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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 06:09
Mercredi 29 avril 2009
Continental : "les voyous, c'est pas nous !"

Un article du "Courrier Picard" de hier mardi...

Lundi, sept salariés ont reçu leur convocation pour leur action présumée dans le saccage de la sous-préfecture de Compiègne. Solidaires, 500 ouvriers se sont rendus au commissariat de Creil pour demander la suspension des poursuites.

Debout sur le banc, face à 800 ouvriers, il tient à la main une feuille. En haut, au milieu, un logo bleu-blanc-rouge qui laisse peu de doute sur le contenu de la missive. « Je suis convoqué par un lieutenant de police judiciaire, mardi 28 avril, à 9 heures au commissariat de Creil, dans le cadre de l'enquête sur les dégâts commis à la sous-préfecture. Cette lettre est une provocation », résume le syndicaliste CGT, Xavier Mathieu. Comme lui, six autres salariés ont reçu le même courrier.

Dans l'intersyndicale, la réaction est immédiate. « Nous allons au commissariat de Creil, maintenant, pour déposer une motion demandant la suspension des poursuites envers nos collègues et leur annoncer qu'ils ne répondront pas à la convocation. » Un vote à main levée plus tard, le convoi de voitures prend la direction de Creil. Au rendez-vous sur la place Carnot, ils sont 500 à 600 ouvriers, reconnaissables à leurs autocollants orange.

« Les voyous, c'est pas nous »

Derrière la banderole « Continental, ça fait mal », le cortège prend la direction du commissariat dans le calme et les klaxons des voitures. Dans la foule, le maire de Creil, Jean-Claude Villemain. Devant l'hôtel de police, il sert de médiateur et permet à une délégation de rencontrer, pendant trois quarts d'heure, le commissaire principal, Thibault Dubois. Dehors, les ouvriers scandent « les voyous, c'est pas nous ».

À la sortie, les leaders syndicaux ont gagné une bataille, mais pas la guerre. « Ils ont accepté de suspendre les poursuites jusqu'à la réunion tripartite de mercredi. Nous avons demandé que ce soit repoussé à la fin des négociations, on attend toujours une réponse », détaille Didier Bernard de la CGT. « L'arrêt des poursuites est un préalable désormais à toute discussion avec l'État ou la direction de Continental », ont rappelé les ouvriers dans la motion déposée.

AGNÈS BRIANÇON

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