Lundi 30 août 2021
Victimes de l'amiante : les mauvais coups de l'été
On sait le gouvernement prêt à poursuivre tambour battant les réformes du capitalisme en crise, dans la restructuration issue de la pandémie : mise en place de la réforme de l’assurance chômage, nouvelle réforme des retraites, pass sanitaire de contrôle autoritaire etc. Sans compter toutes les « petites » réformes invisibles qui touchent néanmoins durement les secteurs populaires : hausses des tarifs des services publics, déremboursements des frais de santé et passage en secteur 2 de soins de base, inflation masquée…
La réforme de la réparation pour les victimes de l’amiante est une de ces réformes en train de passer en douce, et un rassemblement est organisé par l’ANDEVA (Association Nationale des Victimes de l’Amiante) devant le siège du FIVA (Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante)
Mardi 31 octobre à 13h30
1 Place Aimé Césaire à Montreuil (93) – Métro Mairie de Montreuil
Qu’est-ce que le FIVA ? C’est un fonds d’indemnisation créé en 2001, financé essentiellement de manière mutualisée par les employeurs et utilisé pour indemniser les victimes de l’amiante reconnues, en particulier celles n’ayant pas droit à la retraite anticipée de l’ACAATA.
Ce fonds indemnise de manière relativement efficace le plus souvent en moins de 6 mois, sans prêter à contestation. Quoiqu’on pense par ailleurs des limites de cette indemnisation, c’est un outil gagné par la lutte des victimes de l’amiante et qui a un rôle important.
Le projet du gouvernement est d’intégrer purement et simplement le FIVA dans un autre fond d’indemnisation géré par un autre organisme, l’ONIAM (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux) donc la gestion est pour le moins chaotique puisque le Canard Enchainé révélait par exemple en 2018 l’évaporation de 25 millions d’euros et que la Cour des Comptes a sévèrement critiqué son fonctionnement.
Les dossiers sont traités par 23 commissions différentes, mettent parfois des années à déboucher sur des indemnisations au rabais, quand ils ne sont pas purement et simplement rejetés.
Le projet de « fusion » du FIVA et de l’ONIAM est un collage incohérent entre deux structures qui n’ont ni le même financement, ni les mêmes critères d’indemnisation, et dont le but à peine caché est de liquider de fait les indemnisations du FIVA, dans le collimateur du patronat depuis des années, avec toutes les économies obtenues à la clé. L’étape d’après est connue, c’est la suppression de la retraite anticipée de l’ACAATA pour l’aligner sur le nouveau régime pourri de la pénibilité (voir notre dossier sur la question)
Les victimes de l’amiante, 100 000 sur 20 ans, sont principalement des ouvrières et des ouvriers de l’industrie, du BTP, des transports, des chantiers Navals. Auxquelles il faut rajouter toutes les victimes des bâtiments amiantés (écoles, bâtiments administratifs etc.).
Voir tous nos articles dans notre dossier Amiante
La défense des victimes de l’amiante, interdite depuis 1996 mais dont les victimes continuent de se compter par milliers, est absolument essentielle, comme part intégrante à la fois contre l’exploitation capitaliste et la pénibilité et contre les toxiques chimiques mortels utilisés partout. A quelques jours des 20 ans de l’explosion de l’usine AZF et des deux ans de l’usine Lubrizol, il n’est pas inutile de faire le lien.
Nous reproduisons ci-dessous l’article du bulletin de l’ANDEVA pour ce rassemblement de demain, ainsi que la mobilisation exemplaire sur le sujet dans le bassin de Fos sur Mer, syndicats et associations réunies dans le combat commun contre les poisons capitalistes !