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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 12:50

Vendredi 4 mars 2011

Pétition pour la relaxe de Xavier Mathieu

 

Nous l'avions rapporté, Xavier Mathieu est convoqué par la justice pour "refus de prélèvement d'ADN". La méthode n'est pas nouvelle puisque désormais le fichage génétique est élargi à tous les délits, et en particulier appliqué systématiquement aux militants arrêtés dans le cadre de mouvements sociaux.

Le jugement de Xavier, prévu initialement le 8 mars a été renvoyé au 3 mai prochain.

 

logo wordLe temps de mettre en place une pétition, qui doit être signée le plus largement possible pour appeler à la relaxe. Cette pétition peut être signée sumériquement ci-dessous, mais bien entendu également sur papier (disponible en cliquant sur l'icone ci-contre, avec la possibilité de rajouter son propre logo), et dans ce cas, les pétitions doivent être renvoyées au plus tard le 25 avril à l'adresse suivante : "Au bon coin" - QG des Contis, 136 rue de la République - 60280 CLAIROIX.


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"A l'attention de Monsieur le Président du tribunal correctionnel de Compiègne.


Le 3 mai 2011, une nouvelle fois Xavier Mathieu, un des porte-parole des travailleurs de Continental Clairoix en lutte contre leurs licenciements, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Compiègne. Cette fois c’est pour avoir refusé de se soumettre au relevé de son empreinte ADN, après la condamnation de la cour d’appel d’Amiens, aux côtés de cinq autres camarades, à une simple amende, suite à la manifestation à la sous-préfecture de Compiègne en Avril 2009.


Cette demande de soumettre à un tel test, dans un fichier qui à l’origine ne devait concerner que les délinquants sexuels les plus graves (pédophiles, violeurs), est en soi une humiliation et une atteinte à la dignité de tous les militants à qui cela est demandé.


Si cette affaire de test ADN qui avait été classée il y a un an, au moment des fortes mobilisations, est ressortie aujourd’hui à l’initiative du parquet, sous le contrôle du gouvernement, c’est que le pouvoir veut s’acharner sur les travailleurs de Continental, et en quelque sorte les punir d’avoir tenu tête jusqu’au bout à la coalition implicite entre ce géant de l’industrie et le gouvernement. Et au-delà il s’agit de considérer comme des délinquants méritant un fichage systématique les travailleurs qui refusent de baisser la tête et entendent se battre pour leurs droits.


Aussi les soussignés demandent qu’on mette fin à ces discriminations insupportables, à cet acharnement indigne, que le parquet arrête ses poursuites, et qu’au moins le tribunal prononce la relaxe et qu’on arrête de vouloir transformer en délinquants qui doivent être fichés ceux qui ont le courage de se battre pour leurs droits et leur dignité."

petition

 

On notera que la Confédération (tellement prudente dans le passé relativement à la lutte des Contis...) n'est cette fois pas restée silencieuse et a diffusé un communiqué condamnant le fichage des syndicalistes. Dommage que le communiqué se croit obligé d'affirmer que "les syndicalistes ne présentent aucun risque pour la société", on voit bien là toutes les conceptions réformistes confédérales et la vision qu'ils ont du rôle des syndicalistes...

Car, pour nous, de vrais syndicalistes, des syndicalistes de classe, des guerriers qui savent entraîner les ouvriers et prolétaires contre l'exploitation capitaliste sont de vrais risques, de vrais dangers pour les bourgeois. Et ils le savent bien ! Ceux-là, si on ne peut pas les faire taire, on va tenter de les museler par la menace et la répression !

Et justement, ceux-là, les Xavier Mathieu et autres dirigeants ouvriers, ils représentent notre classe, notre combat contre le capital. Et nous, c'est pour cela que nous les défendons !

 

"Discrimination syndicale
Non au fichage des syndicalistes

 

La mission des syndicalistes est la défense des intérêts individuels et collectifs des salariés. Cet engagement est confronté à la violence des mesures de délocalisations, de fermetures d’entreprises, de plans dits « sociaux », de privatisations, de licenciements, de promesses non tenues, d’attaques contre les retraites, toutes ces décisions qui plongent des milliers de salariés dans la détresse.

 

C’est une violence inouïe qui brise des vies, ruine l’économie de régions entières et casse des acquis sociaux. Les conséquences dramatiques pour les salariés les poussent, faute d’être entendus, à des actions de plus en plus déterminées, des grèves, des manifestations de masse, des occupations…

 

Les syndicalistes, assumant les responsabilités confiées par les salariés, sont en première ligne des actions. Les pouvoirs publics ne s’y trompent pas et tentent, à travers eux, de briser toute résistance.

Plusieurs d’entre eux ont été condamnés à des amendes et de la prison suite à des actions dans le cadre de leur fonction syndicale. Ils ont été condamnés pour s’être opposés à la politique de casse de leur entreprise. Ces condamnations injustes ne suffisent pas au Gouvernement qui aujourd’hui permet le fichage des syndicalistes au même titre que de dangereux délinquants.

 

En effet le fichage génétique par le prélèvement d’ADN mis en place en 1998 afin de lutter contre les crimes sexuels a été élargi en 2001 et 2003 à la plupart des infractions prévues au code pénal. Sont ainsi fichés des auteurs de crime, de viols, de trafics de drogue,... et des militants syndicaux.

 

La CGT ne s’était pas trompée en dénonçant les dangers de cette dérive sécuritaire qui permet le fichage de militants politiques, associatifs et syndicaux de même que des personnes simplement soupçonnées de délit.

 

Des syndicalistes refusent d’être assimilés à des criminels et ont décidé de ne pas se soumettre au prélèvement d’ADN mais ce simple refus est considéré comme un délit punissable jusqu’à 15 000 € d’amendes et 12 mois de prison.

 

Deux d’entre eux sont appelés à comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel ;

 

Philippe Galano le 17 mars à Perpignan - rassemblement à 12 H devant le palais des congrès,

Xavier Mathieu le 3 mai à Compiègne - rassemblement à 8 H 30 devant le Tribunal de Compiègne.

 

C’est absurde et dangereux, absurde car ils ne représentent aucun risque pour la société, dangereux car c’est considérer les mobilisations sociales comme des délits. Le fichage des syndicalistes vise à instaurer un contrôle politique de l’action collective. En cette période de crise économique, de casse des acquis sociaux et de montée des inégalités le gouvernement tente ainsi d’intimider les salariés susceptibles de se mobiliser.

 

La CGT demande la relaxe pour Philippe Galano et Xavier Mathieu elle appelle à soutenir les actions de solidarités déjà engagées et demande le retrait du fichage ADN pour les salariés condamnés dans le cadre d’une action syndicale.

 

Montreuil, le 28 février 2011

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