3 millions dans la rue mardi. Et heureusement qu'ensuite lycéens et étudiants étaient là pour rappeler que le mouvement pour le retrait du CPE n'était pas fini. Ils ont battu le bitume, ils ont occupé les gares, ils ont bloqué les places et les routes. Ils ont affronté les CRS, ils ont manifesté, certains ont été raflés et condamnés à la prison ferme en comparution immédiate.
Heureusement qu'ils étaient là !!
Car que faisaient nos directions syndicales ? On nous a annoncé une nouvelle journée d'action, pour mardi. On a attendu le Conseil Constitutionnel. On a attendu la déclaration de Chirac. Et maintenant, on va attendre la nouvelle loi de Sarkozy ? En attendant 2007, peut-être ?
La CGT affirme de toutes ses forces qu'on doit rester au plan syndical et éviter tout débordement politique... Et par ailleurs elle est complètement à la remorque des échéances politiques de la bourgeoisie !
[Mise à jour Dimanche 2 avril après avoir entendu Chérèque sur France-Inter] Après la promulgation de la loi, la nouvelle tactique syndicale se dessine : intervenir dans le débat parlementaire, qui va durer jusqu'à l'été, avec l'idée illusoire d'aboutir à l'abrogation de fait du CPE et à la négociation d'une nouvelle loi pour les jeunes. C'est à dire jouer le jeu de Sarkozy, et de fait laisser tomber le mouvement de masse de la rue, travailleurs et jeunes réunis ensemble contre la précarité. Avec les vacances scolaires, les échéances d'examens pour les étudiants, il va falloir sacrément mettre la pression, tout de suite, pour éviter la trahison qui se dessine !
La classe ouvrière, les travailleurs, le mouvement syndical doivent au contraire s'organiser en toute indépendance. Si nous devons bien sûr tenir compte du contexte, nous savons que nous avons face à nous notre ennemi de classe, au MEDEF, comme au gouvernement, un ennemi puissant qui utilise tous les moyens pour nous mener à la défaite, pourrir le mouvement par la lassitude, faire traîner pendant les vacances scolaires, amener les directions syndicales à la trahison en les alléchant par des pseudo négociations.
Pour l'instant, ces tentatives ont échoué, et c'est bien la force de la lutte des classes qui l'a permis.
Mais nous devons passer à l'offensive, tous nous le savons.
Tous nous avons vu dans les manifs de mardi que le mot d'ordre de grève générale est plus populaire que jamais. Même si pour l'instant aucun secteur d'avant-garde n'a sauté le pas pour entraîner la masse, l'idée se répand qu'il n'y a pas d'autre moyen.
Mardi, c'est ce mot d'ordre de grève générale qu'il faut populariser, contre le gouvernement, contre les hésitations réformistes !
Attention à la trahison à venir, nous demanderons des comptes !