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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 08:31

Vendredi 2 septembre 2011

La CGT dénonce la sordide évacuation des Roms à Saint-Denis

 

RATPRomsLMAvant-hier, la préfecture a fait évacuer un campement de Roms à Saint-Denis, dans des conditions assez abjectes (mais y a-t-il des conditions qui ne le soient pas ???). Les Roms, embarqués de force dans une rame de tramway réquisitionnée, puis en RER, ont été débarqués par petits paquets, au hasard en lointaine banlieue...

On trouvera dans l'article du Monde (sauvegardé ci-contre) le récit détaillé de l'opération gouvernementale.

 

Les syndicats SUD et CGT ont dénoncé l'opération, et on trouvera ci-dessous le communiqué conjoint de la CGT RATP et de l'UD 93.

Les syndicats rappellent à juste titre les "heures sombres de l'histoire", sans vraiment rentrer dans les détails. Il y a bien sur, l'utilisation des transports pour la déportation des juifs lors de la seconde guerre mondiale, comme le rappelle le dirigeant de SUD.

Mais, beaucoup moins connu, et souvent occulté, il y a eu le massacre du 17 octobre 1961 dont nous allons bientôt commémorer le cinquantenaire, où plusieurs centaines de manifestants algériens (325 selon des estimations un peu sérieuses) ont été massacrés dans les centres de rétention, jetés directement à la Seine lors des arrestations, parqués, lors d'une manifestation contre l'instauration du couvre-feu à leur encontre.

Répression sanglante sous l'autorité de Maurice Pappon, alors Préfet de Police de Paris, et avec la complicité de la RATP. Complicité pour le transport des manifestants arrêtés (11 000) vers les commissariats, Coubertin, le Palais des Sports ou Vincennes et aussi, il faut le dire, complicité de nombre d'agents de la RATP qui faciliteront les arrestations, sans états d'âme.

Ces faits sont établis, ont été rappelés pour les livres de Didier Daeninckx ("Meurtres pour mémoire") ou de Jean-Luc Einaudi ("La bataille de Paris : 17 octobre 1961") et ne sont  pas à la gloire du mouvement ouvrier français, c'est le moins que l'on puisse dire. Et le silence persistant de ce même mouvement ouvrier autour de cet événement renforce la gêne, alors que le massacre de Charonne (8 février 1962) est universellement connu (8 manifestants, français ceux-là, tués lors d'une manifestation pour la paix en Algérie).

 

Aussi, il est important de faire connaître les positions syndicales, même si elles ne vont pas très loin.

Nous aurons l'occasion de revenir sur le 17 octobre, espérons que la CGT ne ratera pas l'occasion...

 

CGTRATP 93

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