Vendredi 27 novembre 2020
Confirmation en appel de l'annulation du Congrès de la FD du Commerce
Le Congrès de Reims de 2018 est définitivement annulé.
Nous avons déjà longuement dénoncé sur ce blog les pratiques antistatutaires et les dérives autocratiques de la direction de la Fédération du Commerce (voir l’article de décembre dernier « Commerce CGT : le tribunal annule le congrès ») et tous les articles à propos de la fédération ICI.
Elles avaient conduit cinq syndicats à demander l’annulation du Congrès, malgré toutes les pressions et les intimidations.
Aujourd’hui, la cour d’Appel de Paris vient de rendre son jugement : le jugement de première instance est confirmé sans réserve, et dans son argumentaire reprend la totalité des arguments de ces cinq syndicats. Nous publions ci-contre l’intégralité du jugement pour que chacun.e puisse en juger.
C’est donc une victoire en rase campagne pour les syndicats, et pour le fonctionnement démocratique interne à la CGT : oui, le congrès est celui des syndicats et la direction fédérale ne peut pas « s’approprier » les votes des syndiqués isolés non organisés, 70% une paille à la fédération du Commerce. C’est une bonne nouvelle pour toute la CGT, et un encouragement à l’organisation réelle des syndiqués et à un fonctionnement démocratique de nos syndicats.
C’est aussi un coup d’arrêt clair et net aux pratiques autocratiques de la direction de la fédération, et en particulier de son secrétaire Amar Lagha que nous dénonçons depuis des années.
Enfin, c’est une décision absolument inédite dans notre Confédération : un congrès juste annulé par la justice, pour ce qui n’est rien moins que de la fraude organisée !!!
On attend avec impatience et intérêt la réaction du Bureau Confédéral et de Martinez…
Maintenant, tout reste à faire, et la fédération est un champ de ruines, d’autant que ce ne sont pas les autres contradictions qui manquent (comme l’affrontement entre la CGT-HPE et l’US Commerce Paris).
- Il va falloir désigner une direction provisoire pour assurer l’intérim et convoquer un congrès extraordinaire, qui soit cette fois conforme aux statuts.
- Pour cela il va falloir déloger Lagha et sa bande, et ce n’est pas gagné, comme Trump il s’accroche becs et ongles. Déjà, en « prenant acte » de l’annulation du 15°Congrès, il reprend l’offensive en prétendant convoquer la CEF élue au 14° Congrès (en 2014 à Vichy !), CEF dont le mandat est terminé depuis trois ans et qui n’a absolument plus aucune légitimité (voir le document fédéral publié après connaissance du jugement d’appel ICI). Et si Lagha refuse de laisser la place, s’il s’obstine de magouille en magouille juridique (comme Trump), il va falloir à nouveau aller en justice pour obtenir la désignation d’un administrateur provisoire, à moins que la Fédération soit mise sous tutelle par la Confédération.
- Il va falloir expliquer à l’ensemble des syndiqués actifs, qui n’ont pas vraiment suivi l’affaire ni compris la procédure, l’importance du jugement et des changements nécessaires.
- Il va falloir trouver une direction alternative reconnue, ce qui n’est pas gagné dans une fédération où les militants manquent de formation, sont jeunes mais peu politisés, où les « affaires » se sont multipliées depuis au moins dix ans (voir notre section à ce propos, lien en début d’article).
- Et ensuite il va falloir mettre en chantier l’organisation des syndiqués, le regroupement des isolés dans des syndicats locaux (US Commerces, syndicats professionnels dans les ULs etc.)
- Et relancer l’activité revendicative et syndicale sur une base vraiment démocratique, sans abandonner tous les combats en cours. En particulier respecter les désignations démocratiques par les syndiqués de leurs représentants DS et DSC, contre la pratique dictatoriale de Lagha et de sa bande quand les candidats ne lui convenaient pas…
Bref, le jugement en appel est une victoire en rase campagne pour les syndicats intervenants, et c’est une excellente nouvelle, mais tout reste à faire en particulier pour l’avenir, pour éviter en particulier que la fédération sombre dans le chaos ou permette aux autocrates de revenir subrepticement à sa tête via de sombres magouilles juridiques…