Samedi 16 avril 2016
Affaire Lepaon : depuis son départ, 150 000 € sur nos cotisations !
Le scandale n’est pas fini.
Les infos commencent à être précises et insupportables. On apprend que depuis son dégagement par la CEC et le CCN en février 2015 (voir l’article « Fin de récré à la direction de la CGT »), il est resté salarié de la Conf’ à 4200 € net par mois (!!! 3,6 fois le SMIC, c’est une honte…), qu’il est resté dans le fameux appartement à Vincennes jusqu’en février 2016, et qu’il attend gentiment sans rien faire sa nomination au Haut Conseil de l’illettrisme dont il a fait modifier les règles par le gouvernement pour pouvoir y être salarié.
Non mais je rêve !
On pourra lire un article sur Le Monde à ce propos, et on trouvera ci-contre l’article documenté des Echos publié il y a 48 heures…
Et on pourra se reporter à
tous les articles de ce blog sur l’affaire Lepaon, ICI
C’est absolument révoltant bien sûr, et la marque du pourrissement profond d’une grande partie des structures de la Confédération, bien au delà de l'affaire Lepaon.
Depuis des mois, et des années, on voit se multiplier les conflits dans les UD, mais plus souvent dans les Fédés, qui ne sont pas des conflits d’orientation, mais bien plus des conflits « de champ d’intervention ». Le monde économique a changé avec la crise, la mondialisation, l’évolution générale du capitalisme, la précarité et la sous-traitance, et les secteurs de syndicalisation ont changé. Une organisation syndicale digne de ce nom devrait s’adapter sans difficulté avec une structure chargée de gérer ces modifications, les transferts nécessaires, au mieux des intérêts de tous les travailleurs.
Sauf que.
Sauf que ça c’est valable quand les syndicalistes sont honnêtes, dévoués et désintéressés. Heureusement, il y en a encore pas mal dans nos rangs, ils sauvent l’honneur de la CGT.
Sauf qu’il y a aussi des privilèges, des prébendes, des fauteuils et des planques. Il y a le système paritaire, les sous de la formation professionnelle, les places dans les Mutuelles, à la gestion de la Sécu, de l’UNEDIC, des Conseils Economiques et Sociaux, des Agences spécialisées (tiens, au hasard, l’illettrisme…), la gestion des Comités d’Entreprise etc. Des avantages et privilèges, avec des rentes de situation, la corruption du monde syndical.
On ne peut pas en même temps prétendre combattre le capitalisme, et prétendre le gérer.
On ne manipule pas impunément des centaines de milliers d’euros dans les règles du marché, on ne gère pas du personnel avec le Code du Travail capitaliste, et oui, l’habit fait le moine, les idées changent, on s’adapte au jeu et à la manière de penser des exploiteurs.
Alors quand on imagine des changements de structures, c’est levers de boucliers partout, chacun défend son pré carré – et les privilèges qui vont avec.
Thierry Lepaon n’est que la caricature grotesque de cette corruption des syndicalistes par le capital.
Il est l’épouvantail visible, mais le symbole caché de ce mal qui ronge notre confédération (comme les autres syndicats), la corruption, la cogestion, la collaboration de classe.
Mais il a été « réhabilité » par Martinez en avril 2015, il est protégé, couvert par tous les autres, « ils se tiennent tous par la barbichette », disons-nous : là, il va assister au Congrès confédéral, mais de qui se moque-t-on ???
Beaucoup de nos lecteurs trouvent que nous exagérons quand nous parlons de cette corruption.
Eh, camarades, regardez quand même la réalité en face. Demandez des comptes, savoir qui paye les permanents, combien ils sont payés, quels sont leurs avantages. Demandez des comptes sur les trésoreries, le financement occulte ou officiel par le patronat, ou passe l’argent de la formation etc.
Certains ont osé, ils se sont fait dégager, mode trash.
Alors n’hésitez pas rendez public, et si vous craignez pour vous, le blog « Où va la CGT ? » se fera un plaisir de publier de manière anonyme les informations que nous recevrons !