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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 13:15
Lundi 3 décembre 2007
Régimes spéciaux : le pas de deux de SUD-Rail et de la CGT

logo-cheminots.giflogoSUDRail.jpgLa brève analyse suivante est issue de la discussion avec plusieurs militants de SUD-Rail. Elle va faire grincer des dents dans ce syndicat, dont on pouvait croire qu'il avait été plus radical dans le conflit.
Il ne s'agit plus ici de la CGT à proprement parler, mais dans le cadre de la reconstruction du syndicalisme de classe, le débat mérite d'être élargi !


Depuis le début, la mise en place de la réforme gouvernementale se fait en concertation entre le gouvernement, la direction SNCF et les directions fédérales à l'exception de SUD-Rail.
Le problème de la CGT était de faire passer sa ligne dans sa base. Problème compliqué par la  campagne de SUD-Rail qui touche le milieu CGT (mais ne mord pas dans la masse des cheminots qui ne croient pas trop à la victoire possible sur les 40 ans - 2003 pèse toujours). La CGT sait qu'elle ne sera pas débordée. La grève du 18 octobre le lui indique, même si, ici ou là, des équipes CGT ont reconduit la grève avec SUD-Rail et FO.

Le 14 novembre, le nombre de grévistes est moins nombreux que le 18 octobre, mais encore fort. Cependant, sans la provocation de Xavier Bertrand, il n'est pas certain que le mouvement aurait eu l'énergie d'aller plus loin.
Le gouvernement finit par lâche du lest en acceptant la réunion tripartite proposée par Thibault et c'est à partir de là que la politique de la direction de la CGT consiste à entraîner SUD-Rail, au nom de l'unité syndicale, vers sa politique d'une négociation de la réforme. Et elle y réussit.

Alors que tous les SUD (RATP, énergie, SNCF, Culture) dénoncent la réunion par un tract "Négocier dans les branches c'est accepter la régression sociale !", les cheminots apprennent dans plusieurs textes signés par l'ensemble des fédés (Sud-Rail compris, donc) qu'ils vont aller négocier le mercredi 21 :
- La lettre des fédérations
- Le courrier à Anne-Marie Idrac
- Les propositions aux AG du 19 novembre
Dans ces textes, à part une phrase bidon de la CGT sur le cadrage du gouvernement il n'y a pas les trois points votés dans toutes les AGs : 1/ 37,5 ans pour le taux plein 2/ pas de décote et 3/ pensions indexées sur les salaires et pas sur les prix. Par contre, tous les points  proposés par Idrac avant la grève y sont.

Pour les militants de SUD-Rail, quand ils sont minoritaires dans les AG dominées par la CGT, les difficultés commencent. En s'appuyant sur les déclarations du secrétaire de SUD-Rail qui mendie d'être reçu par Xavier Bertrand, puis en citant le texte signé de SUD-Rail, toute la politique des dirigeants locaux de la CGT est de faire la démonstration dans le milieu CGT influencé par SUD-Rail que ce syndicat n'est pas si différent...
La suite a lieu le 21. En restant à la réunion pour y discuter les propositions d'Idrac, SUD-Rail montre qu'il accepte, en pleine grève, de négocier le recul social. Du coup, la direction de la CGT limite la casse. Enfin, le fait de présenter, avec la CGT, les résultats de cette réunion comme des avancées conforte la CGT cheminots un peu plus.
Pour confirmer cette analyse, il suffit de lire la déclaration de Idrac où elle dit : "les négociations s'ouvrent sur les propositions que je fais de façon constante depuis plus d'un mois" et de comparer avec l'ordre du jour des négociations du 21.
Au bilan, il n'est pas du tout certain que SUD-Rail rallie des secteurs militants de la CGT déçus par l'orientation de leur fédération et confédération. Attirés par la ligne de SUD-Rail, ils auront tout autant été déçus au final...

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