Jeudi 5 juin 2014
Tragi-comédie à l'AG de l'US Commerce CGT Paris du 13 mai
Cette année 2014 est une année de transition dans la Confédération et de congrès départementaux ou fédéraux (« Le congrès de la FTM CGT du 2 au 6 juin », « Congrès de la FNIC-CGT du 31 mars au 4 avril », après l’Energie, le Verre, bientôt la Construction,l a Santé etc… pour ce qui est des fédérations par exemple). L’occasion de mesurer les évolutions, les tentatives de remise au pas et de reprise de contrôle dans une Confédération qui a tendance à partir un peu dans tous sens dans la confusion ambiante face au gouvernement Hollande/Valls. Si l’on ajoute les guerres de clans entre chefs attachés à défendre leurs situations de bureaucrates auxiliaires de l’appareil d’Etat dans toutes les structures plus ou moins paritaires, plus ou moins collaborationnistes, c’est un peu le « bazar »…
La fédération du commerce tiendra également son congrès à l’automne, et dès à présent le conflit récurrent depuis des années refait surface, autour de l’US Paris.
Voir tous les articles de ce blog sur les conflits dans la fédération du Commerce ICI
Voir aussi ci-contre le résumé fait par l’US Commerce dans un communiqué fin avril - repris du blog de Cyril Lazaro
Dernières manœuvres, réelles ou factices, les menaces de désaffiliation de l’US Commerce Paris… Un camarade nous a transmis un compte rendu de la dernière AG parisienne qui s’est tenue le 13 mai dernier, pour répondre aux nouvelles menaces fédérales contre l’US…
On trouvera également ICI toujours sur le blog de Cyril Lazaro la réaction de l'UD CGT 75 à ces menaces.
Une centaine de militant présent et des débats animés durant plus de trois heures.
En ce 13 mai l’ordre du jour est particulièrement éclairant à juste titre. Le premier débat concerne les salaires où nous avons décidé de nous mobiliser sur cette question après une discussion sur l’opportunité d’une mobilisation. Les décisions prises concernent la rédaction d’un tract puis ensuite une éventuelle manifestation pour porter cette revendication à Paris.
Ensuite la direction de l’US évoque la situation du CLIC-P (Comité de Lutte Intersyndical Parisien qui combat en particulier le travail de nuit et l’ouverture le dimanche). Le Comité subit à présent les conséquences de la démobilisation des organisations syndicales à l’échelle des Confédérations. Concrètement la CFTC a exclu son syndicat du commerce (qui a rejoint l’UNSA), FO a obligé son syndicat à se retirer du Comité et enfin fin avril la CFDT a carrément décidé d’exclure son syndicat soit près 3800 militants ! À chaque fois les mêmes arguments employés : une ligne politique inadéquate et une pratique trop contestataire, en réalité l’adhésion du CLIC-P est devenue insupportable pour ces dirigeants « syndicaux »…
Apparemment le combat mené contre l’ouverture du travail après 21 heures et la décision du Conseil Constitutionnel approuvant cette interdiction d’ouvrir est une provocation pour ce patronat tout puissant dont les relais sont multiples...
La réalité de tout cela est bien de détruire toute opposition syndicale dans ce secteur à Paris et plus largement au niveau national.
Troisième point à l’ordre du jour et sans doute le plus attendu pour les participants à cette Assemblée Générale est solennel puisque la Secrétaire Générale de l’US prend la parole. Tout d’abord elle évoque l’histoire récente du conflit entre la fédération et l’US, c'est-à-dire depuis le congrès de Poitiers et ses nombreux rebondissements. Le dernier événement majeur est donc la fameuse lettre envoyée le 22 avril (voir ci-contre) aux délégués syndicaux du commerce et des services de Paris qui à travers des arguments bidons prétend justifier la désaffiliation de l’US et du SPACS. L’US recevant la même lettre légèrement modifiée quelques jours plus tard. Il faut le ton de la première lettre plutôt conciliant à la fin alors que ce n’est plus le cas pour la deuxième. L’Union syndicale répond de manière sanglante à ces courriers fallacieux (voir en tête d’article).
L’imbroglio se poursuit avec des contradictions au plus haut niveau de la fédération avec une Secrétaire Générale fédérale qui prétend ne rien savoir sur ce courrier et plus encore estime que c’est un faux ! Hallucinant pour une structure syndicale et ses dizaines de milliers adhérents !
Enfin elle explique à l’UD de Paris en présence d’un Secrétaire Générale Adjoint que tout cela est complément illégal au regard des statuts fédéraux et qu’elle est prête à réaffilier l’US ! Tout ça pourrait ressembler à une mauvaise comédie si les conséquences ne seraient pas dramatiques pour les 6000 militants parisiens.
Cela démontre parfaitement cette collusion si souvent dénoncée entre les directions syndicales des fédérations et un patronat. Les militants et les délégués subissant comme toujours ces sordides calculs politiciens et financiers.
Plus que jamais, à la fédération du Commerce comme partout, il faut reprendre le chemin d’un syndicalisme de classe et de masse !