Jeudi 16 septembre 2010
Continental Toulouse, Foix, Boussens :
non au chantage à l'emploi !
Nous publions ci-dessous une déclaration conjointe du syndicat CGT de Continental, de la Fédération de la Métallurgie et des UD de
la Haute Garonne et de l'Ariège. "Conjointe" mais manifestement pilotée par la fédération, puisque la rédaction oublie au fil de la déclaration les autres signataires...
Cette déclaration condamne sans équivoque le chantage organisé par la direction de
Continental pour faire passer ses mesures. C'est déjà ça.
Il faut revenir sur ces questions de référendum, car c'est un sujet d'importance sur lequel les syndicalistes de classe ne peuvent
pas être à "géométrie variable", favorable quand ça les intéresse, opposés dans le cas contraire.En ce sens, le retour de calcul en tenant compte des 20% d'abstentions est un peu bidon, car nous
savons tous (consultations, votes professionnels etc.) qu'il n'y a jamais une participation de 100%. Et qu'une participation de 80%, c'est largement significatif.
Ce qu'on peut retenir, c'est que le résultat est assez partagé.
Mais la déclaration ne pointe pas les conditions dans lesquelles une consultation ouvrière peut-être prise en compte, en particulier, son organisation par les syndicats seuls (et pas sous la responsabilité de la direction), et le refus de participation des cadres et de la maîtrise, qui jouent le rôle de chiens de garde de la direction dans l'organisation de l'exploitation (voir la séquestration des camarades de la GM par un commando de gangsters cadres et techniciens).
La démocratie, ce n'est pas quelque chose de neutre, elle a un caractère de classe, c'est une plaisanterie de croire que la direction est capable d'être démocratique, cela a assez été rappelé avec l'exemple de Continental Clairoix.
Les syndicats peuvent et doivent consulter la base sur les questions importantes (et pas les seuls syndiqués), mais ce sont eux
qui doivent fixer les règles du jeu (question posée, modalités de vote, qui vote ou pas etc.).
La déclaration ne critique finalement le vote que parce qu'il n'a pas proposé "d'autre" alternative, et là nous ne partageons pas. La question n'est pas celle (une fois de plus) des contre-plans et illusions sur un capitalisme à visage humain qui nous respecte et nous exploite proprement. La question était pour le coup bien celle du boycott du scrutin (même si les ouvriers souhaitaient y participer pour voter NON).
Alors nous soutenons les syndicats de Continental Toulouse, dans leur refus du chantage patronal et pour la défense de l'emploi, mais attention à ne pas s'égarer dans les marécages réformistes proposés par la fédération...