Lundi 27 mai 2013
PSA Aulnay : une grève historique !
Les camarades ont repris le chemin de la chaîne à PSA Aulnay, en attendant désormais la fermeture.
L'heure est à la fierté d'avoir tenu 4 mois face au monopole PSA, d'avoir suscité la solidarité des prolétaires de toute la France et bien au delà.
L'heure est aussi aux bilans. A comprendre tout ce que cette grève à apporté au mouvement ouvrier, mais aussi toutes les limites qui ont fait qu'elle n'a pu gagner.
On est ici à la frontière de la lutte ouvrière, du syndicalisme et de la politique. Nous publierons donc ci-dessous la déclaration de l'OCML Voie Prolétarienne, dont les militants animent ce blog, elle revient sur tous les volets de ce combat, et trouve parfaitement sa place ici !
Tous les articles de ce blog sur la lutte pour l'emploi à PSA, ICI
Les camarades de PSA ont repris le travail au terme de 4 mois de grève totale, et leur combat marque d’une pierre blanche la lutte
pour l’emploi de tous les prolétaires du monde entier face aux restructurations de la guerre économique mondialisée, face à la spirale sans fin de la crise capitaliste.
Partout, en France, en Europe et dans le monde, dans l’automobile mais dans tous les secteurs industriels, des usines ferment, des
dizaines de milliers d’ouvriers sont menacés par le chômage et la misère.
Les camarades de PSA Aulnay ont bloqué totalement la production de l’usine à plusieurs centaines de grévistes, quatre mois durant.
- Ils se sont affrontés à une direction de choc qui ne voulait rien lâcher, qui voulait faire un exemple avant de poursuivre ses projets ailleurs. Mais ils ont résisté à tous les discours fatalistes sur les lois prétendument incontournables du capital, ils n’ont « rien lâché » !
- Ils se sont affrontés aux faux amis, nouveau gouvernement Hollande/Montebourg en tête, ceux qui se prétendent du côté des travailleurs mais appliquent en fait la loi du capital. Les yeux se sont ouverts sur ces vrais ennemis de la classe ouvrière, même s’ils masquent leur vraie nature en se disant « socialistes et de gauche".
- Ils se sont affrontés aux licenciements, à la répression, aux CRS envoyés par Hollande/Valls et ils ont compris que la police, la justice ne sont là qu’aux côtés des bourgeois des banques, des entreprises et des ministères.
- Ils ont vu que tous les experts économiques, même les plus radicaux des experts syndicaux sont complètement dans la logique de la gestion du capitalisme et ont finalement validé la fermeture.
- Ils ont résisté farouchement, comme des lions, parce que « ça peut plus durer », et qu’ils refusaient que la vie des prolétaires soit considérée comme une « variable d’ajustement structurel », et être jetés comme des vieux torchons, et qu’ils ne supportent plus les conséquences dans leur chair du capitalisme en crise.
- Ils se sont organisés en assemblée générale quotidienne et en Comité de Grève, en refusant de déléguer leurs décisions à des avocats ou experts politiques et syndicaux, même les mieux intentionnés.
- Ils ont été capables d’organiser une solidarité financière absolument jamais vue, avec près d’un million d’euros de collecte regroupés de toute la France, et même de bien au-delà. Collecte qui leur a permis de tenir dans la durée, « la solidarité est une arme ! », collecte à laquelle Voie prolétarienne a activement contribué.
Oui, les camarades de PSA Aulnay ont montré ce que les ouvriers organisés et conscients étaient capables de faire.
Eux-mêmes ont énormément appris. Ils ont pris une place glorieuse aux côtés de tous leurs frères de classe en France, en Europe et dans le monde dans le combat contre la barbarie
capitaliste.
Le résultat concret de la grève est certes loin des enjeux et des espoirs, contre la fermeture de l’usine, pour le maintien de
l’emploi.
Et c’est vrai les camarades n’ont pas réussi à élargir leur combat à d’autres usines, d’autres secteurs, en France ou au niveau
européen (les autres usines PSA, le groupe Renault, Opel en Allemagne, la coordination du Conseil international des ouvriers de l’automobile (CITA)…) – ce n’est pas que de leur faute, Lutte
Ouvrière a tout fait pour empêcher cet élargissement – mais à l’ère de la mondialisation, être localiste ou se limiter aux frontières nationales est un piège et ne permet pas de faire reculer les
grands groupes internationaux. D’autres n’ont cessé de semer des illusions sur le nouveau gouvernement qu’il ne faudrait « pas trop » critiquer et surtout pas combattre frontalement.
