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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 17:35

Mercredi 12 mars 2014

Saint-Gobain : la fusion de l'industrie et de la finance

 

Suite à notre article précédent ("La CGT et le coût du capital"), un lecteur nous transmet le scan d'un document retrouvé dans ses papiers, que nous nous faisons un plaisir de publier tant il illustre bien l'illusion à prétendre distinguer industrie et finance.

 

Il s'agit d'un document au personnel du groupe de Saint-Gobain, qui doit dater d'à peu près 1998 (le document est encore en francs) - il y a quinze ans donc. Quinze ans, donc avant l'explosion des paradis fiscaux, des montages financiers hyper sophistiqués, de la crise de 2008, et des nouveaux krachs financiers, et le mur de plomb qui est tombé pour faire le silence le plus profond sur ces activités. Gageons qu'aujourd'hui il serait impossible d'avoir un tel document...

 

Banque-Saint-Gobain0001.jpgLe document décrit le fonctionnement de la banque interne du monopole. Déjà, on apprend qu'elle existe. Qu'il y a une salle des marchés. Que 1,5 milliards de francs sont gérés chaque jour à l'époque, combien aujourd'hui ? Une question intéressante à savoir. Que la finance d'un groupe réputé pour être industriel avant tout (c'était Jean-Louis Beffa qui était PDG à l'époque) est en fait totalement intégré aux marchés financiers mondiaux. Que cette banque privée sert avant tout à financer les activités du groupe (on s'en serait douté !) mais qu'elle joue à égalité avec les fonds de pension et les banques ordinaires, c'est à dire qu'elle est en concurrence avec eux. Les curieux pourront lire le document complet que nous avons reproduit ci-contre.

 

Ah, bien sûr, on nous chante la "prudence" de la banque, laissez-nous rire. Bien sûr, le groupe cherche à ménager ses intérêts. Bien sûr, Mais La concurrence est là aussi sur les marchés financiers. Si Saint-Gobain (ou n'importe quel autre monopole) ne joue pas le jeu de la guerre économique, il gagnera moins au plan financier, ses investissements lui coûteront plus cher, il sera  moins rentable... Donc au final, il ne sera ni plus ni moins prudent que ses concurrents, mais suivra le rythme des paradis fiscaux et des logiciels de spéculation... Obligé quelque part, sa marge de manoeuvre est réduite.

 

Quand la CGT nous chante les mérites du coût du capital positif, celui des investissements, du risque etc. et le mauvais surcoût du capital financier - on fait comment pour les distinguer ???

 

C'est juste cela l'impérialisme : l'époque de la fusion du capital industriel et financier...

Pour nous, il y a juste le profit extorqué sur l'exploitation, la souffrance au travail et la pénibilité, la sous-traitance et la précarité, le chômage, la misère et la survie, c'est notre vie, et rien d'autre. Nous n'avons rien à partager, que des chaînes à perdre, nous voulons TOUT et en finir avec ce système !

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