Depuis l'automne dernier, les manifestations se succèdent dans ce secteur industriel traditionnel, ce secteur ouvrier, où sont concentrés jusqu'à la caricature les horreurs de l'exploitation capitaliste :
- - horaires déments, fatigue permanente
- - salaires de misère
- - précarité, sous-traitance, intérim
- - chômage partiel, flexibilité
- - pénibilité, charge de travail, destruction physique
Luttes dans les grands groupes de l'automobile, PSA Aulnay, Rennes ou Sochaux, Renault Cléon, Sandouville, Douai, Maubeuge ou Le Mans, GM Strasbourg, Ford Bordeaux et ailleurs...
Luttes chez les équipementiers et les sous-traitants, Goodyear Amiens au permier chef, symbole de la résistance aux restructurations où la CGT vient d'être largement confortée par le résultat massif des élections (85% au permier collège !!!), SBFM à Hennebont (56), Molex dans le Tarn, Valeo à Issoire ou ailleurs, Sevelnord ou Wagon Automotive, Plastic Omnium, Faurecia, Magnetto, Lear, SONAS, aujourd'hui Continental et on en passe...
Luttes avec de nombreuses manifestations régionales, à Strasbourg, Le Havre, Douai, Bordeaux... et bien sur la manifestation historique, énorme, au Mondial de l'Automobile en octobre dernier...
Pourtant, les luttes restent parcellisées, locales, au mieux régionales.
La crise est mondiale, la discussion porte sur les délocalisations, au premier chef dans les pays de l'Est. On ne parle que politique mondiale, fermeture d'usines, concurrence entre sites, entre travailleurs.
Et la risposte resterait locale, voire nationale, au gré d'un "plan de relance", d'un rapport de force temporaire ?
Ce n'est tout simplement plus crédible, nous le savons tous, et le silence des directions syndicales est un aveu : elles n'ont rien à proposer.
Or, depuis des années, des contacts existent, locaux déjà. Les camarades de Sandouville ont soutenu la grève de Dacia en Roumanie. La grève de Ford en Russie a été largement popularisée, comme récemment l'assassinat de deux camarades au Venezuela.
Il est temps de changer de braquet.
Depuis plusieurs années se déroule un Conseil International des Travailleurs de l'Automobile. Tous les deux ans, ce sont plusieurs centaines d'ouvriers venus de tous les continents, des russes, des brésiliens, philippins ou coréens, allemands, français ou espagnols, de toutes les entreprises, qui se retrouvent pour échanger, pour construire l'unité internationale des prolétaires, la coordination des luttes face à la mondialisation. La dernière rencontre a eu lieu en mai 2007, et avait en particulier donné lieu à la réalisation d'une Charte internationale de solidarité des travailleurs de General Motors.
Le blog "Où va la CGT ?" va cette fois s'investir largement dans la rencontre du 15 au 18 octobre 2009, qui, précisons-le pour les inquiets, n'a aucune obédience particulière et revendique son autonomie. Dès à présent, nous invitons tous les camarades intéressés à prendre contact avec nous, déjà pour avoir plus d'information, ensuite pour envisager une présence à cette conférence ou au moins une participation à distance.
Camarades, il n'y a pas tant d'occasions que cela de retrouver des militants ouvriers de l'automobile de tous les pays du monde. L'internationalisme n'est pas qu'une formule, cela doit être du concret, du réel. Du lourd.
Une réunion de préparation aura lieu
Nous en reparlerons !