Dossiers

15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 08:27

Dimanche 15 septembre 2019

Mulhouse : PSA ré-internalise la sous-traitance

 

Nous publions ci-dessous un très bon tract de la CGT PSA Mulhouse du 9 septembre sur la ré-internalisation d’une entreprise sous-traitante, GIS (Gefco Industrial Services).

 

D’abord, on y voit les dégâts de la sous-traitance et de l’intérim dans l’automobile, avec des ouvrières et ouvriers sous-traitants installées directement sur le même lieu de production, à côté de leurs collègues PSA, ce que nous expliquions dans un article précédent. Une illustration de plus de cette tendance lourde du capitalisme, dans la période nouvelle de la libéralisation mondiale de l’impérialisme.

 

Cela dit PSA ré-internalise les salariés de GIS, et comme le dit le tract, personne ne connaît les vraies raisons de PSA pour cette ré-internalisation, qui n’a pas été gagnée sur le terrain de la lutte des classes. La même perspective était d’ailleurs envisagée pour un autre sous-traitant, STPI, filiale de Veolia, comme le révélait l’Est Républicain.  Probablement une n-ème restructuration, avec renvoi des intérimaires, modification des cycles de production, adaptation aux fluctuations de la guerre économique mondialisée. Et comme le dit aussi le tract, cela va s’accompagner une nouvelle aggravation des conditions de travail, et des centaines d’intérimaires envoyés au chômage.

Peut-être les raisons (capitalistes) qui avaient mené à la sous-traitance dans le passé sont-elles devenues un frein dans les conditions d’aujourd’hui. Peut-être les coûts réels sont-ils en fait largement supérieurs à ce qui avait été imaginé dans les bureaux d’étude patronaux (c’est par exemple le cas pour la maintenance des réseaux ferrés à la SNCF). Peut-être les évolutions technologiques de la production rendent désormais cette sous-traitance inutile. Peut-être les relations ne sont pas au beau fixe entre PSA et les actionnaires de GIS, branche de Gefco, ancienne filiale de PSA aujourd’hui contrôlée par les chemins de fer russes (! ce doit être un bon pote à Poutine...). Peut-être un peu de tout ça. C’est le monopoly comme le dit le tract, pas un jeu irrationnel et incompréhensible, mais le monopoly du capitalisme mondialisé, simplement les évolutions des capitalistes qui évoluent dans un monde où la compétition impérialiste est de plus en plus féroce.

 

Il faut comprendre que les capitalistes sont à la fois des idéologues, c’est-à-dire qu’ils mettent en œuvre des mesures économiques sur la base de grands traits décidés dans les banques, les conseils d’administration et les ministères, sans avoir besoin de se justifier particulièrement. Et en même temps, ce sont des pragmatiques qui savent bouger selon les résultats de ce qu’ils mettent en œuvre, le seul critère étant le maintien et la hausse du taux de profit et la rentabilité du capital investi – dans les conditions du marché mondial. Ainsi GIS était une société toute récemment arrivée avec la nouvelle ligne en 2017 (et créée pour ça en 2016), et la voilà déjà remerciée... Ils savent s’adapter, évoluer, être « flexibles » et c’est cela qu’ils nous imposent, à nous les exploité(e)s, via la dictature d’entreprise.

 

Cela dit, et c’est toute l’ironie, le capital crée lui-même les raisons de sa contestation, ce que relève très justement le tract : ré-internaliser les salariés de GIS ou de STPI, c’est montrer que ré-internaliser la sous-traitance est possible, que ce combat n’a rien d’une utopie rêveuse, et que ce doit être le sens de notre combat : reconstituer la communauté de travail, en finir avec les divisions, gagner l’égalité des droits au travail contre l’exploitation capitaliste.

 

A PSA comme ailleurs, ré-internalisation de la sous-traitance !
 

Partager cet article