cela ne doit pas empêcher le débat d’orientation, en particulier en phase de préparation de Congrès confédéral. Et nous critiquons l’orientation totalement réformiste prise par la CGT sur ce sujet, portée par Maryline Poulain, entre autres.

 

Déjà, cet article du Monde, comme le précédent, doit mettre la puce à l’oreille de tout syndicaliste sincère, même pas besoin d’être très radical. Comment expliquer cet envol de louanges de la part de nos ennemis de classe (jusqu’à Darmanin lui-même) sur un sujet hyper sensible dans la période actuelle ?

Qu’est-ce qui se passe ? On aimerait que tous les larbins réformistes confédéraux qui se répandent en congratulations et partagent cet article à tour de bras nous expliquent ça un peu…

 

Le fond de l’histoire, nous l’avons dit dans l’article précédent auquel nous renvoyons, est que la CGT a abandonné une orientation de classe pour développer une pratique tout à fait réformiste de collaboration à peine cachée avec l’appareil d’Etat pour faire régulariser les sans-papiers qui répondent aux critères de Valls, en abandonnant les autres. La CGT s’est transformée en auxiliaire d’assistance sociale aux préfectures, avec occasionnellement un petit vernis d’agitation pour donner le change.

 

Bien entendu, pour les camarades sans-papiers qui ont ainsi obtenu leur régularisation, c’est positif. Evidemment. Mais pour les sans-papiers dans leur ensemble, pour l’unité de la classe ouvrière, c’est une politique réformiste qui entretient la division (entre ceux qui répondent aux critères et les autres), la confusion (l’acceptation des règles économiques et politiques définies par la bourgeoisie) et la délégation de pouvoir envers les experts syndicaux qui « savent ce qui est bon pour tout le monde ».

Comme le disait déjà Marx dans le Manifeste du Parti Communiste, « Parfois, les ouvriers triomphent ; mais c’est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’union grandissante des travailleurs ».

 

Une nouvelle fois, nous renvoyons à notre article précédent, sans nous répéter.

Au moment où Darmanin-Macron annoncent pour l’automne une nouvelle loi anti-immigrés, avec le soutien et sous la pression du RN, il est plus que jamais essentiel de rappeler nos mots d’ordre, et le sens de notre combat, en opposition complète aux pratiques de collaboration de la CGT avec nos exploiteurs.

 

Non au cas par cas !
Non aux critères capitalistes-impérialistes !
Régularisation sans condition de tous les sans-papiers !
Liberté de circulation et d’installation !
Abrogation du CESEDA, de toutes les lois, circulaires et décrets racistes et anti-immigrés !
Fermeture des centres de rétention !

 

Un mot pour finir sur la journaliste (?) qui a rédigé ces deux articles pour Le Monde. Elle a abandonné sans honte toute déontologie, se permettant d’affirmer avec un culot imperturbable que la circulaire Valls de 2012 « était une grande victoire »… Mais il suffit de reprendre les archives de l’époque, de tous les journaux, pour voir ce qu’il en est, même la CGT n’ose pas le dire ouvertement !!! Voir notre article de l’époque.

A moins que ce soient certains dirigeants confédéraux qui lui aient soufflé cette puissante analyse ???
Sans parler des erreurs politiques minables (comme confondre la caractérisation de « luxembourgeoise » - habitante du Luxembourg, à la place de « luxemburgiste » - tenante de Rosa Luxemburg…).

Cette plumitive ne cache en tous les cas pas ses positions totalement réformistes – limite macroniste, de valorisation de la collaboration entre les exploiteurs, les syndicats et les exploités, au risque de réécrire toute l’histoire…

 

Pour les lecteurs qui veulent un autre son de cloche plus contradictoire, nous renvoyons une nouvelle fois à notre dossier (plus de 120 articles) :

La CGT et le soutien aux sans-papiers
 

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