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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 08:46
Jeudi 18 octobre 2007
Conférence sur les Unions locales : réunion préparatoire à l'UL quartiers Nord de Marseille


Comme nous l’avons déjà dit, la préparation de la Conférence ne bat pas son plein, alors qu’elle se déroule maintenant dans un mois. Elle est même préparée de manière assez confidentielle et tout à fait bureaucratique, sauf en quelques endroits où des militants ont à cœur de faire vivre ces structures de base. Quant aux délégations à la Conférence elle-même, la situation est très contrastée : parfaitement verrouillée dans certains endroits, plus ouverte dans d’autres, en général (qu’il s’agisse des structures professionnelles ou territoriales), des militants investis dans leurs Unions Locales, c’est déjà ça.
Nous publions ci-dessous le document d’introduction à une réunion de préparation de cette conférence dans l’UL des Quartiers Nord de Marseille, qui a eu lieu fin août  lors d’un stage de cette Union Locale.
Texte intéressant qui pose des questions tout à fait d’actualité.


Après analyse, au sein de la CGT se dégagent trois tendances principales sur la conception du rôle d’une UL :
En résumé :
* Les UL ne servent pas à grand chose et fonctionnent au ralenti.
* Les UL sont les « organismes sociaux » de la CGT et ont un rôle d’assistance uniquement.
* Les UL sont les organes interprofessionnels de proximité d’un syndicalisme ayant pour but l’organisation collective de masse des prolétaires là où ils travaillent.

La première tendance s’appuie sur une réalité qui se vérifie chez nous aux quartiers nord : les UL ont du mal à fonctionner. Personne chez nous ne pourra dire le contraire, mais quelles sont les causes de ces dysfonctionnements ?
La volonté confédérale réaffirmée lors du 48ème congrès de supprimer les UL se traduit par une politique de centralisation (au niveau confédéral et fédéral) afin de mieux contrôler les bases (le « bug » de Cogétise en est un criant exemple). Cette volonté de collaboration se vérifie encore dans la non prise en compte des besoins et revendications des prolétaires dans les plus hautes instances de la CGT (consultation de la base par Thibault au Vélodrome en 2003 afin de faire retomber le mouvement alors que tout le monde scandait un seul mot d’ordre : Grève Générale)…

La deuxième tendance voudrait que les UL soient des lieux de permanences juridique et d’aide aux démarches administratives uniquement. Cette tendance légaliste et d’assistanat sous-entend une réelle volonté réformiste qui se résume dans la manière suivante : certains savent, ce sont les experts et la CGT dans sa grande magnificence va, par leur biais, aider les pauvres prolétaires totalement incapables de faire les choses eux-mêmes. Il s’agit donc là aussi de créer un syndicalisme d’accompagnement qui va aux Prud’hommes après les licenciements, et qui aide à avoir le RMI ou autres allocations d’indemnisation (et là nous ne parlons pas de la notion d’aide juridique qui ne peut être apportée que par des juristes de formation et non par des conseillers du salarié ou des conseillers prud’hommes).

Enfin, une troisième tendance pense que les UL sont un outil puissant pour organiser collectivement les prolétaires entre eux pas seulement sur leurs lieux de travail, mais aussi en lien avec les autres prolétaires dans un secteur géographique donné, car c’est là  la condition sine qua non à la recréation, au sein de la CGT, d’un syndicat de classe, de lutte et de masse (concepts fondateurs de la CGT).
Bien entendu, l’accueil aux salariés des conseillers du salarié et prud’hommes fait partie des rôles de l’UL ; ce ne sont que des outils de contact.

La conférence sur les UL se tiendra en Novembre 2007 comme convenu lors du 48ème Congrès. Cette conférence est malheureusement fortement verrouillée par la conf’, mais la réunion que nous tenons ce jour est en elle-même un premier pas. En effet, personne ici n’espère un changement de la politique confédérale impulsée par ses dirigeants eux-mêmes… Soit nous, prolétaires syndiqués CGT décidons de nous donner les moyens de reprendre en main  notre syndicat, soit la collaboration syndicale avec la bourgeoisie et le gouvernement perdurera empêchant tout changement profond de la société.

C’est de tout cela dont je vous invite à débattre aujourd’hui

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