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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 09:42
Lundi 11 Mai 2009
Lutte pour l'emploi, questions et tentatives de réponses (1)

Dans un article précédent, nous avons commencé à voir comment se pose la question de l’emploi industriel, en général. Maintenant, rentrons dans le détail, avec quelques affirmations posées ici ou là.
Comme c'est un peu long tout ça, pour ne pas être indigeste, on le fait en deux articles...

1)    La « prétendue » crise actuelle etc.

Dans de nombreux secteurs, on entend cette réflexion. La crise ne serait qu’un excès dû à des dérapages financiers, et si on revient à une « saine » gestion industrielle, on règle le problème.

C’est une illusion complète, nous avons déjà eu l’occasion d’en parler. La crise, elle existe bel et bien, ce n’est pas une invention, ni un complot, ni un excès.
C’est le fruit naturel empoisonné des règles du capital, de la contradiction entre baisse tendancielle du taux de profit (le capital est « moins rentable ») et hausse de la composition organique du capital (il faut de plus en plus de capitaux pour produire un nouveau cycle de profit). Contradiction qui pousse le capital à passer d’un secteur à l’autre, d’une région à l’autre, de plus en plus vite, à inventer des produits financiers virtuels pour spéculer, et tant pis pour les loosers le jour où ça s’effondre etc. La finance et l’industrie sont intrinsèquement liées depuis le début du XXème siècle, ils ne  peuvent fonctionner l’un sans l’autre. Toutes les industries ont leurs fonctions bancaires, leurs paradis offshore, leurs partenaires financiers. Toutes les banques ne peuvent exister qu’en tondant la laine sur la peau des industriels (en fait des ouvriers… mais ça on le dit pas !). Faillite des banques ? C’est à terme récession industrielle (et c’est ce qu’on voit).
La crise du capital c’est deux choses. C’est d'une part un état permanent, car le capital est aveugle sur l’avenir, incapable de prévoir les besoins, tout simplement parce qu’il est en concurrence avec les autres. Mais c’est aussi des phases aigues, des vagues de restructurations et de licenciements, des déplacements d’industries d’un continent à l’autre.

La crise existe, et c’est une plaisanterie d’imaginer pouvoir la « moraliser », trouver une sorte de code de bonne conduite, éthique pour reprendre un terme à la mode. Il y aura toujours un requin pour bafouer le code et mettre les autres au pied du mur. En nous parlant de crise actuelle, on imagine nous encourager, nous présenter une solution facile, sans tout bouleverser.
Nous, sur ce blog, nous disons la vérité : la crise du capitalisme est là et ne nous proposera que plus d’horreurs. Notre avenir est entre nos mains d’ouvriers, de travailleurs. Ou nous construisons notre camp, notre organisation de classe, notre parti et nous repartons à l’offensive, ou nous servirons une nouvelle fois de chair à canon dans la guerre économique. Désolé, ça sert à rien de se lamenter, c’est la baïonnette qu’il faut mettre au canon, et partir à l’assaut !
Enfin, pour celles et ceux qui ont envie de creuser cette question de la crise, nous mettons également en ligne un autre article, celui-là plus théorique, développant sur cette crise financière, ses origines et son évolution.

2)    Non aux licenciements « boursiers »

C’est ce qu’on entend à Molex, sous-traitant automobile à Villemur sur Tarn. Pour une raison simple : le jour de l’annonce de la fermeture, le cours de la Bourse a augmenté. Evidemment. Mais les licenciements ne sont pas plus boursiers qu’industriels (voir ci-dessus), ce sont des licenciements tout court.
Une telle formule laisse entendre quelque part qu’il y aurait d’un côté les licenciements boursiers, inacceptables, et les « autres » licenciements, pas boursiers donc, qu’on pourrait accepter de discuter.
C’est même pas possible d’imaginer cela, c'est se lier les mains à la logique du capitalisme.

Vu du côté de l’ouvrier, on peut habiller un licenciement comme on veut, le résultat est le même : chômage, misère, précarité, vie familiale détruite et toutes les conséquences à l’avenant. Et nous, il n’y a que cela qui nous intéresse.
Le reste, ce sont les petites contradictions du capital, qui peuvent éventuellement être parfois utiles dans la lutte (et encore !), mais ne doivent pas nous détourner de notre objectif, de la défense de nos intérêts :
Il n’y a aucun, absolument aucun licenciement justifiable. C’est tout.
Le bourgeois, le capitaliste, le patron veulent licencier pour la productivité et la rentabilité du capital. Nous ne voulons pas car nous défendons notre peau.
C’est la guerre, deux logiques, deux mondes, deux camps. Un rapport de forces.

Allez, on souffle un peu et on continue sur un deuxième article !


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