Mardi 17 mai 2011
Polar sordide à Maubeuge : il faut soutenir les camarades CGT de l'UDEVE !
Mercredi 25 mai, au tribunal d'instance, le patron d'une petite mutuelle contestera la représentativité, le résultat des élections professionnelle, et la victoire éclatante de la CGT de l'entreprise... malgré la présence d'une deuxième liste CGT soutenue par la Fédération !!! L'UL de Maubeuge appelle donc à un rassemblement massif sur place (voir tract ci-contre), à 10h, et nous ne pouvons qu'inviter tous nos lecteurs du Nord à y participer.
Mais on est loin d'une simple affaire de "démocratie" interne à la CGT.
On a juste tous les ingrédients d'un polar sordide sur fond économico-politico-syndical...
Qu'on en juge (et on vous jure qu'on n'exagère pas, on met tous les liens pour vérification !)
1) Un secteur économique en pleine restructuration, celui des mutuelles et des assurances. La prétendue "Economie sociale et solidaire", comme disent nos dirigeants confédéraux, vous savez, cette économie qui ne serait pas capitaliste, enfin, pas vraiment. Cette économie qui serait l'image du "développement humain durable" qu'on nous a fait voter au dernier congrès confédéral...
Or, il y a des restructurations massives dans le secteur depuis quelques années, qui ont par exemple mené à la création du goupe Malakoff Médéric, vous savez, celle dirigée par Guillaume, le frère de "qui vous savez"... Un monde de requins pires que tout, où on se prépare à bouffer les milliards de la complémentaire santé et de la prévoyance. Un monde de requins, où c'est à qui bouffera l'autre, le plus vite possible pour atteindre la taille critique, et gagner les marchés, c'est en centaines de millions d'euros que l'on compte - et pour les plus petits.
Pour ce qui nous concerne à Maubeuge, c'est la création du groupe APREVA, en 2008, devenu le dixième groupe "mutualiste" français, essentiellement dans le Nord de la France. Un groupe qui récupère (entre autres) des morceaux d'une ancienne mutuelle passée en faillite, l'UGOSS, dirigée directement par la CGT, comme beaucoup d'autres. UGOSS qui payait d'ailleurs sans gêne un permanent d'abord à l'UL de Maubeuge il y a fort longtemps, puis à la Fédé (Organismes Sociaux). Ah, les joies du Mutualisme, de la formation professionnelles et autres comme sources de permanents pour la CGT... On n'a pas fini d'en parler !
Bon, ça, c'était pour tracer le contexte.
Résumé : en 2008, ce qui reste de l'UGOSS est repris par l'APREVA (avec changement de statut, bien sûr), création d'une petite filiale locale, l'UDEVE - mais dans la tempête des restructurations du monde de l'assurance et des mutuelles...
2) L'ancienne patronne de l'UGOSS était CGTiste, bien sûr, et se retrouve sur les listes Front de gauche du coin. Rien de très étonnant. Rien de très étonnant non plus si le nouveau patron de l'UDEVE, Nicolas Pomiès, se retrouve également sur ces listes, et est membre du Parti de Gauche.
Là où ça devient croquignolet (et où on rentre dans le sordide), c'est que le chéri vient de l'extrême-droite la plus brutale (voir toutes les références ICI, article très bien documenté de l'Agitateur, félicitations !). Ancien des JNR, du FN et de Troisième Voie, il a fait partie de la tentative d'inflitration de l'UFAL (Union des Familles Laïques) à la fin des années 90. Recyclé au Parti de Gauche, il continue à défendre toutes les thèses pourries du prétendu "nationalisme de gauche" aujourd'hui remis au goût du jour par Riposte Laïque et autres néo-fascisants...
Et là, on revient en plein dans les débats qui traversent en ce moment notre syndicat autour de l'affaire Engelmann... voir les divers articles de ce blog à ce propos ICI.
C'est lui qui a contesté le transfert du mandat de déléguée syndicale de Muriel Leroy, ancienne DS à l'UGOSS, et aujourd'hui conteste le résultat des élections et l'existence même du syndicat CGT.
3) Mais ce n'est pas fini.
Face à eux, les camarades trouvent donc un ex-nazillon en chasse recyclé, mais aussi d'autres "camarades" de la CGT. La Fédération d'abord, ce qui ne surprendra pas, dans la mesure où elle regroupe les Organismes Sociaux, c'est à dire tout ce secteur source de prébendes et de planques de collabos de classe dans la CGT, bien sûr étroitement liée aux "camarades patrons" de l'époque, comme aux municipalités dites "de gauche". Ainsi la Fédération avait fait pression (sans succès) pour faire retirer du temps de l'UGOSS 80 dossiers en prud'hommes, ensuite gagnés ! Elle trouve aussi en face d'elle la CGT de l'APREVA, qui, comme par hasard, est dirigée par une ancienne CFDTiste reconvertie et bien sûr, mandatée par la Fédération !!!
Quels sont les liens et les échanges d'avantages respectifs entre l'ex-nazillon recyclé de l'UDEVE et la Fédération ? Quel jeu joue la direction de l'APREVA et sa CGT CFDTisée ? Ce n'est pas encore très net, mais en tous les cas, ils existent.
C'est à dire qu'on est très explicitement dans le contexte d'un affrontement clair, ouvert, entre d'un côté un syndicalisme de base, combatif, qui ne se laisse pas abuser, et le fatras glauque de la collaboration de classe et des petits avantages retirés du capitalisme pour les bureaucrates les plus corrompus dans la logique de ce monde pourrissant.
Pour plus de détails, on consultera avec profit le site de l'Union Locale CGT de Maubeuge...
Voilà ce qu'on peut dire au jour d'aujourd'hui - et il y a encore anguille sous roche, c'est évident. Gageons que les jours à
venir, certaines langues vont se délier...
Dans l'immédiat, on comprend mieux l'importance d'être à Maubeuge avec les camarades de la CGT de l'UDEVE
Mercredi 25 Mai à 10h
devant le tribunal d'instance (Mairie)