Mercredi 8 avril 2009
La direction confédérale enfonce le clou dans le dernier numéro du journal aux syndiqués. En cette période de crise, il s’agit là bien sûr de se démarquer de tous ces affreux gauchistes qui contestent cette loi de mort du capital qui associe profits et restructurations, richesse et succès du côté du capital, chômage et misère du côté des exploités.
Aussi met-elle une nouvelle fois à la tâche l’inoxydable Le Duigou, pour nous expliquer, une nouvelle fois, « qu’une entreprise qui fait des profits n’est nullement condamnable », qu’il s’agit seulement en fait de « rééquilibrer les pouvoirs », en forçant les patrons à discuter de leurs décisions avec les représentants des salariés, de chercher un « nouveau partage de la valeur ajoutée » et ainsi de suite.
Et nous qui croyons encore que les richesses créées sont le résultat du travail des ouvriers, que les profits n’étaient que du vol pur et simple, l’appropriation par les exploiteurs des richesses créées par la masse des prolétaires…
Ainsi donc, à lire la prose confédérale en plein recentrage CFDTisé, les profits sont choses normales et le système n’est mauvais que parce qu’ils sont mal répartis et mal utilisés. Et de proposer de mettre au service du MEDEF et du gouvernement la science des experts syndicaux pour construire un capitalisme à visage humain, sans abus et sans excès, et surtout sans lutte des classes. L’exploitation dans la douceur, en quelque sorte…
« Pour un meilleur usage des profits »… c’est le titre de l’article. Voilà qui laisse rêveur et qui devrait ouvrir
les yeux des naïfs qui croient encore que l’on pourrait pousser les directions confédérales, les forcer en quelque sorte contre leur gré à s’engager dans le combat de classe !