Lundi 8 octobre 2012
9 octobre : défendre nos emplois OUI, l'industrie capitaliste NON !
Demain journée d'action à l'appel du nouveau syndicat européen de l'industrie.
Une nouvelle journée d'action pour défendre conjointement l'emploi et l'industrie, dans une confusion soigneusement entretenue.
La crise s'est accentuée, les restructurations se multiplient, une nouvelle lourde vague de licenciements est en cours, de SANOFI en passant par PSA, Air France, Sodimedical et bien d'autres. Alors, la journée de demain ne tombe pas dans la caricature de celle de mars dernier ("Réindustrialiser aujourd'hui la France de demain"), mais on est bien dans le même sillage...
Une nouvelle fois, et nous n'allons pas répéter aujourd'hui ce que nous disons depuis toujours, nous dénonçons cet amagame entre lutte pour l'emploi, plus particulièrement l'emploi ouvrier, et la défense de l'industrie capitaliste.
Tous les articles de ce blog sur la défense de l'emploi industriel ICI
- Comme si le rôle de l'industrie capitaliste était de fournir des emplois aux ouvriers, alors que depuis des décennies (des siècles) les gains de productivité n'ont produit que chômage, hausse de l'exploitation, explosion des profits.
- Comme si l'industrie capitaliste n'était pas directement liée à la guerre économique mondialisée, la concurrence effrenée, la recherche d'un taux de profits plus élevé.
- Comme si la production industrielle (les bagnoles, l'énergie, les médicaments, l'armement, les yaourts, le cinéma porno...) n'était pas que le support au profit, comme si son usage, son utilité ne devait pas être aussi discutée et remise en cause...
Nous vivons dans un monde capitaliste, un monde divisé en classes, où TOUTE la société (et en particulier l'industrie) est façonnée par les exploiteurs selon LEURS règles, LEURS besoins - pas les nôtres.
Dans ce monde de barbare, nous n'avons à défendre que nos intérêts d'ouvriers, de prolétaires. Notre emploi, l'embauche des précaires et chômeurs, nos revenus, notre santé et l'éducation de nos enfants, et aussi notre intelligence, notre esprit de combat et d'organisation pour en finir avec lui.
Le syndicalisme de classe, ce n'est pas essayer de convaincre les patrons ou les ministres qu'ils pourraient faire des efforts, être plus gentils et mieux gérer notre exploitation. Ce n'est pas rêver un capitalisme à visage humain. Ce n'est pas rêver à un renouveau industriel où nous serions toujours à la chaîne, sur la machine, à se briser l'esprit et le corps, le tout avec des horaires de fous furieux.
Non, nous refusons absolument de défendre l'industrie CAPITALISTE.
Nous refusons de rentrer dans la critique comptable, dans "il y a de l'argent dans les poches du patronat", comme s'il suffisait de mieux le répartir pour créer un paradis ouvrier. Nous ne sommes pas intéressés par les débats d'experts ("PSA : des expertises pour quoi faire ?"), même si on peut ainsi gagner un peu de temps sur les échéances.
Il y a l'emploi d'un côté, notre emploi, notre vie et celle de nos proches, et l'industrie de nos exploiteurs de l'autre. Dans cette société d'exploitation, l'un est lié à l'autre, c'est clair, mais nous n'y sommes pour rien, cela nous est imposé.
Ce n'est pas une raison pour en arriver à défendre la logique et l'esprit de nos ennemis, là où nous entraînent tous nos faux amis qui prétendent nous vouloir du bien mais nous enchaînent à ce monde en faillite.
Demain, nous participerons aux débrayages, aux cortèges, aux manifestations dans les huit villes où ils ont lieu. Mais pour l'emploi, pour la défense de nos conditions de vie et de travail, et surtout, surtout, pour nous regrouper, nous organiser sur des bases de classe contre cette société d'exploitation !