Aujourd’hui, l’usine va fermer, les camarades vont être éparpillés, certains vont retrouver un emploi, d’autres vont se retrouver
dans le chômage. C’est malheureusement le sort de l’immense majorité des prolétaires en France, en Europe et dans le monde, confrontés aux restructurations et plans de licenciements.
Mais, comme le disait Le Manifeste du Parti Communiste, « parfois, les ouvriers triomphent ; mais c’est un triomphe éphémère. Le
résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’union grandissante des travailleurs ».
Aujourd’hui, la faiblesse de la classe ouvrière n’est pas du côté de sa détermination et de sa colère, les camarades de
PSA en ont fait la preuve.
La faiblesse de la classe ouvrière est d’abord du côté de son union, de la perspective de son combat et de son organisation.
Aujourd’hui, les ouvriers de France, français ou immigrés, n’ont pas de parti qui les représente vraiment.
Oh, il y a bien sûr des militants pour les défendre, pour organiser la lutte, même de manière déterminée. Mais il n’y a pas de
parti qui lie le combat immédiat à la perspective pour en finir avec cette société d’exploitation, qui trace le chemin, la voie du futur, afin que la vie ne soit pas que combats éternellement
recommencés, qui affirme le caractère international du combat ouvrier dans la lutte contre notre impérialisme en France comme partout dans le monde…
Beaucoup ont voté Hollande pour dégager Sarkozy. Aujourd’hui, les mêmes s’imaginent voter Mélenchon pour dégager Hollande. Demain,
ils nous diront peut-être qu’il faut voter Artaud pour dégager Mélenchon ? Mais au final, aura-t-on avancé ?
Pas d’un millimètre. Toujours piégés entre l’exploitation au boulot ou au chômage, d’une lutte défensive à l’autre, d’une élection
à l’autre, enfumés par les médias, drogués par les jeux vidéos, la musique débile, la télé réalité ou les séries policières sans futur…
Les camarades de PSA ont montré toute la richesse d’une lutte ouvrière radicale. C’est sur ces aspirations qu’il faut appuyer
notre combat pour une autre vie, dans une autre société débarrassée des exploiteurs.
Nous n’avons rien à attendre du système économique, ça c’est plutôt assez clair, rien que de la misère. Mais nous n’avons rien à
attendre non plus du système politique qui le protège, qui le défend, qui l’organise au travers de la police, la justice, les élections, la bureaucratie, les médias.
Dans nos combats, il faut voir plus loin pour arracher notre indépendance, pour briser les chaînes qui nous réduisent à l’impuissance. Chaînes du réformisme, du chauvinisme, du corporatisme et toutes leurs variantes qui nous maintiennent esclaves du capitalisme.
Nous ne voulons pas partager les richesses avec le capital, nous voulons TOUTES les richesses. Nous voulons travailler TOUS, travailler MOINS, travailler AUTREMENT. Nous voulons une société répondant aux besoins du peuple, pas à ceux des profits et du marché. Nous voulons une société de démocratie, de fraternité et de solidarité, pas une société de dictature et d’individualisme. Nous voulons une société où le travail soit une activité utile à toutes et tous, respectueuse de la santé et de l’environnement, pas un esclavage destructeur et traumatisant, à la chaîne, à la machine ou empoisonnés par le nucléaire ou les toxiques.
Nous devons nous réunir, nous regrouper en parti politique de type nouveau, pour tracer pour nous, les prolétaires, la « voie prolétarienne » qui nous mènera à cette libération.
Et si notre organisation communiste s’appelle Voie Prolétarienne, ce n’est pas du tout un hasard.
Les camarades de PSA Aulnay ont montré que toutes ces aspirations sont présentes dès aujourd’hui. Maintenant, il faut en faire une force consciente et organisée, dégager nos ennemis directs que sont nos exploiteurs, et nos ennemis indirects qui prétendent qu’il est possible d’adoucir notre souffrance au sein du capitalisme même, sans en finir avec lui !
Camarades de PSA et d’ailleurs !
Camarades prolétaires et ouvrier(e)s, français ou immigrés, avec ou sans papiers, chômeur(se)s ou au boulot, il faut s’organiser, se regrouper, redresser la tête !
Camarades, assez de jeux médiocres pour tenter de limiter des dégâts qui ne feront que s’aggraver, assez de jeux électoraux où on nous ballade !
Camarades ouvriers et prolétaires, reprenons la voie de nos ancien(ne)s, celles et ceux de la Commune de Paris, des révolutions russe et chinoise, celle du Communisme, celle de l’espoir et de la libération.
Camarades révoltés, indignés et conscients, rejoignez l’Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne !
Le 26 mai 2013