Jeudi 10 mars 2016
7 mars 2006, il y a dix ans le CPE ! Et c'est reparti...
C’est presque jour pour jour il y a dix ans que débutait sérieusement la lutte contre le CPE, après le « tour du chauffe » du 7 février, qui avait déjà rassemblé de l’ordre de 400 000 personnes dans les rues.
Voir tous les articles de ce blog de l’époque, 2006, sur la lutte contre le CPE : ICI
2006 : Chirac – Villepin avec le CPE
2016 : Hollande – Valls avec la loi El Khomri
Depuis dix ans, rien n’a changé pour les jeunes comme pour les travailleurs : même précarité, même flexibilité, mêmes humiliations, même exploitation, même capitalisme ! Eh oui, la gauche, c’est comme la droite, la gestion du capital au profit des exploiteurs. Les jeunes et les travailleurs en "chair à patrons" comme on disait en 2006.
Juste, la situation a empiré, un cran de plus dans les attaques, comme reflet de l’accentuation de la guerre économique mondialisée.
Belle ambiance hier dans tous les rassemblements et manifestations un peu partout, même rincés sous la pluie battante (voir quelques photos en fin d'article). Un nombre et une pêche qu’on n’avait pas vus depuis longtemps, toute la colère accumulée qui ressort pour l’occasion, dans la foulée des condamnations des camarades d’Air France et des délégués de Goodyear.
La CGT, FO et l’UNEF annoncent entre 400 000 et 500 000 personnes, avec les exagérations habituelles (100 000 à Paris, 60 000 à Marseille, il faudrait essayer de gagner en crédibilité un peu…).
Nous avons fait le tour de la presse régionale, le total de 350 000 manifestants est en tous les cas vraiment crédible – voir un tableau récapitulatif ICI sur un échantillon incomplet de 112 villes).
Quoiqu’il en soit, c’était la première mobilisation sur la question, et les troupes étaient là pour ce tour de chauffe, aussi nombreux que le 7 février 2006 contre le CPE. Voilà qui promet, voilà qui fait du souci au gouvernement et aussi aux journalistes aux ordres (Le Monde et Le Figaro main dans la main) qui ne cessent de minimiser en parlant de mobilisation "en demi-teinte", connards vous étiez où hier ?
Une grosse différence par rapport à 2006 : les syndicats et en particulier la CGT étaient là, et en force, cortèges de boîte significatifs, parfois des débrayages inédits depuis des années… Le ras le bol accumulé, la précarité, la flexibilité, les petits-chefs, les salaires...
Les jeunes là aussi, nombreux, sans doute encore un peu moins qu’en 2006, mais les blocages commencent tout juste et les organisations de jeunes annoncent déjà une nouvelle mobilisation pour Jeudi 17.
Il y a dix ans, nous disions : « Le 7 mars, mobilisons-nous contre un monde de précarité, de flexibilité et de soumission ! », et bien c’est toujours d’actualité, continuons le combat !
Quand El Khomri, nous on pleure !
La précarité on en crève, El Khomri nous achève !
Retrait sans condition du projet de loi travail !
Unité étudiants travailleurs contre la précarité capitaliste !
De cette société-là, on n’en veut pas !