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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 21:19

Mardi 26 octobre 2010

Sur le front (5) : qui a hissé le drapeau blanc ?

 

ThibaultChereque.jpgNous publions ci-dessous un article transmis par un lecteur et déjà publié par ailleurs.

Il anticipe un peu la fin du mouvement, mais juste à peine. En effet, ces dernières heures, on voit surgir ce qu'on attendait depuis le début, à savoir "la poursuite de la lutte sous d'autres formes", comme on sait si bien le dire chez nous, et ce qui n'est qu'une liquidation officielle du mouvement.

A la CFDT, c'est clair, mais c'est pas un scoop. Un document interne avait déjà mis les points sur les i pour celles et ceux (mais y en a-t-il encore ?) qui avaient encore quelques miettes d'illusions : pas touche aux biens et aux personnes, respect de la loi et du parlementarisme, et aujourd'hui tentative conjointe avec Parisot  et le MEDEF de dégager sur de nouvelles pistes de collaboration de classe...

Chez nous à la CGT, c'est plus subtil, moins franc du collier - on ne parle que changement de situation, tout en encourageant les grévistes, mais sans rien faire pour les soutenir... D'où l'article de notre lecteur !

 

Cela dit, la lutte des classes peut nous présenter encore quelques surprises. Le ras le bol est en fait tellement profond et ancré que la réaction ouvrière peut avancer dans de nouvelles terres !!!


Un genou à terre, Les représentants de la bourgeoisie avouaient que « le pays était au bord du gouffre » , le patronat voyait ses bénéfices fondre comme la neige, tandis que l’immense majorité de la population appuyait la grève et les manifestations.

Mais qui a hissé le drapeau blanc ?

Qui a tout d’abord trahi la volonté exprimée* de la classe ouvrière et des masses populaires – le retrait de la réforme des retraites – en remplaçant cet objectif par la négociation d’une autre réforme ?

Qui a gaspillé l’argent des grévistes en espaçant volontairement les manifestations nationales, au pas de sénateur de M. Chérèque, et en s’alignant sur le calendrier parlementaire et sénatorial, voire sur les décrets d’application de M. Sarkozy, comme si le petit jeu des amendements socialistes et révisionnistes avait le moindre rapport avec le refus populaire de la réforme des retraites.

Qui a refusé de bout en bout l’appel à la grève générale, tout en pérorant sur « l’élargissement du mouvement » , de sorte que les grévistes les plus déterminés se sont vus porter tout le mouvement de protestation sur les épaules, faisant face à la force armée de l’Etat sans l’appui de leurs chefs ?

Pourquoi les dirigeants de la CGT n’ont-ils absolument pas réagi lorsque la loi bourgeoise sur le droit de grève a été bafouée ?
Pourquoi n’ont-ils pas appelé sur-le-champ à la grève et à des manifestations dans tout le pays ?

Qui, lors de l’émission C politique du dimanche 24, a objectivement publiquement désavoué les grévistes en martelant contre toute évidence et contre la volonté de la classe ouvrière qu’il n’était pas question de bloquer le pays ?

Qui à cette occasion a vendu l’abrogation de la réforme pour le plat de lentilles d’une promesse d’ouverture de négociation ? Et qui a bradé l’arrêt des grèves contre une telle promesse, jamais exigée par les grévistes et jamais suggérée par la bourgeoisie ?

La fermeté de la bourgeoisie ne repose sur rien d’autre que sur la trahison des chefs syndicaux et les gesticulations des partis réformistes et du parti révisionniste. La classe ouvrière n’obtiendra rien tant qu’elle tiendra au chaud de ses bleus de telles vipères.

Balayons les chefs syndicaux kollabos et les partis bourgeois « de gauche ».
Il nous faut un syndicalisme de combat et un parti communiste !


* Il est clair pour nous que cette revendication - le retrait de la réforme - ne correspond pas aux exigences des plus exploités, celles que nous défendons. Je la tiens cependant pour la volonté ouvertement exprimée par les masses.

Edité le 26-10-2010 à 11:45:01 par Xuan

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