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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 13:07

Ce témoignage est arrivé sous forme de commentaire, après l'article "Où va la CGT ?". Nous en faisons un article à part entière, tant il illustre jusqu'où peut aller la dérive réformiste au sein de la Confédération.
Nous ne connaissons pas bien les camarades du CGT-E Dalkia, mais toutes leurs déclarations et prises de positions vont dans le sens du syndicalisme de classe que nous voulons construire. C'est pour cette raison que nous avons mis leur site en lien direct dans notre page d'accueil.


Je suis un militant du CGT-E Dalkia (Collectif Général des Travailleurs - Energie).  Nous avons crée ce collectif en novembre 2005, pour maintenir une activité syndicale de lutte de classes au sein du groupe Dalkia (40 000 salariés dont 14 000 en France) qui constitue le pôle énergie du Groupe Veolia Environnement.

Nous l'avons fait au terme d'un long processus de désaccord de fond avec le FD de la Construction dont on s'était désafilié et la FNME à laquelle nous nous sommmes affiliés conformément à l'article 8 des statuts de la CGT, lors d'une AG de militants en présence des 2 FD concernés.

Quelques semaines après, sans motivation exprimée, ces 2 FD ont décidé de revenir sur notre nouvelle affiliation... Aprés une ultime rencontre qui a regroupé notre syndicat, les 2 FD et la Confédération, on nous a intimé l'ordre de placer notre syndicat sous une triple tutelle (les 2 FD et les UD concernées), de ne mener aucune autre activité dans l'entreprise que celle décidée par la CFD (syndicalisme rassemblé, négociations....) et que les listes électorales ( nous étions à 3 mois des élections) seront élaborées en présence des tuteurs.

Suite à notre refus de se plier à ce genre d'injonction, à ce déni de démocratie, à cet autoritarisme "patronal", plusieurs camarades ont été destitués de leurs mandats syndicaux au profit de queslques élus qui ont littéralement lié leur sort à celui de la direction (je vous invite à consulter notre site
http://www.cgtedalkia.com   ou notre blog http://www.cgtedalkia.over-blog.com)

Evidemment notre départ peut être mal compris, voir condamné, par les militants de la CGT qui pensent qu'il faut continuer à se battre de l'intérieur. Sauf que pour ce battre il faut continuer d'exister. Nous ne voulions pas subir le sort de nos jeunes camarades d'Elyo (Lyonnaise des Eaux) dont le syndicat a été décimé sous les coups d'attaques jumelées Direction - FD de la Construction, y compris sur le terrain juridique. C'est ce qui se passe aujourd'hui pour nous, où CGT et direction se sont alliés (par des actes) pour nous abattre.

Ceci étant, pour revenir sur le débat autour du 48e congrès et la question "Où va la CGT ?"  pour ma part, je veux tout simplement  souligner que le 48e congrès est un congrès décisif. Ce n'est pas un congrès d'étape qui laissera place au débat. Des décisions capitales vont être prises pour précipiter définitivement la CGT dans le camp du réformisme. La restructuration de la CGT, le transfert des cotisations à un organisme indépendant atteste de la volonté de ses dirigeants de se placer plus sur le terrain "associatif" que syndical au sens politique du terme.

C'est d'autant plus vrai que le document d'orientation entièrement vidé des repères de classe évite toute analyse du système capitaliste, de son évolution, des guerres, le pillage du 1/3 monde, de la surproduction de lois antisociales, de la limitation des libertés démocratiques. Il évite soigneusement de porter une analyse critique de la poliqtiue gouvernementale, etc. 

Partant de là, toutes les propositions (elles sont appelées décisions dans les documents de congrès. C'est dire l'assurance de la direction condéférale) s'inscrivent dans la reconnaissance du capitalisme comme système social indépassable. Par conséquent toutes les réformes qui sont et seront entreprises par ses laudateurs ne seront pas combattues. Au mieux la CGT demandera leur aménagement (elle le fait déjà)

Il est important que les militants de la CGT exigent le bilan de la direction sortante, du syndicalisme rassemblé et de l'adhésion à la CES. Quels acquis ont obtenu les travailleurs depuis 1995 ? Quel est le bilan des journées de mobilisation exutoires si ce n'est une accumulation effroyable d'échecs, etc.

Une direction qui a un tel bilan à son actif doit être limogée. Il faut que ce mot d'ordre, sur la base du bilan, soit largement porté par les militants.

De plus, face à ça, il est important que les militants qui sont pour un syndicalisme de lutte de classes et de masse, où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, commencent à se regrouper pour faire obstacle à la collaboration de classe des dirigeants syndicaux, pour essayer de coordonner les luttes et les faire aboutir à la grève générale.

L'unité est une nécessité incontournable. Il faut qu'elle se réalise autour de ces 2 objectif fondamentaux. L'avenir du syndicalisme de lutte de classes en dépend fortement

Alain

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