Nouvelle échéance, nouvelle journée d'action intersyndicale, dont les modalités ne sont pas encore connues (et elles ne seront connues qu'après la rencontre du 18). Un nouvel appel, sur une base encore plus étriquée que la précédente... Et près de 7 semaines après la journée du 29 janvier. 7 semaines, il n'y a pas le feu au lac... On attend les vacances, peut-être ?
Enfin, si on regarde le calendrier, on comprend mieux le petit jeu entre Sarkozy et les syndicats :
29 janvier, journée de grève générale, quasi politique, une mobilisation énorme. Une attente, mais pas de perspectives de suite.
Dans le week-end qui suit, Sarkozy annonce une intervention télévisée pour le jeudi 5 février. Le "syndicalisme rassemblé" se précipite pour attendre de voir ce qu'il va dire... Comme s'il pouvait y avoir des surprises.
5 février, intervention télévisée sans nouveautés de Sarkozy, qui annonce... une rencontre avec les syndicats le 18 février. Le "syndicalisme rassemblé" se précipite pour juger que cette réunion "des partenaires sociaux le 18 février avec la formulation d’un certain nombre de pistes constitue un élément important". Ah, bon ? Donc on attend le 18 février.
18 février, ah, zut, c'est dans les vacances scolaires, il fautdra attendre la fin, d'ailleurs ça bouge dans l'Education Nationale ? Donc on attend la fin, et on arrive au 19 mars.
Si on voulait enterrer une mobilisation naissante on en ferait pas autrement. Si on voulait laisser les ouvriers de l'automobile, les enseignants et étudiants de l'université, tous seuls dans leur coin, on ne ferait pas autrement.
Si en Guadeloupe ils étaient partis sur cette base là, ils n'auraient rien fait, et la lutte ne se serait pas étendue à la Martinique, à la Réunion et à la Guyane maintenant. D'ailleurs si ce n'est pas étonnant que Sarkozy n'en ait pas parlé, on ne peut que relever (comme un lecteur) le silence de nos dirigeants à ce propos. Mauvais exemple sans doute...
On craint l'explosion, l'accumulation de la colère, de l'exaspération, de la jonction des mécontentements.
Cela dit, les dirigeants réformistes ont aussi une grande capacité à juger des dangers. Ils savent que la marmite bout, mais n'est pas encore au bord de l'explosion [sauf si nous nous trompons à 100%]. Après le 29, nous avons tous vu qu'il n'y a pas eu véritablement de velléité de continuer, pas de secteur pour partir en tête. Pas vraiment de rencontres, d'AG, d'ambiance de mobilisation, au delà des discours guerriers de certains cortèges.
Rien que sur ce blog, à notre toute petite échelle, pas d'intervention, aucun commentaire sur les articles à l'issue de la manif. Un signe. Le signe que les secteurs combatifs sont encore en attente des directions réformistes. Ils n'ont pas pris leurs affaires en main, leur autonomie, pour défendre leurs intérêts de classe.
Il reste encore du chemin à faire pour arriver à une situation à la guadeloupéenne ! Et sur ce chemin, il manque des organisations solides (comme l'UGTG en Guadeloupe), un quartier général de classe.
Alors participons massivement à ces mobilisations, mais pas seulement pour alimenter le mouvement, pour une "grève générale mythique" dans le mouvement ouvrier et syndical français, pour établir des liens, renforcer des coordinations, construire les embryons de ce quartier général qui nous manque !