Pour une fois une initiative intéressante !
Demain, la CGT organise une manifestation nationale à Dunkerque, à 14h30, contre le blocage des négociations sur la pénibilité et la retraite anticipée à 55 ans, avec un tract plutôt correct.
La pénibilité c'est le travail de nuit, le travail posté, le bruit, l'usure physique (dont les TMS), les agressions chimiques et les poussières, l'amiante, le stress etc. C'est une
question éminemment ouvrière, les ouvriers dont l'espérance de vie est réduite de 5 à 10 ans par rapport à la moyenne nationale, du fait de leurs conditions de travail. C'est une
question qui mobilise, comme on a pu le voir lors des manifestations sur l'amiante, ou lors des mobilisations fédérales précédentes sur ce même sujet de la pénibilité. Et le choix de
Dunkerque est hautement symbolique : chantiers navals, sidérurgie, amiante, un haut lieu de la lutte ouvrière !
Ce n'est pas un hasard si la plateforme proposée au Forum du syndicalisme de classe et de masse comprend un paragraphe (certes incomplet) sur la question :
• Reconnaissance de la pénibilité : travail posté, travail à la chaîne, bruit, intoxications chimiques, usure physique, stress, par la retraite pleine et entière à 55 ans.Certes, les renvendications de la Confédération n'en arrivent pas là. Sans doute, à se situer du point de vue de l'intérêt du travailleur, et de lui seul, ces revendications ne sont pas vraiment réalistes du point de vue du capital. Pour ne reprendre qu'un petit exemple, la nuit, c'est fait pour dormir pour les êtres humains, non ? C'est d'un point de vue de classe qu'il faut intervenir, d'un point de vue de classe qu'il faut parler.
• Limitation du travail de nuit et du travail posté au strict nécessaire des besoins sociaux (santé, transports par exemple). Interdiction dans tous les autres cas, pour les apprentis, les femmes mais aussi les hommes.
• Suivi systématique de tous les travailleurs ayant été exposé à l’amiante, sans aucune condition d’âge ou d’ancienneté. Reconnaissance de la faute inexcusable des employeurs, dès que l’usage de l’amiante a été confirmé. Indemnisation des victimes (ou des familles) par le patronat à la hauteur des exigences des associations de victimes.
Mais voilà trois ans que les discussions piétinnent avec le MEDEF. Jusquà hier, la mobilisation était renvoyée sur les fédérations les plus concernées (construction, métallurgie, chimie, verre etc.) sans aucune centralisation. Enfin, la Confédé prend en compte qu'il s'agit d'un problème général, global et que c'est tous ensemble qu'il faut intervenir. Ne boudons pas notre intérêt !
Il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Pour tous les camarades de la région, tous à Dunkerque demain 4 Juin, 14h00 Place du casino, ou dans les nombreuses initiatives régionales !